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Ludwik et Janusz sont Les nageurs de la nuit, deux étudiants qui tombent amoureux lors d'un séjour à la campagne, avant de poursuivre secrètement leur relation lors de leur retour en ville. Car secret, tout doit l'être dans la Pologne des années 80, où la politique piétine de plus en plus les libertés individuelles…

Merci à Babelio et aux éditions La Croisée pour l'envoi de ce livre. J'ai tout de suite été conquise par la narration à la première et à la deuxième personne, un procédé dont je suis particulièrement fan. En revanche, l'inévitable comparaison avec Appelle-moi par ton nom a d'abord maintenu une certaine distance entre ce roman et moi.

Passés les premiers émois de Ludwik et sa rencontre avec Janusz, Les nageurs de la nuit se démarquent de l'oeuvre d'André Aciman grâce à leur dimension politique. Aussi fort que soit l'amour de ces deux jeunes hommes, leurs idéaux sont diamétralement opposés.

Ludwik n'a de cesse de s'insurger contre l'absence de liberté, la censure et les privations qui règnent dans la Pologne communiste, là où Janusz, lui, intègre le Parti à la fin de ses études, et se montre prêt à tout pour en gravir les échelons.

J'ai beaucoup aimé cette facette du récit, que j'ai trouvée très intéressante. Tellement intéressante que j'aurais souhaité voir l'auteur l'explorer davantage, parce qu'il me faut avouer que ce livre m'a laissé un goût de trop peu.

Trop peu de Ludwik et de Janusz, trop peu d'Histoire, trop peu de tout là où il y avait tant à raconter. Y compris (surtout ?) sur la nouvelle vie que le protagoniste commence en Amérique. Il est déjà bien installé quand il se remémore ses souvenirs, qui ne le ramènent que jusqu'au jour de son départ. C'est dommage de ne pas avoir insisté jusqu'au bout sur cette dualité qui est l'élément central du roman, en appuyant sur le contraste entre le bloc occidental et le bloc soviétique une fois passé de l'autre côté du rideau de fer.

Dans l'ensemble, je dirais que l'auteur signe un premier livre prometteur, mais qui n'en raconte pas assez. Quant à la romance, elle ne m'aura pas touchée autant que je l'aurais voulu, à cause du parallèle susmentionné que je n'ai pas pu m'empêcher d'établir avec Appelle-moi par ton nom qui, lui, m'avait submergée d'émotions. Les nageurs de la nuit n'en demeure pas moins une oeuvre à découvrir, et je remercie encore une fois Babelio et les éditions La Croisée de m'en avoir offert l'opportunité.
Lien : https://leslecturesdecyrligh..
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J'ai beaucoup aimé ce roman, dont l'écriture simple et poétique m'a emportée très rapidement. On suit l'histoire de Ludwik qui est aussi le narrateur, il s'adresse à Janusz, jeune homme qu'il a rencontré lors d'un camp d'été. Les deux garçons sont très attirés l'un par l'autre et tombent amoureux. Mais nous sommes en Pologne dans les années 1980, lors de leur retour à Varsovie, les différences entre eux, et le climat politique de l'époque va venir questionner l'avenir de leur relation.

Le personnage de Ludwik m'a beaucoup ému, je me sentais proche de lui. J'ai eu du mal avec celui de Janusz, qui semblait plus froid et calculateur... Une pensée aussi pour les personnages secondaires qui sont très attachants à l'image de Ludwik.

Je tiens à remercier les éditions La Croisée et Babelio, sans qui je n'aurais peut-être pas eu l'occasion de lire ce beau roman.
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Le contexte de ce roman, c'est celui de la Pologne du début des années 80, alors que le pouvoir communiste commence à vaciller mais n'abandonne rien à l'orthodoxie, tandis que les files d'attente devant les magasins ne cessent d'augmenter, pour des produits toujours plus rares et toujours plus chers, et que les ouvriers manifestent au risque de leur vie. C'est dans cette société politiquement cadenassée que Ludwik et Janusz se rencontrent. Si le coup de foudre est réciproque, leur amour doit bien-sûr rester secret. Mais leurs conceptions de la vie et de la société polonaise sont radicalement différentes.
Rien que pour le contexte, ce joli premier roman mérite qu'on s'y arrête. Au-delà de l'aspect strictement lié à la Pologne communiste, ce roman brasse plusieurs sujets qui peuvent interpeler le lecteur : doit-on poursuivre ses idéaux ou composer avec la réalité ; les différences d'opinion entre deux personnes qui s'aiment ; et bien-sûr l'homosexualité dans un contexte où elle est prohibée, même si ce n'est pas, à mon avis, le coeur du roman. L'intrigue est portée par une belle écriture, sensuelle et poétique, qui n'en dit pas trop, et donne au roman une atmosphère ouatée et nostalgique. Dès les premières pages, c'est elle qui m'a happé, avant même que l'intrigue me tienne en haleine. Sans être vraiment un coup de coeur, cette lecture a été une très belle découverte, découverte rendue possible grâce à Babelio et aux éditions La croisée dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée.
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J'ai vraiment aimé ce roman, cette histoire d'une autre époque, si lointaine et si proche en même temps. Ludwik, le personnage principal, m'a beaucoup touchée, par sa simplicité, sa sensibilité, sa personnalité combative et son courage contre un régime autoritaire. On le rencontre à Manhattan, il est le personnage-narrateur et il s'adresse à Janusz, son amour, mais aussi à nous. Parce qu'il a été difficile pour Ludwik de s'assumer dans cette drôle d'époque où l'homosexualité était considérée comme une abomination, presque condamnée par la loi.

