30 décembre 2022
Ayant reçu ce livre dans le cadre d'une Masse Critique, j'étais très impatient de m'engager dans la lecture de ce roman de fantasy d'inspiration africaine pour lequel les éloges ne tarissent pas...Et là, grosse claque : je me perds totalement durant les premières pages, et je n'arrive pas à coller à la narration de Pisteur.
C'est riche, baroque, ça foisonne de partout, on est chahuté, on a dû mal à imprimer ce qu'il se passe, s'en est trop : j'abandonne.J'ai laissé le livre de côté quelques semaines, je pense qu'il faut être dans de bonnes conditions pour s'y attaquer (ce n'était pas le cas pour moi).
Ce n'est pas juste une lecture pour se divertir, ça demande un sacré effort de concentration.J'ai repris la lecture à zéro il y a quelques jours seulement (pour honorer la Masse Critique quand même !), profitant de mes vacances, du repos, pour m'y atteler à nouveau. Et ça va déjà mieux ! Accrochez-vous pendant les 100 premières pages et vous sentirez que les choses commencent à se mettre en place doucement...
Vous l'aurez compris, il est encore trop tôt pour moi de donner un avis détaillé sur ce livre. Mais promis juré dès qu'il est fini, je viens vous raconter mon ressenti, si je ne me suis pas perdu sur les traces du Pisteur (ce serait une belle ironie...)
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28 janvier 2023
Un mois après mes premières impressions sur
Léopard noir, loup rouge, je reviens comme promis terminer ma critique de ce roman vertigineux !Oui, ça vaut le coup de s'accrocher pendant les 200 premières pages. le récit se décante petit à petit et on comprend mieux l'intrigue, les relations entre les différents personnages, le monde dans lequel ils évoluent.Pour la faire simple,
Léopard Noir, loup rouge, c'est
Tolkien et G.R.
R Martin qui rencontrent
Quentin Tarantino (pour l'hémoglobine)
Jean Genet (pour l'érotisme homosexuel) et Toni Morrisson (pour le réalisme magique et l'horreur).
C'est hyper violent parfois, avec des scènes d'horreur que vous n'êtes pas prêts d'oublier...
Personnellement, je trouve ça fabuleux qu'on ait une fantasy d'inspiration africaine, sans aucun personnage blanc, et avec un héros noir et homosexuel. Cela aurait-il été possible il y a 20 ou 30 ans ? D'ailleurs, je me demande s'il n'y aurait pas un peu de
Marlon James dans Pisteur : dans une interview au Gardian, l'auteur explique que plus jeune en Jamaïque, alors qu'il découvre son homosexualité, il a été contraint de suivre des thérapies de conversion dans des églises Pentecôtistes pour "soigner" sa déviance. L'homosexualité décomplexée de Pisteur, et sa tendance à vouloir "niquer les dieux" à tout va n'est-elle pas une revanche de l'auteur pour clamer haut et fort son identité sexuelle et son rejet de la religion ?
En tout cas, cet univers inspiré des traditions et récits africains est tout bonnement spectaculaire. Parfois, j'ai dû relire une fois ou deux certaines descriptions de personnages, démons rencontrés, villes traversées (Dolingo !!), car mon imagination n'arrivait pas à imprimer.
En parlant des personnages, je trouve qu'il y a là aussi une grande réussite : certes nous suivons les péripéties de Pisteur, mais il y a de la place pour des personnages secondaires qui ne vous laisseront pas insensibles, comme le Léopard, Sogolon, ou l'Aesi. Et c'est pas anodin, car dans le tome deux de cette trilogie dénommée Dark Star, nous aurons la version de l'histoire depuis le point de vue de Sogolon, et nous en apprendrons plus sur l'Aesi. le tome 3 se terminera avec le point de vue de l'enfant...
De quoi vous donner l'envie de poursuivre la découverte de cet univers totalement déjanté et magnifique, même si la lecture n'est pas toujours aisée et que les lecteur·trices sont parfois malmené·es par la trame narrative et bien secoué·es par des scènes violentes.