Possession

- Dans les Terres Rebelles, il n'y a pas de chapeaux, déclara Jag. Les cheveux, c'est un peu comme le statut ici.

- C'est à dire ?

- Cela signifie que tu seras considérée avec le même respect qu'un mauvais garçon, tu comprends ? Il n'y a pas de ségrégation.

Il s'approcha, assez près pour que je sente la chaleur de son corps à travers le mince tissu de nos uniformes. Une déchrge d'énergie me secoua de la tête aux pieds. J'éprouvais une impression de déjà-vu, au point que je faillis lui demander si nous nous étions déjà rencontrés quelque part.C'était ridicule, Jag était le tout premier Rebelle que je voyais.

- Je ne veux pas être mauvaise.

Trop tard,Vi.. Tu es pire que moi.

Je lui tapai sur l'épaule.

- Retire ce que tu viens de dire !

Il rougit et s'écarta en silence.

- Je ne suis pas mauvaise.

Il fixa du regard le sol en béton.

- Bon, d'accord, marmonna-t-il, les yeux baissés.Mais en réalité, tu l'es, et tu le sais.

Jag caressa ma joue du bout des doigts, et je faillis m’effondrer à ses pieds.

- Je t’aime, chuchota-t-il. Je te retrouverai, je te le promets.

Je hochai la tête. Je mourais d’envie de le croire.

- Je sais.

Je détachai mes doigts des siens. Je me concentrai sur ses yeux couleur myrtille, sur ses lèvres délicieuses, et lui donnai mentalement l’ordre d’attacher le bracelet et de décamper. Je l’imaginai en train de le faire.

Je vacillai quand un flot de Tech me rôtit le visage.

Là où Jag se trouvait une seconde plus tôt, il n’y avait plus que du vide.

Je sprinte à toute allure.
Je n'ai jamais couru aussi vite. Je poursuis quelqu'un dont je veut absolument distinguer les traits. Il me hante.
Depuis des mois.
Cette fois,je dois le rattraper. Je ne supporterai pas une nuit de plus sans savoir qui il est.
Il s'introduit dans un immeuble. Le ciel nocturne rougeoie. Je me glisse a mon tour par la porte,l'endroit est désert. Je respire une odeur familière. Des épines de pin,de la terre, et... ce garçon.
Je suis déjà venue ici.
Avec lui.
Il n'a pas de nom. En tout cas,he ne m'en souviens pas. Le désespoir m'égare. J'effleure le mur de brique. Contre toute attente, la pierre n'est pas glacée, mais tiède; on dirait qu'un corps lui a communiqué sa chaleur.
Je ne vois personne. Il n'est jamais là.
Comme dans mes autres cauchemars, la porte se volatilise et je me retrouve au milieu du désert. Il règne une chaleur épouvantable. Mes bras et mon visage me font mal. Quelqu'un me tient le main et enduit de pommade ma peau brûlée par le soleil.
En me retournant pour le regarder, je ne vois que le vide.
Il marche a côté de moi. Nous observons les étoiles en riant. Sa voix de velours prononce mon nom.
Je suis amoureuse de ce garçon fantôme.
Où est-il? Pourquoi m'est-il impossible de me rappeler son nom?
La panique me submerge. La peur. Une effroyable solitude.
Il est parti pour de bon. Il ne reviendra pas.

Jag caressa ma joue du bout des doigts, et je faillis m’effondrer à ses pieds.
- Je t’aime, chuchota-t-il. Je te retrouverai, je te le promets.
Je hochai la tête. Je mourais d’envie de le croire.
- Je sais.
Je détachai mes doigts des siens. Je me concentrai sur ses yeux couleur myrtille, sur ses lèvres délicieuses, et lui donnai mentalement l’ordre d’attacher le bracelet et de décamper. Je l’imaginai en train de le faire.
Je vacillai quand un flot de Tech me rôtit le visage.
Là où Jag se trouvait une seconde plus tôt, il n’y avait plus que du vide.

Son écriture fit s'embaler mon coeur, mais en ouvrant l'enveloppe, je faillis me mettre a pleurer. Il n'y avait que trois mots sur le bout de papier: "Vole ma belle"

Voilà ce que nous allons faire. Plan A : on attend qu'il fasse jour sans rien faire... Bon, c'est nul ! Laisse tomber. Plan A bis : on s'approche le plus près possible, on court-circuite les Méchas et on liquide les dix humains. Plan B - poursuivit-il sans attendre ma réponse : on s'approche pour voir ce qu'ils ont dans le ventre, et on passe à l'action le moment venu. Bof... c'est encore plus nul ! OK. Plan C : euh... en fait... je n'en ai pas vraiment.

Tu ne dois faire que des voeux qui pourraient se réaliser.


– Pourquoi ?


– Parce qu'on ne peut pas tout avoir dans la vie.

Les images qu'on nous avait montrées à l'école primaire me revinrent à l'esprit.

Des gens âgés vivant dans la rue.

Des enfants crevant de faim, la peau sur les os.

Les visages vides, usés, de ceux qui n'avaient plus personne pour veiller sur eux.

L'Association des Directeurs y avait mis bon ordre. pourquoi ne pas utiliser mes pouvoirs pour que notre société ne retombe pas dans la misère, la ruine et la famine

Le choix semblait facile. Or, il ne l'était pas.

- Et vous m'offrez quoi en échange ?

Un sourire sagace aux lèvres, il sorti une enveloppe de la poche arrière de son pantalon. Depuis l'autre bout de la pièce, je reconnus l'écriture de Jag. J'avançai de quelques pas sans lâcher des yeux les deux lettres de mon nom. Jake obtiendrait ce qu'il voulait. Un rein, mon foie, n'importe quoi.

- Tu aimerais que je te coiffe ?

J'interprétai cette proposition comme sa façon à lui de déclarer : "Je t'en prie, pardonne-moi, tu es la plus belle créature du monde. Je suis sincèrement désolé, je ferai ce que tu voudras si tu me laisses t'embrasser après. "

- Bien sûr.