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Critique de Christophe_bj


En 1995, après une nuit de fête déchaînée, Lucien et Alex rentrent chez eux, mais Alex, victime d'un arrêt cardiaque, ne se réveillera pas. S'ensuit une semaine où la bande de copains gays à laquelle ils appartiennent continuent de vivre leur vie décalée, entre fêtes et drogues, jusqu'au samedi où Alex est enterré à Caen, sa ville natale. Cinq ans plus tard, Philippe, le narrateur, fait parler ces garçons en leur demandant comment ils ont connu Alex et quels souvenirs ils ont gardés de cette semaine, dans ce tourbillon qu'était leur vie de l'époque, entachée par l'épidémie de sida qui faisait mourir les gens les uns après les autres, sans traitement, et souvent dans l'opprobre, au milieu d'une famille honteuse qui rejetait leur mode de vie et leurs amis. ● Lorsque j'ai vu la citation de Despentes sur la couverture, je me suis tout de suite méfié… Les éloges de cette autrice me sont suspects, surtout quand elle parle de « langue hypnotique » et de « pudeur »… D'un autre côté, j'avais adoré le premier roman de Philippe Joanny, Comment tout a commencé (2019). ● Comment un même auteur peut-il passer d'un roman de facture classique à ce roman où tout est « déconstruit » ? Cela me dépasse. Il est forcément naturel dans l'un et pas dans l'autre… ● le problème de 95, c'est qu'il y a une multitude de personnages et qu'ils sont tous insuffisamment caractérisés. On est donc rapidement perdu. On ne sait plus qui est qui. On a l'impression d'avoir affaire à une liste de prénoms. ● Il en va de même pour la voix narrative ; souvent on ne sait pas vraiment qui parle. ● La temporalité est elle aussi malmenée, même si les chapitres ont tous pour titre un jour de la semaine ; les différentes époques sont emmêlées, on ne sait plus où on en est. ● Bref, tout semble fait pour perdre le lecteur, dans une affectation de modernité à laquelle échappait le premier roman de l'auteur. Je sais bien qu'on pourra dire que c'est fait exprès, pour restituer les égarements des personnages et leur marginalité, mais où est le plaisir de lecture d'une oeuvre dans laquelle le sens et même l'intelligibilité font défaut ? ● Seul le dernier chapitre, le samedi des obsèques, retrouve un relatif calme narratif, et l'on se dit que si tout le roman avait été ainsi il aurait pu être bon. ● Sur une thématique semblable, j'ai préféré La Meilleure Part des hommes de Tristan Garcia (2008). ● Je remercie NetGalley et les éditions Grasset de m'avoir permis de lire ce livre qui paraîtra le 1er février 2023.
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