Une nouvelle incursion dans le monde d'
Henry James avec cette nouvelle ambigüe, plus subtile qu'il n'y parait en première lecture, une sorte de marque de fabrique de l'auteur me semble-t-il.
Un peintre célèbre, Oliver Lyon, invité dans un manoir pour y faire le portrait de l'hôte de ces lieux, retrouve, dans une soirée donnée par ce dernier, Everina, une femme qu'il a beaucoup aimé et avec laquelle il a rompu.
Everina est mariée au Colonel Capadose, un fabulateur incorrigible, un mythomane pour qui le mensonge est une sorte de besoin pathologique, une manière puérile d'inventer les faits. Lyon s'imagine qu'il est impossible qu'Everina soit dupe des mensonges de son mari, et voit là une opportunité de la reconquérir. Il propose au Colonel de faire son portrait, bien décidé à traduire dans celui-ci la fausseté du personnage, et la faire saisir à celle qu'il aime toujours.
Mais la suite des événements montrera qu'il s'est trompé, qu'après un moment de stupeur de Capadose et de son épouse à la vue du tableau achevé, le piège qu'il avait tendu se retournera contre lui.
En définitive, qui est ou qui sont le(s)menteur(s)? le Colonel qui ment comme il respire, mais dont les mensonges sont futiles et sans conséquences, sa femme qui joue la même partition, ou le peintre qui leur tend un piège? Qui est authentique ou fait illusion?
Derrière cela, j'y ai perçu cette question qui me semble récurrente chez James, et que l'on retrouve aussi chez
Proust, celle de savoir si on peut appréhender la vérité des êtres derrière les apparences