AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de MargueriteMartin


La fille du sculpteur Tove Jansson
Editions La peuplade

« Parfois, je crois que tous les sentiments forts commencent dans le ventre. du moins pour moi. »

Une voix enfantine, touchante et drôle, dont on devine le balancement d'une moue boudeuse à grâcieuse, raconte sa famille, cette île de l'archipel de Porvoo où ses étés s'étirent, les merveilles de la création, les règles marines, l'atelier de sculpture du père.

Enfant imprévisible et impétueuse, fine observatrice elle conte son quotidien ; sa resplendissante perspicacité d'enfant poète secoue. Elle distille tant de beautés dans chacune de ces scénettes, que ses petites leçons ont des airs de préceptes philosophiques. le monde est à couper le souffle à hauteur de petite fille. La magie et le réel se fondent en une langue poétique unique et inoubliable.

« Fêtes

Parfois, j'étais réveillée au milieu de la nuit par la plus belle des musiques qui soit : la balalaïka et la guitare. Papa jouait de la balalaïka et Cawén, de la guitare. Ils jouaient ensemble tout doucement, comme un murmure, tous les deux s'éloignant puis se rapprochant avant de se laisser la place l'un à l'autre, si bien que parfois, c'était la guitare qui me parvenait et parfois, la balalaïka.
C'étaient des chansons légères et mélancoliques sur des choses qui se répètent encore et encore et pour lesquelles personne ne peut rien faire. Puis elles devenaient tumultueuses, et Marcus cassait son verre. Mais il n'en cassait jamais plus d'un, et papa s'assurait qu'on lui ait toujours donné un verre bon marché. Sous le plafond, au-dessus du lit étagère où je dormais, il flottait une brume grise de fumée de tabac qui renforçait l'aspect irréel du moment. Nous étions en mer ou peut-être au milieu des hautes montagnes, je les entendais se crier dessus à travers la brume, les objets tombaient bruyamment et, derrière ces bruits, la balalaïka et la guitare formaient des vagues de plus en plus faibles ou de plus en plus fortes. »

Commenter  J’apprécie          00







{* *}