Il rencontre donc Janusz dans un camp d'éducation obligatoire et pour lui, c'est le coup de foudre. Ils ont 17 ans. le temps d'un été, ils vivent une belle histoire, mais le retour à la réalité les frappe : Janusz accepte ce régime, pire, il s'y contraint. Leur amour devient vite impossible sous le poids d'un parti communiste qui impose ses idées.

On ne s'ennuie vraiment pas dans ce roman, dans lequel on est vite happé, captivé. Une plume poétique, simple, mais à laquelle on accroche. J'ai adoré marcher dans les pas de Ludwik, découvrir son histoire, le monde dans lequel il vit, ses combats, ses pensées. Si j'ai eu un coup de coeur pour son personnage, les choses sont un peu différentes avec Janusz, en revanche, qui m'a surtout évoqué de l'incompréhension, de la colère.

La fin, elle, est émouvante, à la fois belle et triste, comme le sont beaucoup d'histoires d'amour. Mais celle-ci m'a totalement conquise. Une très belle découverte !
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Un des meilleurs livres que j'ai eu la chance de lire cette année.
Nous sommes intrigués du début à la fin par l'histoire de Ludwik et Janusz, dès le début nous savons comment cette histoire va se terminer, mais le voyage est vraiment époustouflant.
Foncez tête baissée !
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Avec une plume d'une grande véracité, magnifique et mélancolique, l'auteur a réussi à me captiver dès les premiers mots. Une fois le prologue lu, je savais qu'il me serait impossible de lâcher ce roman avant le point final.

L'auteur avec ce premier roman, nous offre un récit très intimiste, qui esquisse avec authenticité des sentiments délicats.
Les nageurs de la nuit”, c'est une rétrospective très intime, servie avec une intimité accentuée par l'utilisation de ce pronom “TOI”. Ce “toi” à qui l'auteur s'adresse, ce “toi” qui représente cet être tant aimé de qui s'est éloigné le personnage principal suite à des faits marquants, des situations risquées, des décisions pas facile à prendre …

L'histoire semble si simple et si complexe à la fois… Avec une grande justesse, ce roman aborde des sujets comme l'amour, l'amitié, la politique et une société d'après guerre (Pologne communiste) ou l'homosexualité n'a pas sa place.
C'est touchant, déchirant, percutant et tragique, mais tellement beau malgré tout.

Vous l'aurez compris, ce récit n'a pas d'happy end, mais ce dernier est tellement sublime et bien construit que cette fin est juste logique et parfaite.

Voici donc un livre à côté duquel il ne faut pas passer. Si vous ne l'avez pas encore lu, n'hésitez pas à tenter l'aventure et à rejoindre ces nageurs de la nuit …


(un petit plus vraiment important : la traduction est parfaite (pas d'erreur de syntaxe, pas de coquilles ou de fautes d'orthographes ... C'est tellement appréciable))

Lien : https://wp.me/p9dgIA-5V
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Quel beau roman. Quelle belle écriture. Voici un premier roman maîtrisé de tout point de vue. J'ai été charmé par le style et la capacité de Tomase Jedrowski a trouver de poétiques et justes métaphores. J'ai aimé la structure et cette manière d'aller et venir entre le présent, le passé, et le passé du passé par petites touches. J'ai aimé Ludwik et Janusz, leur amour, leurs impossibilités, leurs manières de voir le monde qui s'opposent, leurs compromis et leur sincérité. J'ai aimé le contexte historique qui m'a fait vivre de l'intérieur la Pologne communiste des années 1980. Ce livre empreint de nostalgie est un beau voyage sentimental. Dans la famille de "Call me by your name" en plus sombre...
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De beaux passages poétiques, un narrateur très introspectif, un aperçu crédible de la situation politique de la Pologne des années 80... Mais un manque de surprises, en raison des "spoilers" du début, combinés au caractère épistolaire du roman. Une écriture très linéaire, très calme. Pour moi, trop calme.
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"Les nageurs de la nuit" est un premier roman poignant qui ne vous laissera pas indemne. L'auteur fait le choix d'y explorer les difficultés d'une relation amoureuse dans un contexte politique oppressif, en Pologne communiste. Un sujet peu agréable, accompagné par un dilemme tout aussi déplaisant : le choix cornélien de trahir (ou non) pour protéger ceux que l'on aime.
La plume pleine de délicatesse de l'auteur a apporté une certaine poésie au sujet, ce qui était très appréciable.
Vraiment, je ressors conquise (et encore toute déboussolée) par cette lecture.
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 Si l'action se passe essentiellement dans le pays natal du narrateur et de l'auteur, la Pologne, il s'agit du récit d'un homme exilé, qui se remémore un pays qu'il a quitté, et dont le manque se fait ressentir bien malgré lui. C'est le récit d'un choix, fait à contre-coeur, pleinement réfléchi et assumé, qui n'en reste pas moins un déchirement pour un narrateur qui a dû se résoudre à faire le choix du moins difficile pour sa vie à venir. 

