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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman se déroulant dans la communauté Sikh de little india à Londres est un régal.
Entre émancipation et carcan de la culture, entre obligation et désir, il montre le cheminement de ses femmes, toutes différentes mais toutes essayant de s'affranchir.
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Une très agréable découverte que ce roman. Il est à la fois léger et a son lot de mystères. J'ai été emballée par ce groupe de femmes et par le message d'émancipation qui se cache derrière ce groupe d'écriture. On voit que l'autrice connait bien son sujet, et elle nous en parle avec une bonne humeur communicative. Un petit bonbon, qui même s'il y a des passages un peu plus sombres ne ternit pas.
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C'est bien sûr le titre, intriguant, qui m'a poussé à chosir cette lecture dans le catalogue #Netgalley. Et force fut de constater que cela avait été un excellent choix!

L'histoire est celle de Nikki, une jeune londonienne d'origine Sikh qui va accepter un poste de professeure de français dans un centre communautaire. Alors que l'annonce lui promettait l'animation d'un atelier d'écriture, elle se trouve face à des veuves analphabètes. Pourtant ce sont ces femmes qui vont lui raconter d'étonnantes histoires...

Ce livre a été pour moi un très bon moment de lecture. L'auteur nous décrit avec finesse le poids des traditions et des usages au sein de la communauté sikh. La voix des femmes, sous couvert d'érotisme, se libère pour parler de leur vie, parfois sordide ou misérable, sans tabou.

C'est un roman drôle, émouvant, captivant. Avec humour, il évoque la condition de la femme, le communautarisme, les préjugés, le racisme, aussi. Même si on sourit souvent, il nous pousse à réfléchir sur ces femmes élevées dans un patriarcat dominant, et sur la place que prendrons leurs filles, pour lesquelles tout est encore possible.

A lire absolument!
Lien : http://mademoisellemalenia.o..
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J'ai un intérêt particulier pour la littérature indienne.
Ici nous suivons plusieurs femmes pendjabis sikhes dans une banlieue de l'ouest de Londres, Southall, aussi appelée little India.
Une jeune femme de 22 ans Nikki et des veuves jeunes ou moins jeunes qui se retrouvent dans le centre communautaire du gurudwara pour apprendre l'anglais et puis pour échanger, autour d'histoires qu'elles créent, sur le plaisir féminin.
Au delà de ce sujet léger, il faut s'arrêter sur la pression qui pèse sur les femmes indiennes même hors du sous continent, sur la vision des veuves sikhes ici mais qui pourrait concerner toutes les religions (rappelons le sati pour les veuves hindoues). Celles qui veulent échapper à la tradition peuvent être victimes de crime d'honneur et il y en a deux ici.
Quel seront les conséquences de ce club littéraire pour ces femmes ? Lisez ce livre !
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Voici un livre dont j'avais entendu parler depuis un moment, et je me suis tout à coup décidée à le lire dans le cadre du challenge des Globe-trotteurs sur Babelio (eh oui ! les trop nombreux challenges auxquels je participe déjà, pour certains depuis plus d'un an, sur Livraddict, ne me suffisaient plus semble-t-il ;) ), car une consigne « bonus » du mois demandait de lire un livre d'un pays dont le drapeau contient un croissant de lune – or, c'est bien le cas de Singapour, pays natal de l'autrice de ce roman.
Et puis bon, il faut bien le dire, et je ne suis sans doute pas la seule à avoir eu ce ressenti : ce livre a un titre bien interpellant, plus encore en français qu'en anglais – car, si la version anglaise parle explicitement de veuves pendjabies, la version française n'y fait pas référence, ce qui est une arme à double tranchant : c'est que l'aspect pendjabi est une part (très) importante de ce roman, et c'est peut-être intéressant de le savoir à l'avance ; mais en même temps, c'est bel et bien la belle histoire de veuves aimant la littérature érotique que nous livre l'autrice, bien au-delà des limites pendjabies ; dès lors, autant en profiter…

