Les Sirènes de Malibu

Peut-être que les vies de nos parents sont imprimées en nous. Peut-être que le seul destin qui s'offre à nous consiste à revivre leurs erreurs. Peut-être qu'en dépit de tous nos efforts, nous ne serons jamais en mesure d'échapper au sang qui court dans nos veines.
Ou alors.
Ou alors, peut-être que nous sommes libres dès l'instant où nous venons au monde. Peut-être que tout ne dépend que de nous.

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Nina observa sa sœur. Quelle bénédiction de savoir clairement ce que l’on n’était pas, ce que l’on n’avait pas envie d’être. Nina n’était pas sûre de s’être un jour posé la question.

Nick pensait à ses enfants. Nina, Jay et Hud.
Il se disait qu’ils allaient forcément bien. Il avait choisi une bonne mère pour eux. Il avait au moins réussi ça. Et il payait toutes les dépenses. Il s’assurait qu’ils avaient un toit sur la tête et versait des pensions alimentaires astronomiques. Tout irait bien pour eux. Après tout, lui s’en était sorti avec beaucoup moins que ce qu’ils avaient.
Jamais il ne se disait qu’il était peut-être en train de les briser de la même façon qu’on l’avait brisé, lui

Le destin trébuche, parfois.

Un peu après 16 heures, la sonnette retentit. June n'avait pas la moindre idée que les dix secondes qu'elle allait mettre à passer de la cuisine à l'entrée seraient ses derniers instants de naïveté.

- Tu sais quoi ? Je vais te rendre un service et t'expliquer quel est ton problème.
- J'ai un tas de problèmes.
- Justement, non. Et c'est ça le plus remarquable. Tu n'en as qu'un. Mais un gros. La plupart des personnes présentes ici ont mille petits défauts. J'en ai plein. Par exemple, je suis très critique. Je suis aussi très distraite, et ce n'est qu'un échantillon.
[...]
- Toi en revanche, tu n'en as qu'un seul. Le souci c'est qu'il affecte tout ce que tu fais, et je suis navrée de te dire ça, mais c'est un truc que je déteste chez toi.
[...]
- Je te soupçonne de n'avoir jamais pensé à toi.

Mais j’en ai marre que les gens se permettent de me traiter comme si je n’avais pas de coeur. Comme si le mien ne pouvait pas se briser, lui aussi.

Je te soupçonne de n’avoir jamais pensé à toi.

Il portait un short bleu marine et pas de tee-shirt, et il avait du sable sur les pieds. Il en avait toujours. C'est comme ça qu'il avait grandi avec son frère et ses soeurs : avec du sable sur les pieds, sur le sol, dans leurs voitures, dans leurs sacs, dans le bac de douche.

Mais elle relativiserait en songeant que ce n'était qu'un incendie parmi tous ceux que Malibu avait connus depuis la nuit des temps.
Il avait apporté la destruction.
Il avait également apporté le renouveau.
Tout renaîtrait de ses cendres.
C'était l'histoire du feu.