AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.58/5 (sur 86 notes)

Nationalité : France
Biographie :

En 1999, Philippe Joanny est l’auteur d'une tragédie burlesque, Le dindon, dans la collection dirigée par son ami Guillaume Dustan chez Balland.

Il a cofondé la revue queer parisienne Monstre.

En 2019, il publie son premier roman "Comment tout a commencé" sélectionné pour le Prix Goncourt du premier roman et pour le prix Françoise Sagan 2019.

Source : Grasset
Ajouter des informations
Bibliographie de Philippe Joanny   (2)Voir plus

étiquettes
Videos et interviews (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de

Lecture par Félix Maritaud Rencontre animée par Elisabeth Philippe 1995. Il n'existe aucun traitement efficace contre le sida. Les malades tombent les uns après les autres dans l'indifférence générale. Parmi ceux qui sont touchés, donc condamnés, certains n'ont plus la force d'attendre le remède qui pourrait les sauver. Plutôt que de crever comme des chiens dans un lit d'hôpital, ils optent pour une solution radicale : ils préfèrent partir en beauté. le cocktail est toujours le même, encore plus de fête, plus de drogue et plus de sexe. L'apothéose, et puis la chute finale. C'est l'histoire d'une fin de partie qui fut aussi une fête permanente, une célébration de l'amitié, une philosophie de l'urgence vitale. Un tombeau poignant et sublime pour tous les disparus, pour un quartier, une culture, une époque révolue. « Et puisque tout est perdu, il n'y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. » Quatre-vingt quinze, Philippe Joanny À lire – Philippe Joanny, Quatre-vingt-quinze, Grasset, 2023.

+ Lire la suite

Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a rien de plus ennuyeux que la vérité. Il préfère les histoires.
Commenter  J’apprécie          60
A chaque fois la douleur agit comme un signal. Une petite voix lui souffle que ce n’est pas normal pour un garçon de faire ça. Il se sent coupable, il rougit de honte.

Il n’est pas le fils espéré.
Commenter  J’apprécie          40
Il ne veut pas conduire le coude sur la portière et la clope au bec, se foutre la main au paquet pour le remettre en place, avoir une démarche de Cow boys, cracher sur les trottoirs et siffler dans la rue, se moucher d’un doigt et pisser contre les murs. Il ne veut pas lire le journal pendant que sa femme prépare la popote en cuisine, attendre qu’elle le serve à table, manger la bouche ouverte, écraser son mégot sur le bord de l’assiette, et après le repas se curer les dents avé. Une allumette ou un ticket de métro. Il ne veut pas non plus prétendre que cette idiote n’a pas un sous de jugeote, et qu’elle n’est bonne qu’à torcher les gosses. Non, vraiment, plutôt mourir que de devenir ça, si c’est bien ça qu’ils appellent un homme.
Commenter  J’apprécie          20
Nous sommes en 1979, Annick, la mère du héros, qui tient un hôtel rue d’Austerlitz à Paris est arrêtée pour proxénétisme. C’est avec ce point de départ (car il en faut bien un) que Philippe Joanny nous embarque dans l’histoire de cette étrange famille, composée d’Annick donc, la mère, de Gérard, le père, de Rémi, le fils cadet et du fils aîné, 11 ans au début du récit.

Cette année 1979 est l’année charnière pour le jeune garçon qui se découvre « différent » de ses amis. Différent, c’est à dire homosexuel. Différent avec un père détesté brutal et raciste. Différent dans une époque où l’homosexualité est très mal perçue. Différent à un moment où apparaît une terrible maladie : le sida.

C’est violent et cru, en pensées, en paroles et parfois en actes. C’est écorché, à vif, âpre. C’est douloureux dans toute la solitude qui est exprimée.
Mais c’est aussi émouvant, l’histoire d’une quête de soi malgré les regards, un juste rappel aussi de ce qu’il a fallu vivre de stigmatisations dans les années 80 pour les homosexuels accusés de propager le virus du sida.