Oh ! il ne faut pas s'attendre à un roman érotique au premier degré. Il y a bien quelques scènes presque explicites parmi les histoires racontées par ces veuves (on a même une brève romance F/F tout à fait inattendue !), et toujours présentées en italique comme de courtes histoires dans l'histoire ; mais je dis « presque » explicites car tout est suggéré, et s'il y a bien quelques caresses de plus en plus prononcées, elles ne sombrent jamais dans le descriptif tel qu'on le retrouve dans certaines romances (même de très bonne facture !). On est bien davantage dans le domaine d'une certaine poésie, tout en restant proche de la réalité, et on se rend compte que le ressenti de ces femmes particulières, toujours très imagé – notamment dans une gamme de fruits et légumes qui fait bien (sou)rire et qui sonne pourtant très juste !, est aussi tellement ce que l'on peut ressentir soi-même, tellement universel !

Ainsi, nous suivons essentiellement Nikki, jeune femme qui se définit elle-même comme « anglaise, pendjabie et sikhe ». Née dans une famille indienne originaire du Pendjab (cette région, et même état de l'Inde, frontalière avec le Pakistan, à la longue et riche histoire, présentée ici comme intimement liée à la religion sikhe), émigrée à Londres mais ayant gardé de nombreux contacts avec la famille et la communauté restée en Inde, Nikki donc a décidé de suivre sa voie – renonçant à ses études de droit auxquelles elle ne parvient plus à s'intéresser, travaillant dans un pub anglais (un pub !) servant bières et thé earl grey plutôt que le traditionnel chai, et vivant seule dans un petit appartement au-dessus de ce pub, au lieu d'être restée dans le giron familial et de se préparer à un mariage arrangé, comme tant d'autres jeunes filles de son âge et de sa communauté, dont sa propre soeur qui en rêve… de passage dans l'enceinte du temple de Southall, la partie pendjabie de Londres, pour rendre un service à sa soeur, elle trouve une annonce proposant un emploi : des cours d'écriture pour veuves pendjabies. Seule candidate à ce poste, elle est embauchée, mais ce qu'elle imaginait comme un atelier d'écriture assez « classique » se révèle quelque chose qui tient plutôt à un atelier d'alphabétisation, la plupart de ces femmes ne parlant guère anglais, et n'écrivant même pas le gumurkhi (l'alphasyllabaire qui permet de retranscrire le pendjabi, ai-je appris sur Wiki). Et peu à peu, ces femmes privées de tout, car leur statut de veuve est quasi un enterrement social dans cette communauté, vont s'épanouir au sein de ce groupe où elles osent retrouver une certaine confiance, voire une joie de vivre malgré tout, et se lancer dans des histoires réellement érotiques à travers lesquelles elles libèrent tous ces non-dits qui règnent dans leur entourage – touchant pourtant à des sujets tellement universels, comme je disais plus haut.

Cependant, outre les aspects érotiques bien présents sous leur couverture plutôt poétique, ce livre aborde aussi et surtout toute la problématique de l'immigration – et ici, très précisément, l'immigration pendjabie en Grande-Bretagne. On comprend très vite qu'il s'agit d'une communauté très unie, aux membres originaires pour la plupart de villages plutôt traditionnels de cette région reculée de l'Inde ; ces lieux des origines avec lesquels ils n'ont jamais perdu contact et où ils retournent même (très) régulièrement. C'est donc une communauté qui se tient, qui s'entraide, mais aussi qui se surveille et se juge constamment, reproduisant certains des actes les plus extrêmes tels que ceux qui ont parfois défrayé la chronique quand ils sont relayé dans nos pays : ces crimes d'honneur ou, plus simplement, ces « Frères » (sikhs), des jeunes désoeuvrés mais se sentant investis d'une mission, qui patrouillent en veillant sur (entendez : terrorisant) les jeunes filles qui selon eux ne respectent pas strictement les règles de cette communauté et de leur religion, jusque dans les rues de Londres…

