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EAN : 9782924898864
176 pages
La Peuplade (18/02/2021)
3.79/5   21 notes
Résumé :
La fille du sculpteur raconte une enfance vécue comme un rêve, inspirée de celle de Tove Jansson, au début du XXe siècle, entre Helsinki et la maison familiale sur une île de l’archipel de Porvoo, où ses parents artistes se retiraient pour l’été.
Dans ce livre éminemment onirique, les êtres humains se mettent soudainement à voler, des créatures imaginaires et mystérieuses apparaissent au détour de certaines criques, et Dieu le père lui-même surveille les enf... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bienvenue dans le monde fantasmagorique de Tove Janssen, cette écrivaine reconnue de la littérature scandinave.
Dix-neuf nouvelles déclinées en plusieurs petites tranches de vie puisées dans l'imaginaire de l'auteure.
On se retrouve dans l'appartement-atelier du papa sculpteur et de la maman dessinatrice à Helsinki ainsi qu'au chalet d'été sur une île de l'archipel de Parvoo.
Tove Janssen mélange des événements du quotidien d'un enfant à l'imagination débordante à l'onirisme d'une vie dans une nature dépouillée, entourée d'animaux et d'eaux vives et froides. de petits souvenirs innocents sont catapultés au premier plan grâce à la poésie d'une écriture surprenante qui parle du quotidien banal avec délicatesse et mystère.
Il ne faut pas chercher à tout comprendre, juste se laisser bercer par la prose et le dépaysement. C'est doux et fort en même temps, comme ce peuple du nord qui allie culture, mysticisme et harmonie avec la nature.
L'intérêt pour chacun des courts récits est différent et inégal mais parfois, une seule phrase sauve le récit. J'avoue que cette oeuvre donne le goût de glaner dans ses souvenirs d'enfance, d'y mettre de l'ésotérisme et de l'irréel enrichi de l'amour des parents et coucher tout cela sur papier. Belle découverte que je poursuivrai avec les autres volumes de l'auteure.
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S'il est un livre à retenir dans l'ancestral silence.
S'il est un livre piédestal de la littérature.
S'il est un livre souverain, invincible.
Ce livre, le voici : « La fille du sculpteur » de Tove Jansson, traduit du suédois par Catherine Renaud.
L'olympien au garde-à-vous dans l'ampleur d'une écoute spéculative, « La fille du sculpteur » est un classique à l'aube-née.
On aime cette voix enfantine conter l'heure sacrée de sa vie passée sur une île celle de Nyttisholmen dans l'archipel de Porvoo. Rarement un livre a une telle grâce. Dans cette capacité hors norme d'octroyer au lecteur le chemin labyrinthique vers sa propre intériorité. Ce récit est une fleur éternelle.
« Ensuite grand-père et grand-mère ont construit une grande maison avec un toit mansardé, de nombreuses pièces, fleurs et arbres, jusqu'à ce que la prairie devienne un jardin d'Éden. » « En vérité, en vérité, je te le dis, a déclaré Karin. Les élus seront toujours couronnés. »
Cette fillette qui s'éveille dans un antre privilégié est l'espace même de nos espérances. L'île de l'archipel de Porvoo :
« C'était comme un aquarium brillant dans la nuit, c'était la mangeoire de Bethléem ou la plus grande émeraude du monde. » « Et alors mon iceberg s'est éloigné de moi en glissant doucement. »
Temps de règne, quintessence, l'enfant observe, touchante et intuitive. Florinna (c'est son prénom) tient en main le plus beau parchemin pour s'émanciper, l'art en diapason.
« Maman dessinait chaque jour dans la véranda et envoyait ses illustrations à Borgà par le bateau qui vendait des harengs. » « Papa l'a regardée, puis est allé inspecter le hangar à bateaux. Pour finir, il s'est rendu en ville récupérer sa selle de sculpteur, sa caisse d'argile, les armatures de fer et tous ses outils à modeler. »
Florinna s'épanouit. Éveil formateur, paraboles, cette fillette approuve le langage d'un imaginaire exalté. Tove Jansson dépeint plus qu'une famille, une île, mais les mouvements et les contre-chants, les merveilles de la création et l'amour encerclant cette idiosyncrasie regain et salvatrice. A l'instar d'un respect pour les uns et les autres et, dans cette joie pleine, l'aube façonnée de ses mains se renouvelle subrepticement.
« Les samedis, Fanny était la personne la plus importante de toute la baie, et c'est pour cela qu'elle chantait pour elle-même avec une voix monotone et aiguë. » « Les hiboux ont volé et les lutins ont traversé la scène. »
Voyez cette intrinsèque trame, cette écriture flamboyante et posée qui m'a bouleversée et fait pleurer sous la sève de beauté absolue. Assignée à cet espace-monde où Florinna gravite, marche après marche l'apothéose des sculptures symboliques : « de grandes femmes blanches ». Ce qui est délicieux, c'est l'imprévisibilité des regards de cette enfant poète et perspicace. Cette constance d'élévation, la satisfaction de ressentir le glacé de la pierre à tailler. Métaphorique sens à fleur de main. Une créature à édifier pour le champ du monde.
« Les sculptures de papa se déplaçaient doucement autour de nous dans la lumière du feu. »
Écriture millénaire, Porvoo essentialiste, ce texte magistral est le modèle même du summum vital. Retenir cet hédonisme chantant, cette enfant lumineuse.
« Mieux vaut ne pas trop y penser, mais dès que possible tout régler avec une bonne action. » « Je veux dire, n'importe qui peut laisser s'échapper le danger, mais l'astuce consiste alors à le déplacer. »
Transcendant, bleu nuit, solaire, « La fille du sculpteur » est culte. Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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Aimant tout particulièrement les Moomin, personnages cultes et mythiques de la Finlande ainsi que leur auteure, Tove Jansson, dont j'ai découvert la petite biographie dans le premier tome de Culottées de Pénélope Bagieu, j'ai décidé de me plonger dans ce nouveau roman censé relaté l'enfance de Tove Jansson, fille de sculpteur.

