À l’entrée de l’autoroute, c’était pare-chocs à pare-chocs. Je n’avais jamais vu un tel embouteillage. À mon grand soulagement, quand nous avons enfin pu atteindre la route 63, la circulation était plus fluide. Or, mon soulagement a été de courte durée. Sur l’accotement, il y avait une voiture en feu, alors que les pauvres passagers se tenaient sur le bord de la route.
J’éprouvais encore plus de mal à trouver mon souffle. Sans doute à cause des terribles émotions qui me dévoraient de l’intérieur. J’avais l’impression qu’elles me faisaient davantage souffrir que mes douleurs physiques qui étaient pourtant atroces. Je préférais me tordre de douleur que d’avoir le cœur en mille morceaux.
Après le déjeuner, je lui ai confié que j'aimerais que nous prenions une douche ensemble. Nous sommes donc allés nous chercher des vêtements propres, puis, une fois dans la salle de bain, Matthew a suggéré que nous fassions la course pour nous déshabiller,ce qui nous a bien fait rigoler.
La veille, nous avions fait l'amour dans la pénombre. Or ce matin-là, nous étions nus dans la clarté du jour. Subitement gênés, nous avons eu la même réaction: nous caché. J'ai posé mes bras sur mes seins, et lui ses mains devant son pénis. (p.200)
- Mon Dieu,Bruce, fais demi-tour!
-Non, c'est le seul chemin.
-Qu'est-ce que tu vas faire ?
-Je n'ai pas le choix de passer à travers!
-T'es fou! se sont exclamés en chœur mes trois passagers.
Comme les flammes n'étaient pas trop hautes, je me suis dit que nous aurions peut-être de la chance. (p.122)