Jusque-là, ce n'est rien de bien nouveau sous le soleil, on a partout des phénomènes de regroupement des personnes immigrées par nationalité / religion dans leur pays d'accueil, et plus encore quand lesdits pays ne semblent pas capables (ou désireux) de mettre en place une réelle politique d'intégration dans le respect de tous – la Grande-Bretagne n'a pas l'apanage d'un certain « ratage » à ce sujet ! Mais alors, j'ai été consternée quand j'ai compris et bien compris que ces femmes pendjabies par exemple, non seulement ne parlent pas (du tout) anglais, vivant dans le huis-clos de leur communauté même en plein Londres, mais ont réellement peur de sortir des limites étriquées de leur quartier, craignant qu'on se moque d'elles et de leur tenue traditionnelle – car bien sûr elles ne portent rien d'autre ! Par ailleurs, on apprend aussi que certaines familles, pourtant peu à peu « européanisées », ont choisi tôt ou tard de retourner vivre dans ce quartier pendjab, pour que leurs enfants bénéficient d'une éducation plus proche de leurs racines – et leur coupant, en apparence du moins, toute opportunité de s'adapter davantage (et certainement mieux qu'eux-mêmes) à cette société anglaise dans laquelle ils ont pourtant choisi de vivre. Et puis j'ai été choquée, il n'y a pas d'autre mot, quand j'ai lu que, dans certaines boutiques de ce véritable « ghetto » pendjabi dans Londres, certaines boutiques permettent même de payer les achats… en roupies ! Comme le fait remarquer Nikki, cela n'a guère de sens quand on gagne son salaire en livres sterling…

Il n'empêche, la question surgit alors, cette question qui fait le lit de l'extrême-droite, mais qui se présente même quand on n'a aucune accointance avec ce courant de pensée (si tant est qu'il s'agit de « penser » quand on se réclame de cette tendance !) : que sont donc venus faire « ces gens » en Europe, à Londres, si c'est pour y reproduire purement et simplement, en tous points, ce qu'ils ont quitté sous d'autres cieux ?
Il faut alors se laisser embarquer profondément dans l'histoire, partager le ressenti de ces femmes, et ce n'est pas bien difficile grâce au formidable talent de conteuse de l'autrice. Sa plume légère, toujours juste, parfois proche de la romance sans mélo, parfois plutôt dans le drame sans larmes, parfois très sérieuse sans se prendre au sérieux, parfois tout simplement drôle ; cette plume donc nous entraîne réellement aux côtés de Nikki dans ces rues de Southall ou dans le pub où elle travaille. Même si on n'est pas concerné, moi lectrice belge née en Belgique de parents belges depuis plusieurs générations, on ressent réellement son désarroi initial face à ces femmes puis son intégration (car il s'agit bien de ça) au sein de cette communauté, de sa famille dont elle s'était pourtant éloignée, tout en restant tout autant la jeune Londonienne moderne et affranchie qu'elle avait réussi à devenir. Avec elle, on s'attache à ces femmes si différentes, aux histoires tellement variées mais ayant un seul douloureux point commun : elles ont perdu leur mari, peu importe la manière, et peu importe leur âge (certaines sont même encore très jeunes !). On ressent cette amitié qui va naître avec Sheena aux ongles pailletés en rose, et on a envie de partager cette amitié avec elles ! On vit à son rythme son histoire qui commence avec Jason et on a envie que « ça marche ».

Ainsi, peu à peu, Nikki se révèle à elle-même au fur et à mesure que ces veuves reprennent confiance en la vie, et entraîne le lecteur dans un tourbillon d'émotions, de couleurs, d'odeurs… et on a tout à coup une furieuse envie de chai !
Ainsi donc, c'est à travers ce personnage central de l'histoire, mais entourée de toute une série d'autres femmes terriblement typées sans jamais tomber dans le stéréotype, toutes terriblement attachantes chacune dans son genre, que l'autrice donne des pistes de réponse, par toutes petites touches, à la question qui avait surgi plus haut. Je recopie ici ces brefs passages, car l'autrice le dit bien mieux que moi ; d'abord dans un dialogue entre Nikki et sa mère, aux pages 314-315 (milieu chapitre 18), en parlant du dernier voyage des parents en Inde, voyage au cours duquel son père est décédé :