On retrouve toute l'insouciance de l'enfance et de l'imagination débordante de l'artiste. Peu importe le lieu et l'époque, je pense que la petite enfance est commune à chaque enfant : beaucoup d'imagination, beaucoup de candeur, plein de rêves, plein d'idées de jeux avec tout ce qui nous entoure.

Néanmoins, je n'ai pas eu de coup de coeur. J'adore l'enfance, l'insouciance, l'art, mais ici on aurait des bribes de contes racontées par un enfant de bas âge. Je n'ai trouvé aucun intérêt aux histoires, aucun suspense, aucune aventure. C'est pour moi un livre très léger, tout juste divertissant. Il manque de la profondeur, de la consistance, il manque une histoire à proprement parler.

Néanmoins, j'imagine encore mieux l'ambiance dans laquelle a baigné l'auteure des Moomins.
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Entre un père sculpteur et une mère illustratrice, l'enfance de Tove Jansson, née en Finlande au début du XXème siècle, est peuplée d'animaux, d'événements magiques et féériques.

Les séjours au bord de la mer sont peuplés d'aventures en bateau, de tempête où la mer monte jusqu'à les faire se réfugier au fond de grottes peuplées d'animaux fantastiques ... 

Pendant l'hiver, la neige tombe et ensevelit leur maison, mais blottie dans sa cabane de couvertures, au creux des bras de sa mère, il n'existe aucun endroit plus sur au monde ...

Quant à l'atelier, il est peuplé des créatures magiques sculptées par son père, belles et grandes dames au x longs doigts, si fragiles lorsqu'en argile ou plâtre, elles attendent le marbre qui les protégera mais les fera partir vers des musées.

Cette enfance a nourri Tove Jansson devenue une grande auteur et illustratrice de livres pour enfants, créatrice des Moumines.

 Cette autobiographie est extrêmement poétique et onirique nous emporte dans l'imaginaire d'une petite fille, entourée d'adultes et d'animaux, qui se crée son propre monde avec quelques coquillages, plumes d'oiseaux et cailloux glanés sur les plages.

Un très beau moment de lecture ...


Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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La fille du sculpteur Tove Jansson
Editions La peuplade

« Parfois, je crois que tous les sentiments forts commencent dans le ventre. du moins pour moi. »

Une voix enfantine, touchante et drôle, dont on devine le balancement d'une moue boudeuse à grâcieuse, raconte sa famille, cette île de l'archipel de Porvoo où ses étés s'étirent, les merveilles de la création, les règles marines, l'atelier de sculpture du père.

Enfant imprévisible et impétueuse, fine observatrice elle conte son quotidien ; sa resplendissante perspicacité d'enfant poète secoue. Elle distille tant de beautés dans chacune de ces scénettes, que ses petites leçons ont des airs de préceptes philosophiques. le monde est à couper le souffle à hauteur de petite fille. La magie et le réel se fondent en une langue poétique unique et inoubliable.

« Fêtes

Parfois, j'étais réveillée au milieu de la nuit par la plus belle des musiques qui soit : la balalaïka et la guitare. Papa jouait de la balalaïka et Cawén, de la guitare. Ils jouaient ensemble tout doucement, comme un murmure, tous les deux s'éloignant puis se rapprochant avant de se laisser la place l'un à l'autre, si bien que parfois, c'était la guitare qui me parvenait et parfois, la balalaïka.
C'étaient des chansons légères et mélancoliques sur des choses qui se répètent encore et encore et pour lesquelles personne ne peut rien faire. Puis elles devenaient tumultueuses, et Marcus cassait son verre. Mais il n'en cassait jamais plus d'un, et papa s'assurait qu'on lui ait toujours donné un verre bon marché. Sous le plafond, au-dessus du lit étagère où je dormais, il flottait une brume grise de fumée de tabac qui renforçait l'aspect irréel du moment. Nous étions en mer ou peut-être au milieu des hautes montagnes, je les entendais se crier dessus à travers la brume, les objets tombaient bruyamment et, derrière ces bruits, la balalaïka et la guitare formaient des vagues de plus en plus faibles ou de plus en plus fortes. »