Ce livre est une juste et vitale remise en mémoire de cette époque et un magnifique récit de construction de soi.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a ceux qui l'ont chopé et ceux qui jusque-là ont réussi à y échapper, mais au bout du compte on est tous concernés. Entre nous, pour autant, on évite d'en parler, le virus, les risques de l'attraper, les infections et leurs éventuelles complications ou même les traitements ne constituent pas à proprement parler des sujets. Ça ne servirait à rien d'en rajouter, à quoi bon ? Le spectre de la mort en permanence devant soi, c'est paradoxal, entraine une accélération de la vie. Tout va plus vite, tout s'intensifie, le moindre détail s'amplifie, ça prend de drôles de proportions... II faut se protéger, savoir souffler, maintenir la peur à distance. Et puisque tout est perdu, il n'y a plus rien à perdre, il faut donc vivre le plus librement possible. Se foutre du regard des autres. Abandonner toute ambition. Se détacher. Alors on se révèle à soi-même, on est au plus près de sa vérité. Mais on ne fait plus partie du monde. On erre dans un endroit qui n'est plus la marge mais plutôt les couches profondes. Cette expérience limite est bien sûr impossible à partager. Personne ne comprendrait.
Commenter  J’apprécie          10
Un bébé ça se fait par les voies naturelles, un point c’est tout ! Pas dans une éprouvette ! Un tube à essai, non mais on aura tout vu ! Quelle horreur ! S’indigne madame Mallard qui s’est arrêtée de brosser. Le coude posé sur le manche de son balai-brosse, elle ajoute : Et je vais vous dire, entre parenthèses, c’est des femmes qu’ont des problèmes, hein ... Elles n’ont qu’à pas avoir de gosses et pis c’est tout ! Annick s’arrête aussi, d’un revers de main elle s’essuie le front : Moi je pourrais pas. Ah ça non ! Mon gamin je pourrai pas le regarder pareil. C’est des monstres qu’on nous fabrique là, vous croyez pas ?
Commenter  J’apprécie          10
Si cet enfant ne trouve pas le sommeil, c’est à cause de son père. Son père ronfle comme personne n’a jamais ronflé sur cette terre. Seuls les ogres dans les contes ronflent autant que lui. La nuit, son père est un ogre dans son lit. il ronfle tellement fort qu’a Travers les murs et les portes fermées, même la tête enfouie dans l’oreillEr, c’est pire que l’enfer. Ça dure des heures et des heures, ça ne s’arrête jamais. Le gamin se tord de douleur, il serre les poings, il mord les draps. Dans le noir il a peur de devenir fou.
Commenter  J’apprécie          10
Ce projet d’Opéra sonne le début d’une série de grands travaux qui vont transformer leur quartier. Il marque la fin d’une époque. Dans la rue d’Austerlitz, une fois par mois, un rémouleur et un vitrier passent proposer leurs services. L’un crie : Couteaux, ciseaux ! L’autre hurle : Vitrier ! Mais p’us Pour le temps. Ces petits artisans ambulants, derniers vestiges d’un monde en noir et blanc, vont bientôt disparaître avec leur temps.
Commenter  J’apprécie          10
Le garçon se fiche bien de ce que les autres pensent. Il résiste. Il devient fort. Aussi solide qu'un bloc de pierre. En lui-même il jubile. Aligner les points sur la trame du canevas le détend. Il s'oublie dans la répétition de ce geste à la fois simple et délicat. On peut toujours se moquer de lui, pendant ce temps, il brode des pétales de rose.
Commenter  J’apprécie          10
Philippe Joanny
Il n’est pas le fils que ses parents voudraient qu’il soit. Le canard boiteux de la famille, c’est lui. Ce constat le fait paniquer. Dans sa poitrine, son cœur est une braise qui s’enflamme, son estomac se contracte, il n’arrive plus à respirer, la douleur est tellement vive qu’il a l’impression de saigner.
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Philippe Joanny (111)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Harry Potter (difficile:1-7)

De quoi la famille Dursley a-t'elle le plus peur?

des voisins curieux
des hiboux
de Harry
de tout ce qui peut les faire paraître étranges

20 questions
8161 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}