« (…) et papa a répondu : « Mes filles ont appris à faire leurs propres choix pour ce qui est de la réussite. »
- Papa a dit ça ?
- Je crois qu'il s'est surpris lui-même, poursuivit sa mère. Il n'a jamais été du genre à se vanter de ses réussites quand il retournait au pays. Mais quelque chose a changé ce jour-là. Parmi toutes les chances que la Grande-Bretagne nous a offertes, la possibilité de faire ses propres choix a été la plus importante. Il ne l'a vraiment compris qu'en l'affirmant devant ton oncle. »

Ou, un peu plus loin, plus mitigé mais tout aussi vrai, à la page 338 (fin chapitre 21) :
« Tout ce que les gens attendaient de Londres était là – jardins luxuriants, dômes majestueux et flèches d'église, ballet des taxis noirs. C'était royal et mystérieux. Elle comprenait que tout le monde ait envie d'y vivre. Les veuves surgirent dans ses pensées, elles qui ne savaient rien de ce Londres avant leur arrivée. Et pourtant, qu'en connaissaient-elles vraiment maintenant qu'elles y étaient ? La Grande-Bretagne était synonyme d'une vie meilleure, elles avaient dû se raccrocher à cette idée même si cette vie les déconcertait et leur demeurait étrangère. »

C'est donc un magnifique livre qui parle de quelques femmes exceptionnelles qui se révèlent peu à peu à elles-mêmes, à travers des histoires érotiques racontées dans un langage poétique très imagé, qui touchent tout un chacun tant elles sont universelles sans jamais tomber dans le vulgaire. Il traite tout à la fois, avec une grande sensibilité et un indéniable talent de conteuse, du sujet grave de l'immigration, d'une indéniable ghettoïsation de certaines communautés, et pourtant de l'espoir constant d'une vie meilleure, même si on ne la comprend pas tout à fait.
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Nikky est une jeune femme vivant à Londres, dans un appartement se situant au-dessus du bar où elle travaille.
Alors qu'elle n'avait qu'à y afficher une annonce matrimoniale pour sa soeur, Nikky tombe sur une annonce pour un emploi d'animation d'atelier d'écriture publié par l'association de la communauté sikhe de Southall. Nikky postule et décroche l'emploi, même sans compétences.
Mais l'annonce avait pour but de permettre aux femmes de la communauté à apprendre à lire et à écrire l'anglais. Nikky est décontenancée en apprenant cette subtilité mais le sera encore plus lorsqu'elle découvrira que les femmes, souvent veuves, souhaitent raconter des histoires érotiques.

"Le club des veuves qui aiment la littérature érotique" est un roman incontournable de cet été. Derrière la légèreté du roman très osé, se cache une autre vérité sur cette communauté, pas loin de ce qui aime être caché en Inde.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique de Balli Kaur Jaswal est un roman absolument génial. L'auteure parvient à saupoudrer d'un humour caustique des sujets aux tonalités vraiment graves. Un excellent roman que j'ai dévoré en l'espace d'une journée, un formidable coup de coeur.

Nikki est une jeune femme d'origine pendjabi en phase avec le mode de vie occidental, au grand désespoir de sa mère qui voit d'un mauvais oeil sa vie londonienne extravertie et qui souhaiterait qu'elle intègre davantage les traditions pendjabi à l'image de sa soeur Mindi. Nikki vit dans un petit appartement au-dessus du pub où elle travaille. Elle a décidé d'arrêter ses études et de prendre son indépendance contre l'avis parental. La mort de son père quelques temps auparavant alors qu'ils étaient brouillés lui pèse sur la conscience. Quand sa soeur la missionne à Southall (quartier phare de la culture indienne à Londres) pour épingler une annonce sur le tableau du temple afin de trouver un mari, Nikki tombe sur une offre d'emploi qui l'emballe et qui tombe à pic car les fins de mois sont compliquées. Une association sikhe recherche quelqu'un pour animer un atelier d'écriture. Nikki se projette déjà sur la réalisation d'un recueil avec tous les travaux d'écriture réalisés. Mais au premier cours, elle comprend rapidement que les femmes en face d'elle ne savent pas écrire et comptent sur elle pour apprendre. C'est le point de départ d'une expérience de vie qui va tout changer pour Nikki. Elle va transmettre aux veuves très ancrées dans les traditions pendjabi, le goût de l'écriture et de l'évasion par l'imaginaire et elle recevra tellement plus en retour, ces femmes vont l'aider à trouver sa place dans la culture pendjabi et à comprendre cette part d'elle-même qu'elle rejetait en bloc.