Ludwik Głowacki est un jeune Polonais, élevé par sa mère puis par sa grand-mère, depuis le départ du père. S'il prend peu à peu conscience du monde qui l'entoure, celui du judaïsme encore discrètement ostracisé, celui des interdits, de l'omnipotence du Parti, du repli sur lui-même du pays, on assiste en parallèle à sa prise de conscience personnelle sur son orientation sexuelle, ses premiers émois amicaux et amoureux, son premier contact avec la sexualité, sa première histoire d'amour naissante au milieu des champs de betteraves. Ce sont deux histoires qui se superposent, qui entrent en collision l'une de l'autre : celle de cette Pologne, où chacun est poussé à rentrer dans le parti, celle de Ludwik, homosexuel dans un pays où la liberté d'aimer une personne du même sexe relève de la dissidence. L'histoire passionnée de la rencontre de Ludwik et Janusz est belle d'autant plus qu'elle est illégitime aux yeux de la loi, et donc entretenue clandestinement, que le seul endroit où ils sont libres de la vivre, sans se faire lyncher, c'est derrière les arbres de la forêt et près des lacs de l'arrière-pays déserté. Un endroit presque hors du monde, en tout cas hors de la société qui édicte ses règles et juge, un moment rien qu'à eux, le seul.

Le jeune Ludwik n'avait rien pour devenir le petit partisan polonais parfait de la république socialiste de Pologne dont le parti se faisait gloire. À commencer par une mère et une grand-mère, qui écoutaient une station interdite de la radio de l'ouest, Radio free Europe, le soir, enfermées toutes les deux dans une chambre. Et de c'est cet esprit à contre-courant, séditieux, avide de liberté, que le jeune garçon se fera l'écho, d'autant que sa sexualité dont le secret lui pèsera encore davantage, d'autant que Janusz, son premier amoureux, a choisi une toute autre direction. Le récit est court, et mené à la première personne du singulier : le Ludwik, exilé aux Etats-Unis, on le sait par avance, s'adresse à l'homme aimé, celui qu'il a laissé derrière lui, la raison de son exil et de leur séparation étant intrinsèquement liées. À travers leur histoire d'amour, ce sont deux rapports au pays natal, que Tomasz Jedrowski explore, l'acceptation d'un système totalitaire, sa soumission et surtout sa compromission, le sacrifice de ses aspirations personnelles au confort d'une vie conformiste, découpée selon le cadre étriqué du parti. De l'autre côté, le refus et le rejet de ces limites, au profit d'une liberté personnelle, avec la culpabilité de laisser sa famille derrière. L'homosexualité du héros, se reflète à la judaïté de son ami d'enfance, et rappelle les limites d'un système vicié des années de plomb de la Pologne : malgré la seconde guerre, et la Shoah, l'antisémitisme reste infiltré en filigrane chez nombre d'individus. Ce refus du compromis, de prendre part à jeu auquel personne ne croit, mais où tout le monde participe, c'est ce qui participe à la profondeur de ce protagoniste, qui refuse de se plier aux règles démagogiques d'un gouvernement vicié. 

J'ai dévoré ce roman, globalement touchée par la sensibilité du caractère de Ludwik, qui pour autant est détaché de toute sensiblerie, et sa clarté d'esprit qui lui amène à comprendre qu'il ne sera jamais libre dans le pays qui est le sien, puisque que c'est pour lui, homosexuel, avant tout la liberté d'aimer un homme. La clarté d'esprit d'écrire une lettre d'adieu fictive à son ancien amant, plus adressée à lui-même d'ailleurs, de renoncement, du refus de se plier à ce que le système attend de lui. Les nageurs dans le noir est le roman de quelques moments de bonheur pur et sans tâche, volés à l'obscurité d'un système obtus et retors, volés au seul guide qui fut le leur, La chambre de Giovanni de James Baldwin, qui les a initiés l'un et l'autre à leur amour, cette chambre à soi, à eux, la seule qui ait pu exister. 



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