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Critique de vilvirt


J'ai découvert Henry James avec le Tour d'Ecrou, qui n'était pas une lecture facile, mais dont l'atmosphère et la psychologie fouillée des personnages m'avaient bluffé. Grâce au challenge de Cléanthe, j'ai décidé de lire une nouvelle et un roman de cet auteur, pour me familiariser avec son style et découvrir d'autres récits. Bien m'en a pris puisque le Menteur a été une vraie réussite, j'ai adoré cette petite histoire et j'ai voulu renouveler le plaisir avec Les Ailes de la Colombe.

A la lecture ce roman (ce pavé, devrais-je dire !) mon avis a été très mitigé. le style, d'abord, est assez rebutant. La ponctuation omniprésente est devenue parfois un véritable calvaire, sans parler des très très longues phrases et des paragraphes sans fin qu'il me fallait parfois reprendre depuis le début, parce que j'avais perdu le fil en route. Il faut tout de même souligner que ce livre doit être lu dans une ambiance particulière, propre à favoriser la concentration, et que le fait que j'ai plutôt tendance à multiplier mes lectures ne m'a pas aidé. Comme pour le Rouge et le Noir, c'était une erreur. C'est le genre de livre qui doit être abordé dans la tranquillité (un mot qui perd toute sa signification chez moi !), et sans interruption, sinon on perd le fil et la compréhension s'en ressent. le risque à ce moment précis, c'est de basculer dans l'ennui, ce qui m'est arrivé plus d'une fois, malheureusement. Je me suis retrouvée avec la même impression qu'avec A Rebours de Huysmans, livre difficile, obscur et terriblement inadapté à l'adolescente que j'étais lorsque je l'ai commencé.

Le style, disais-je, m'a parut assez pompeux. La description des sentiments des protagonistes, le fil de leurs réflexions sont souvent terriblement durs à suivre, et je me suis quelquefois demandée s'il était vraiment nécessaire d'employer toutes ces circonvolutions de langage pour mettre un mot sur leurs impressions. (la simplicité reste une valeur sûre pour moi !) Toujours à cause de ce style si particulier (et que je n'ai pas autant ressenti dans ses autres nouvelles) et de la lenteur des évènements, je ne me suis pas sentie autant par le récit que je l'aurais dû, et je suis probablement passée à côté de pas mal de détails...

Au-delà de tout cela, il reste quelques points positifs. Les personnages de Kate Croy et de Merton Densher sont particulièrement fascinants dans leur rapports avec les autres et surtout la relation qu'ils entretiennent. Leur sentiments sont puissants, dictés par la passion et une volonté absolue de vivre leur histoire au grand jour, malgré les obstacles de l'époque. Leurs échanges sont des bijoux d'intelligence et l'amour qui les rapproche et souffre de leurs différences sociales va les conduire à bâtir un plan ambigu pour parvenir à leurs fins. Milly Theale sera leur victime - une victime consentante, étant l'amie de Kate et ressentant certaines émotions pour Densher - et sa richesse apparaît très vite comme l'unique planche de salut de Densher s'il souhaite pouvoir épouser Kate, mais le caractère désarmant de la colombe va apporter du fil à retordre à nos deux amants. On peut sans conteste affirmer qu'Henry James excelle à développer la psychologie de ses personnages, et que la lutte des émotions qui se bousculent en eux est souvent bouleversante. Même si elle est exprimée dans un style difficile, l'auteur a atteint son but puisque je me suis sentie proche de ses héros et émue tout particulièrement par le sort de Milly.

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Lien : http://tranchesdelivres.blog..
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