Ce roman est une véritable prouesse. L'auteure parvient à traiter de sujets dramatiques, de sujets de société et culturels forts, dans un récit d'une fraîcheur absolue. J'ai adoré la construction du roman, très fine, alliant moments cocasses et moments bouleversants. Balli Kaur Jaswal nous donne une vision en phase avec notre époque sur l'intégration des personnes d'origine indienne en Angleterre, comment les parents restent très attachés aux traditions de leur pays et comment leurs enfants s'imprègnent de la culture occidentale délaissant un peu trop le traditionnel au goût des aînés. le personnage de Nikki incarne totalement cette biculturalité. J'ai aussi admiré la façon dont l'auteure aborde le statut des veuves dans la culture indienne. J'avais vu un reportage sur ce sujet il y a quelques temps maintenant, et c'est assez effarant de voir comment ces femmes se voient écartées de la vie sociale, ne sont plus considérées du tout, la coutume voulant qu'elles portent le mauvais oeil. Nos veuves du roman ne sont pas dans un état de misère comme peuvent l'être de nombreuses femmes en Inde, mais on ressent tout de même cette mise à l'écart, cette espèce de mise en veille dans laquelle elles se retrouvent confinées. le contraste avec la littérature qui va les exalter est d'autant plus frappant. Alors que ces femmes sont perçues comme recluses dans une infinie réserve, elles se passionnent pour l'invention de petits textes érotiques. Ce genre littéraire va leur procurer une sensation incroyable de liberté mais également créer un lien secret entre ces femmes et leur animatrice Nikki plutôt réfractaire aux traditions pendjabi. Nikki va être amenée à comprendre ces femmes, leurs parcours, et cela va donner lieu à des moments d'échange fabuleux. Même si la tonalité générale du roman est plutôt positive et pleine d'entrain,- la littérature érotique entraînant des situations plutôt amusantes entre les femmes du club- la charge dramatique pèse malgré tout tout au long du récit puisque la disparition tragique d'une jeune femme de la communauté dans des conditions mystérieuses constitue un fil rouge important de l'intrigue.

Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique est un roman formidablement bien écrit, d'une intelligence et d'une impertinence folles, qui nous fait sourire et qui nous bouleverse en même temps, qui nous amène à la rencontre d'une culture. L'auteure ose aborder les facettes sombres de la culture pendjabi et je trouve la façon dont elle le fait tout simplement magistrale. C'est un roman à forte portée féministe sur le partage et la solidarité, mais également sur la liberté et l'ouverture culturelle, tout cela autour de l'écriture, de cette envie de raconter des histoires et de s'évader en imagination. Un livre à lire absolument !
Lien : https://thebookcarnival.blog..
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Chronique complète sur le blog
Extrait : L'auteure mêle dans son livre humour et mystères le tout avec un suspens maintenu de bout en bout.
Lire ce roman c'est lire l'histoire de plusieurs de vies.Les espoirs, les attentes et les déceptions.
C'est aussi un roman sur la famille et l'amitié. Sur l'entraide et la compassion. Sur le féminisme avec de la comédie, mais pas jamais niais ou de trop.
J'ai adoré tous les aspects de ce roman qui prend à un moment l'allure d'un thriller.
Je ne sais pas du tout comment l'auteure a réussi à réunir autant de genres (drames, comédie, thriller, romance, etc.) dans un seul livre et que tout sonne juste.
C'est écrit adroitement, tout est fluide, tu n'as envie que d'une chose être le mardi soir et retrouver les élèves de Nikki.
Je me suis vraiment attachée à toutes.
Une histoire de femme par une femme.
Haletant, intriguant, pétillant, une construction cohérente, des dialogues et des histoires croustillantes qui te laissent percevoir les véritables personnalités de ces femmes cachées derrière leur voile de veuve.
Bali Kaur fait fi de tous les clichés qui peuvent exister sur cette communauté.
Oui elles sont indiennes, oui elles ont une culture différente de la nôtre, mais ce n'est pour cela qu'elles n'ont pas les mêmes attentes ou interrogations que nous, qu'elles aussi ont de l'humour et peuvent rire avec leurs amies.
Tu vas me dire que ce n'est pas possible que des femmes ne connaissent pas leur propre corps, et bien si (n'oublie pas que pour certaines elles étaient encore enfants quand elles se sont mariées) avec leurs écrits elles se libèrent et apprenant les unes des autres c'est Nikki et toi qui en serez les premiers étonnés.
Une fois lancées, une fois la confiance installée elles ne veulent plus se taire.
Elles l'ont fait toute leur vie d'abord en écoutant leur père puis leurs époux, là, elles n'ont plus de compte à rendre à personne ; elles apprennent la liberté. Liberté d'être et de parole. Pour une fois, elles ont une existence, elles sont autre chose que des veuves.
Nikki, elle, grâce à ces femmes va mieux comprendre sa mère et sa soeur, ces trois femmes de moeurs différentes vont se rapprocher.