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critiques presse (1)
FocusLeVif
26 mars 2021
L'autrice finlandaise Tove Jansson, créatrice des Moumines, conte une jeunesse jamais mièvre où l'aventure quotidienne a tout à voir avec la poésie
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Nous marchions le long de la plage, toujours lui devant et moi derrière. Quand il s'arrêtait, je m'arrêtais et je me tenais immobile à le regarder frapper, mais pas trop près. Il n'avait pas beaucoup de temps à me consacrer. Parfois, quand il se retournait et qu'il m'apercevait, il faisait semblant d'être terriblement surpris. Il se penchait en avant, plissait les yeux et essayait de m'examiner avec sa loupe, puis secouait la tête comme s'il était impossible que quiconque puisse être aussi petit que moi. Enfin il me voyait tout de même, il reculait de surprise, prétendait tenir quelque chose de très petit dans ses mains, et nous riions alors tous les deux.
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L'atelier est plein de sculptures, de grandes femmes blanches qui ont toujours été là. Elles sont partout, les mouvements de leurs bras sont indécis et timides et elles regardent au loin parce qu'elles sont indifférentes et tristes, mais pas comme mes anges. Certaines ont des chiffons d'argile sur la tête et la plus grande, une corde à linge autour du ventre. Les chiffons sont mouillés et, quand on passe à côté, ils caressent votre visage comme des oiseaux blancs et froids dans l'obscurité. Ici, il fait toujours sombre le soir. (page 157)
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La maison en bois est grise, comme le ciel et la mer, et la prairie est grise de rosée. Il est quatre heures du matin et j'ai sauvé trois heures précieuses qui peuvent être comptées à part. Ou peut-être trois et demie.
J'avais appris à lire l'heure sur l'horloge, mais pas encore les minutes.
Moi aussi je suis gris clair, à l'intérieur, je suis complètement floue et je flotte comme une méduse, je ne pense pas mais je ressens. Même en voyageant dix mille kilomètres sur la mer et en marchant dix mille kilomètres à travers la forêt dans toutes les directions, on ne trouverait pas de petite fille. Elles n'existent pas, je me suis renseignée. On peut les attendre pendant des milliers d'années, elles n'existent tout simplement pas. Celle qui s'en approche le plus, c'est Fanny, qui a soixante-dix ans, qui collectionne les cailloux, les coquillages et les animaux morts, et qui chante avant l'arrivée de la pluie. Elle est gris jaune, la même couleur que le sol, son visage, sa robe et ses mains, tout est gris jaune et ridée, sauf ses cheveux qui sont blancs et ses yeux bleu pâle qui regardent à travers les gens. (page 55)
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Un jour, au crépuscule, alors que papa se tenait devant la maison, une chauve-souris s'est posée dans ses bras. Papa est resté debout, parfaitement immobile, et elle s'est glissée à l'intérieur de son manteau, s'est suspendue tête en bas et s'est endormie. Papa n'a pas bougé. Nous lui avons apporté son dîner dehors et il a mangé avec beaucoup de précaution. Personne n'a eu le droit de dire un seul mot. Puis nous avons emporté son assiette et il est resté debout jusqu'à ce qu'il fasse nuit noire. La chauve-souris s'est alors envolée un moment et est revenue à lui. Mais elle n'est restée qu'un court instant, c'était une visite de courtoisie. (page 103)
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Si on marche dans la mousse une fois, cela forme un trou profond qui ne se referme pas pendant une semaine. Si on marche dessus une deuxième fois, on fait un trou pour toujours. La troisième fois qu’on marche sur la mousse, elle meurt.
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Videos de Tove Jansson (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tove Jansson
Fondées par Frédéric Cambourakis, un ancien libraire, les éditions Cambourakis voient le jour en mars 2006 et proposent depuis lors un catalogue généraliste de près de 700 titres constitué d'inédits et de rééditions, de voix nouvelles ou de redécouvertes et autant de clés d'entrée dans la littérature mondiale du XIXe siècle à nos jours. Chaque année, 80 nouveaux titres enrichissent leurs collections en bandes dessinées, littérature, albums jeunesse et essais. Lancé en 2012, le catalogue jeunesse veille à proposer autant de diversité que pour les grands. Entre traductions de talents reconnus venus d'ailleurs, réédition de trésors du patrimoine de la littérature enfantine à l'image des Moomins de la grande artiste finlandaise Tove Jansson, et créations exclusives, ces albums jeunesse sont une ouverture sur le monde. En offrant des représentations et des narrations émancipatrices, les éditions Cambourakis aspirent à nourrir les imaginaires, agrandir les horizons et former le regard des enfants. Mélissa Blanchard, responsable de la communication et du marketing des éditions Cambourakis, vous propose de retracer l'histoire de cette collection qui fête tout bientôt ses 10 ans. Au programme, un tour du monde reposant sur quelques titres emblématiques de la maison parmi les 150 albums illustrés ou cartonnés édités depuis 2012.
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