AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La fille du sculpteur (23)

Si on marche dans la mousse une fois, cela forme un trou profond qui ne se referme pas pendant une semaine. Si on marche dessus une deuxième fois, on fait un trou pour toujours. La troisième fois qu’on marche sur la mousse, elle meurt.
Commenter  J’apprécie          80
Un copain peut dire des choses blessantes, mais le lendemain, c’est oublié. Un copain ne pardonne pas, il oublie simplement. Une femme pardonne tout, mais n’oublie jamais. C’est comme ça.
Commenter  J’apprécie          80
L'atelier est plein de sculptures, de grandes femmes blanches qui ont toujours été là. Elles sont partout, les mouvements de leurs bras sont indécis et timides et elles regardent au loin parce qu'elles sont indifférentes et tristes, mais pas comme mes anges. Certaines ont des chiffons d'argile sur la tête et la plus grande, une corde à linge autour du ventre. Les chiffons sont mouillés et, quand on passe à côté, ils caressent votre visage comme des oiseaux blancs et froids dans l'obscurité. Ici, il fait toujours sombre le soir. (page 157)
Commenter  J’apprécie          60
Nous marchions le long de la plage, toujours lui devant et moi derrière. Quand il s'arrêtait, je m'arrêtais et je me tenais immobile à le regarder frapper, mais pas trop près. Il n'avait pas beaucoup de temps à me consacrer. Parfois, quand il se retournait et qu'il m'apercevait, il faisait semblant d'être terriblement surpris. Il se penchait en avant, plissait les yeux et essayait de m'examiner avec sa loupe, puis secouait la tête comme s'il était impossible que quiconque puisse être aussi petit que moi. Enfin il me voyait tout de même, il reculait de surprise, prétendait tenir quelque chose de très petit dans ses mains, et nous riions alors tous les deux.
Commenter  J’apprécie          50
Un jour, au crépuscule, alors que papa se tenait devant la maison, une chauve-souris s'est posée dans ses bras. Papa est resté debout, parfaitement immobile, et elle s'est glissée à l'intérieur de son manteau, s'est suspendue tête en bas et s'est endormie. Papa n'a pas bougé. Nous lui avons apporté son dîner dehors et il a mangé avec beaucoup de précaution. Personne n'a eu le droit de dire un seul mot. Puis nous avons emporté son assiette et il est resté debout jusqu'à ce qu'il fasse nuit noire. La chauve-souris s'est alors envolée un moment et est revenue à lui. Mais elle n'est restée qu'un court instant, c'était une visite de courtoisie. (page 103)
Commenter  J’apprécie          42
Quand le feu est allumé, nous approchons le grand fauteuil. Nous éteignons les lumières de l’atelier, nous nous asseyons devant le feu et elle dit : « il était une fois une petite fille qui était si terriblement belle et sa maman l’aimait terriblement… » Chaque histoire doit commencer de cette façon et, après, peu importe la suite. Une voix douce et lente dans une chaude obscurité, on regarde le feu et il n’y a aucun danger. Tout le reste est dehors et rien ne peut entrer. Ni maintenant ni jamais.
Commenter  J’apprécie          30
Maintenant, tout l'horizon avait rampé sous le bord du monde. On ne voyait plus la lisière de la forêt, elle avait sombré. Le monde avait basculé, il se retournait doucement, un petit peu plus chaque jour.
Commenter  J’apprécie          30
Explosion est un mot magnifique et très grand. Plus tard, j’ai appris d’autres mots, comme ceux qu’on ne peut murmurer que quand on est seul. Inexorable. Ornementations. Profil. Catastrophique. Electrique. Comptoir colonial. Ils deviennent encore plus grands quand on les répète plusieurs fois. On les murmure encore et encore pour laisser le mot grandir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien d’autre que le mot.
Commenter  J’apprécie          20
La maison en bois est grise, comme le ciel et la mer, et la prairie est grise de rosée. Il est quatre heures du matin et j'ai sauvé trois heures précieuses qui peuvent être comptées à part. Ou peut-être trois et demie.
J'avais appris à lire l'heure sur l'horloge, mais pas encore les minutes.
Moi aussi je suis gris clair, à l'intérieur, je suis complètement floue et je flotte comme une méduse, je ne pense pas mais je ressens. Même en voyageant dix mille kilomètres sur la mer et en marchant dix mille kilomètres à travers la forêt dans toutes les directions, on ne trouverait pas de petite fille. Elles n'existent pas, je me suis renseignée. On peut les attendre pendant des milliers d'années, elles n'existent tout simplement pas. Celle qui s'en approche le plus, c'est Fanny, qui a soixante-dix ans, qui collectionne les cailloux, les coquillages et les animaux morts, et qui chante avant l'arrivée de la pluie. Elle est gris jaune, la même couleur que le sol, son visage, sa robe et ses mains, tout est gris jaune et ridée, sauf ses cheveux qui sont blancs et ses yeux bleu pâle qui regardent à travers les gens. (page 55)
Commenter  J’apprécie          20
Pour dessiner une forêt qui soit suffisamment grande, on n'inclut ni la cime des arbres ni le ciel. Uniquement des troncs droits très épais qui s'élancent vers le ciel. Le sol est composé de monticules aux formes arrondies, de plus en plus éloignés, de plus en plus petits jusqu'à ce que la forêt devienne infinie. Il y a des pierres, mais on ne les voit pas. La mousse a poussé dessus pendant des milliers d'années et personne ne les a dérangées. si on marche dans la mousse une fois, cela forme un trou profond qui ne se referme pas pendant une semaine. si on marche dessus une deuxième fois, on fait un trou pour toujours. La troisième fois qu'on marche sur la mousse, elle meurt. (page 61)
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (59) Voir plus



    Quiz Voir plus

    La nuit du renard

    Quel genre de crises Neil Peterson peut-il avoir ?

    Des crises d’asthme
    Des crises d’épilepsie

    8 questions
    63 lecteurs ont répondu
    Thème : La Nuit du renard de Mary Higgins ClarkCréer un quiz sur ce livre

    {* *}