En bref :

L'auteure explore l'identité, le patriarcat, l'endoctrinement et les moeurs de la société Sikh de ce quartier de Southall. Il y a de nombreuses intrigues quand elle explore la tension entre les générations, les morts mystérieuses et non résolues de deux jeunes femmes et ce suspens (synonyme) maintenu, toute l'action se déroule sous l'oeil vigilant d'un groupe militant autoproclamé.
Une véritable ode à la femme sans que cela soit moralisateur ou de trop. Tout est juste.
L'auteure fait voler en éclat tous les stéréotypes.
Elle aborde des thèmes et des valeurs importantes et va pousser à te questionner sur tes propres préjugés, pas forcément raciste, mais par rapport à l'âge, la différence de générations.
Tu vas aborder tour à tour l'extrémisme religieux, le divorce, les mariages arrangés ou les unions malheureuses, le deuil, la volonté de plaire aux parents tout en s'émancipant, la peur de déplaire à la communauté et de se faire dénoncer.
Tous les préjugés, les clichés sont brisés.
Elle te montre aussi le racisme ambiant envers cette communauté pourtant établie depuis plusieurs générations en Angleterre.
Les échanges entre les veuves, leurs fictions ne manquent pas de piquant, mais tu ne tombes jamais dans le vulgaire.
Derrière ces aspirations tu aperçois les femmes qu'elles sont, plus uniquement des veuves ; elles ont encore, et pour certaines pour la première fois, des attentes, elles rêvent de l'amour passionné qu'elles n'ont, pour la plupart, jamais connu.
Un roman drôle et engagé qui te montre ce que vivent ces communautés repliées sur elles-mêmes, combien la pression familiale peut avoir du poids et être dur à vivre pour les jeunes femmes modernes, à quel point ces femmes souffrent et ont souffert.
Meurtres, jalousie, scandales, culture sikhe, histoires érotiques, tu as de tout dans ce livre.
Ce sont elles qui m'ont touché et qui sont sans conteste la force de ce roman, leurs aspirations m'ont émue et fait rire aussi.
Je comprends pourquoi ce roman a été recommandé pour son Book club par a été par Reese Witherspoon

Entre tradition et modernité, Balli Kaur écrit un roman fort et émouvant et résolument engagé, plein d'esprit, de chaleur humaine et d'humour.
Lien : http://unesourisetdeslivres...
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Nikki est une jeune femme d'une vingtaine d'années d'origine Sikh qui vit à Londres, elle a abandonné ses études et travaille pour l'instant dans un pub. Un jour, alors qu'elle rend service à sa soeur, elle va tomber sur une annonce qui recherche une enseignante pour un cours d'écriture. Nikki saute sur l'occasion mais n'a pas compris que ce qu'elle pense être de l'écriture créative est simplement un cours d'apprentissage de l'écriture pour des femmes presque toutes analphabètes. de plus, elles sont plus là pour parler, raconter leurs histoires qu'autre chose…

J'ai pris l'habitude de ne jamais être déçu par la collection du Cercle Belfond et c'est encore une fois le cas, je pense que c'est même un de mes titres préférés. J'ai tout de suite été attirée quand j'ai vu que ce titre faisait parti de la collection et aussi grâce à la couverture magnifique et très attirante, je remercie donc très chaleureusement Netgalley et les éditions Belfond pour cette lecture.

