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Critique de JohanRinchart


Pour une (des rares) fois que la quatrième de couverture d'un roman semble ne mentir en rien, on ne va pas passer cette "originalité" sous silence. "Tout a pourtant si bien commencé, y lit-on. Voltaire, écrivain quadragénaire, Oum sa femme, Géo leur petit garçon, sont en vacances au bord de l'Adriatique, fin juillet. Insouciants, sous le soleil implacable. Survient le feu, puis la panique, la course, la lâcheté qu'on découvre en soi, le courage aussi s'il faut sauver les siens. On s'agenouille même au pied d'une Vierge étrangement posée sur une plage italienne. Philippe Jaenada est ici à son meilleur : le portrait d'humains à la dérive, la vanité de leurs efforts, la beauté fragile de la vie. Un magnifique roman d'une drôlerie désespérée."

Ajoutons que le style épouse ici parfaitement le propos, moult digressions venant informer le lecteur sur la vie (en train de se terminer ?) et l'époque des protagonistes du récit (on ne s'y sent presque jamais perdu (et même quand c'est le cas, cela n'est pas désagréable, et certainement pas grave, on suffoque un peu mais ce n'est pas irrespirable) au fil des multiples parenthèses (et parfois des doubles (voire triples) parenthèses)).
Les parenthèses et les digressions sont présentes en masse et sans cesse dans la vie, alors pourquoi pas dans les livres ? Les livres seraient-ils autre chose que (de) la vie ?

Ce que l'on aime aussi dans Plage de Manaccora, 16h30, c'est que ce n'est pas hyper politiquement correct. On avait "peur" (on pourrait même enlever les guillemets) que l'événement tragique raconté tout le long du roman change à jamais les survivants, et qu'ils deviennent des êtres parfaits. Mais ils redeviennent vite eux-mêmes, c'est-à-dire pas grand-chose mais quelqu'un. Comme tout le monde.

Un vrai roman, au fond, c'est quoi ? C'est une personne unique (l'auteur) qui parle à une personne unique (le lecteur) et qui lui demande, avec des phrases uniques, des mots mis dans un ordre unique, de rester unique. C'est toute l'histoire du singulier et de l'universel, et ce sont des milliards de livres encore à écrire et à lire.
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