Elle était exactement comme Sarah-Jade. Génération jamais satisfaite.
Par certains aspects, je me renfermais dans cette personnalité antisociale pour me protéger. Etre invisible, c'était être en sécurité.
Les histoires sont les seules choses vraies de notre monde. Le reste n'est qu'un rêve.
C'était un samedi après-midi de mai, une semaine avant les examens. Ils faisaient une pause dans leurs révisions dans la chambre d'Ellie. Dehors, le soleil brillait. Teddy Bear était allongé à leurs côtés et l'air était chargé de pollen et d'espoir. La mère d'Ellie disait que le mois de mai était le vendredi soir de l'été, un aperçu chaud et lumineux de tous les bons moments à venir, une invitation à vivre.
Elle lisait deux livres par semaine et quand ils la taquinaient à ce sujet, elle leur répondait: quand je lis un livre j'ai l'impression de vivre, et quand je le termine, le rêve reprend ses droits
C'était comme ça qu'elle voyait sa vie parfaite, comme une successions de mauvaises odeurs, de tâches inaccomplies, de petits soucis et de factures à payer.
Mais un matin, sa fille, sa fille chérie, sa benjamine, son bébé, son âme sœur, sa fierté et sa joie, était partie à la bibliothèque et n'était jamais revenue.
Mais il avait suffit d'un faux mouvement, d'un petit accro, pour que tout s'effondre. Pas seulement son histoire d'amour, mais aussi sa jeunesse, sa vie, Ellie Mack. Disparue, pour toujours. Si elle pouvait revenir en arrière, dérouler le fil de son existence, elle verrait les nœuds qui s'étaient formés, le avertissements. C'était tellement évident maintenant. Mais à ce moment-là, quand elle ne savait rien de rien, elle ne l'avait pas vu venir. Elle s'était jetée dans la gueule du loup les yeux grands ouverts.
Laurel s’interrompt. Elle ne peut pas dire : « Tu ressembles à ma fille disparue. La fossette, le front large, les yeux aux paupières lourdes, ta façon de pencher la tête sur le côté comme maintenant quand tu essaies de deviner ce que quelqu’un pense. »
Et la réaction de Paul n’avait rien arrangé.
-J’imagine qu’il faut tourner la page, maintenant.
Ces paroles avaient été le dernier clou qui avaient achevé de sceller le cercueil de leur mariage.
Elle lisait deux lires par semaine et quand ils la taquinaient à ce sujet, elle leur répondait : « quand je lis un livre j’ai l’impression de vivre et, quand je le termine, le rêve reprend ses droits ».