Dans la gueule de la bête

1943, les SS intensifient leur quête de la mort, notamment à Liège, ville belge, cité ardente où coulent l'Ourthe, la vive et verte, et la Meuse, la travailleuse.

Comme d'habitude, Armel Job place son action dans sa région natale, aux habitants chaleureux.
Un abbé a transformé son presbytère en maison d'accueil pour les orphelins, et les enfants juifs y sont recueillis également.
Une famille dont le père est notaire cache dans sa maison une jeune femme juive, mère de famille d'une petite fille de 4 ans qui elle-même loge chez les Soeurs de la Miséricorde.
Le mari de cette jeune femme est hébergé, lui, chez une brave épicière retraitée et veuve.
Mais dans ce tableau optimiste, il y a une tache, représentée par Angèle, la fille de l'épicière. Angèle ne porte pas bien son prénom : elle est pourtant guidée par l'amour, mais au détriment de tout ce qui s'oppose à celui-ci. En période d'occupation, c'est dangereux...
Nous retrouvons les protagonistes habituels en temps de guerre: les vils et les dévoués, les collabos, les timidement rebelles, les valeureux et les peureux, les braves et les corrompus. Bref, toute une brochette de personnages émaille ce récit, s'entrecroise, se sauve et se torture.

Mais malgré le fond profondément humain qui constitue la trame de ce récit, je n'ai pas réussi à être touchée. Non, bizarrement, je n'ai vraiment pas ressenti un quelconque attachement, même pour la petite fille pourtant mignonne à croquer. Est-ce en raison du point de vue adopté par le narrateur ? A la fois omniscient, il entaille la conscience de chacun, mais sans la fouiller vraiment, ou bien alors il en profite pour nous donner une petite leçon de morale. J'ai été agacée, vite pressée de voir arriver la fin de l'histoire.
Malgré tout, je garde espoir, et je lirai prochainement le tout dernier livre de cet auteur belge dont j'apprécie énormément la plupart des romans. Mais depuis le précédent, « de regrettables incidents », je ne retrouve pas ce supplément d'âme qui me fait frissonner.
Il écrit bien, ses phrases courtes mais à longue portée résonnent de vérité, son vocabulaire atteint sa cible, et quelquefois j'ai retrouvé l'Armel Job d'avant, mais il me reste un petit goût amer de déception.

J'ai hâte de renouer avec ses romans « psycho-policiers d'atmosphère » (expression toute personnelle), dans la veine de Simenon, là où il excelle.
Le dernier est d'ailleurs bien nommé : « Et je serai toujours avec toi ». En tout cas, moi, j'y serai !

J'ai moins apprécié ce roman que les précédents lus de cet auteur , en grande partie à cause de la période de la seconde guerre mondiale et du sujet évoqué : un manque d'originalité et de profondeur pour arriver à se distinguer parmi tant d'ouvrages sur la même période .

Liège en 1942, en Belgique comme ailleurs , la "chasse aux juifs " est active, et même s'il y a heureusement des réseaux de résistants et de braves citoyens pour abriter des familles en fuite, le rouleau compresseur nazi écrase tout sur son passage et on se doute bien que Hannah et ses parents et Laja leur amie ne sont pas à l'abri de la méchanceté, de la cupidité et de la lâcheté des autres .

Le style d'Armel Job est efficace et ne sombre pas dans le mièvre et quelques belles personnes se révèlent et se relèvent face au Mal : cela rattrape l'ensemble du roman.

Liège durant la dernière guerre : période décrite ici avec des personnages de la vie de tous les jours. Comment survivre sous l'occupation allemande, cette période où les juifs sont persécutés, pourchassés pour être envoyés dans les camps en Allemagne ? Des héros, des lâches vivent ensemble sous les contrôles de la Gestapo. On survit comme on peut en protégeant des juifs ou en les dénonçant. Une bien triste période de l'histoire, un roman qui nous fait réfléchir sur ce passé bien morose d'il y a à peine 70 ans.