Ce roman nous plonge dans la véritable petite partie de l'Inde qui se trouve au coeur de Londres. C'est un monde de tradition, régenté par les hommes et la religion.
Nikki est indépendante et vit un peu en marge de sa famille et surtout de sa culture. Elle a une soeur qui elle s'inscrit beaucoup plus dans la tradition. Cette dernière en a assez d'être seule et veut se marier, cela de façon traditionnelle : elle va rechercher un mariage arrangé. Nikki a beaucoup de mal à comprendre cela même si c'est chose courante là d'où elle vient.

Les femmes qui vont bénéficier des cours de Nikki sont des veuves à l'apparence respectable et calme mais elles sont aussi pleines de vies et drôles. Elles portent un voile blanc et sont silencieuses car elles sont enfermées dans leur statut. Elles doivent toujours faire profil bas, ne pas se faire remarquer et se soumettre aux hommes. Mais elles veulent aussi rester femme et entre elles, elles se lâchent et peuvent se montrer survoltées, tout cela grâce à leurs histoires. Ces histoires sont érotiques et c'est ce qu'elles ont envie de raconter, car ce n'est pas parce qu'elles sont veuves qu'elles n'y pensent plus. Elles aussi ont des désirs et des besoins, quoi qu'en pensent les hommes à qui elles n'ont plus le droit d'adresser la parole, elles restent femme.
Pour mon avis complet: https://chronicroqueusedelivres.wordpress.com/2018/06/05/le-club-des-veuves-qui-aimaient-la-litterature-erotique-balli-kaur-jaswal/
Lien : https://chronicroqueusedeliv..
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Lorsque j'ai vu que Reese Witherspoon avait choisi ce livre dans le cadre de son club de lecture j'ai su qu'il fallait que je lise ce livre, lorsqu'en plus j'ai appris que la collection le Cercle des éditions Belfond allait publier ce livre, j'ai été encore plus impatiente de le découvrir !

Le Club des veuves qui aimaient la littérature érotique est un savant mélange entre la comédie et le drame, entre une satire et une tragédie. Balli Kaur Jaswal dépeint avec talent les moeurs et le poids des traditions indiennes sur les femmes. Des traditions qui sont parfois traitées avec humour mais qui parfois empêchent une parole libérée, une liberté de mouvement. C'est ainsi que Nikki, l'héroïne, représente cette jeune femme moderne qui allie la connaissance des traditions et la volonté de liberté.

Ce roman est ainsi composé de différentes histoires, de différents points de vue. Il y a l'histoire de Nikki qui va animer ce club d'écriture qui deviendra progressivement un groupe de partage d'histoires érotiques. Ces histoires représentant le moyen -pour ces veuves écartées de la vie sociale- de se sentir revivre, de faire parler leurs fantasmes malgré le danger d'en parler, malgré le regard des autres.

Ce roman est aussi l'histoire d'un drame : la mort tragique et mystérieuse de la fille de Kulwinder. Cette dernière est l'autre "héroïne" de cette histoire. Une femme habitée par les traditions mais qui souhaite d'une certaine manière se repentir de ne pas avoir su aider, soutenir sa fille (et ce en aidant les femmes de sa communauté). Une fille morte dans des conditions suspectes. Une mort qui va devenir un des éléments essentiels de l'intrigue.

J'ai adoré ce roman du fait des personnages qui sont très émouvants; du fait de ce mélange bien pensé, bien dosé entre le drame et la comédie; du fait de ce message féministe qui est si important. Une lecture qui permet de rire, de pleurer et d'apprendre sur une culture.

En définitive, je recommande vivement ce livre qui a été une formidable découverte !
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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