Un livre comme tant d'autre sur le sujet de la guerre. Dans celui-ci ce qui ressort est que l'auteur a voulu nous faire réfléchir à ce que nous aurions fait dans de pareilles conditions. Ma réponse est que je n'en sais malheureusement ou plutôt heureusement rien… Ce qui m'a dérangé dans ce livre c'est qu'il n'y a ni de début ni de fin tout reste en suspend. du coup, je n'ai pas vraiment l'impression d'en avoir fini la lecture…

Dans ce nouveau roman, Armel Job plonge dans les heures sombres du Liège des années 40. La vie d'un quartier entre Gestapo et Juifs cachés se dévoile sous nos yeux.
Inspirée d'un fait réel, la trame noue et dénoue les destins et les sentiments: amours, mensonges, trahison, liens familiaux... Sans mièvrerie, tout est passé en revue par le doux regard de l'ancien enseignant. Une intrigue soignée et servie par la plume toujours ciselée de l'auteur.
Et pourtant, quelque part je m'y attendais, les thèmes phares de l'auteur sont (trop?) présents. Une ambiance liégeoise certes originale mais pour un thème qui ne l'est pas nécessairement. Ce sont, au final, les personnages riches et complexes qui font le roman. On s'attache à ces héros du quotidien et, le roman refermé, ils continuent d'accompagner le lecteur.

Ce bouquin, je l'avais repéré lors de sa première parution chez Robert Laffont mais je n'avais jamais mis la main dessus. Heureusement, grâce à Babelio et aux Editions Espace Nord, j'ai l'opportunité de pouvoir enfin découvrir cette histoire. Je remercie donc chaleureusement l'éditeur et le site pour avoir retenu ma candidature.

Qu'est-ce qu'elle peut bien y comprendre, Annette, à ces rendez-vous du mercredi après-midi, à l'abri des regards indiscrets, chaperonnée par des bonnes soeurs au regard doux et préoccupé ? Peut-être que si elle ne s'appelait pas en réalité Hanna, peut-être que si elle n'était pas juive, la fillette pourrait voir ses parents autrement qu'en catimini ...

C'est le premier roman de Armel Job que je lis et j'ai beaucoup aimé sa plume qui est très poétique tout en étant très facile à lire. Les mots sont simples mais toujours très bien choisis, c'est une littérature de qualité qui m'aura fait passer un bon moment de lecture. Je ne l'ai pas lu très rapidement pourtant, il n'est pas forcément très épais (335 pages dans mon édition) mais les événements que l'auteur nous livre sont difficiles. C'est un livre juste et "utile" pour le devoir de mémoire (attention, il ne s'agit pas d'un témoignage ou d'un documentaire). du coup, ce n'est pas forcément un bouquin très divertissant.

Cependant, il est passionnant car il nous propose de suivre la vie de Juifs cachés dans la ville de Namur (il me semble). Comment peut-on continuer à vivre avec une telle menace ? Comment une petite fille peut-elle se construire et grandir ? Je pensais que nous allions suivre la vie de la petite Hanna et de ses parents mais l'auteur nous invite plutôt à suivre le quotidien de plusieurs protagonistes. Il nous plonge également au coeur d'un réseau qui vient en aide aux familles juives. Je dois dire que j'ai été un peu déçue parce que j'avais très envie de m'attacher à cette petite Hanna mais hélas, je n'y suis pas parvenue car elle est vraiment très secondaire au final. Elle est certes le liant entre tous les personnages mais on ne la voit que très peu dans le livre.

C'est un bouquin qui vous pousse à la réflexion. Comment aurions-nous réagi si nous avions vécu pendant la guerre ? Aurions-nous eu assez de courage pour aider des Juifs ? Aurions-nous au contraire aidé l'ennemi ? ... Un terrain de réflexion fort dérangeant s'il en est mais que je juge utile, un débat intérieur qui fait aussi que le livre ne se lit pas aussi rapidement qu'un roman plus classique. Certains passages m'ont agacés, d'autres personnages m'ont déçu dans leurs choix et leurs comportements. C'est typiquement le genre de livre dont le lecteur ne ressort pas indemne.

Un livre essentiel sur la seconde guerre que je suis contente d'avoir pu découvrir ...