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Critique de Luciechipounette


J'ai lu quelque part que les lecteurs adoraient cette auteure. J'ai aussi lu quelque part que ce roman était surtout apprécié par ceux qui n'avaient pas lu les autres romans... Je ne peux pas les contredire sur ce point: je l'ai adoré!

Première partie : Un petit village français en 1916. Sophie et sa famille vivent parmi les hommes de l'armée allemande. le nouveau commandant allemand semble avoir beaucoup d'affinités avec Sophie et voue une admiration sans bornes au tableau accroché dans le bar du Coq Rouge.

Deuxième partie: Londres en 2006. Liv est veuve depuis quatre ans et vit dans un luxueux appartement qu'elle n'arrive plus à payer. Son seul réconfort est le tableau accroché dans sa chambre: Les yeux de Sophie. Et puis elle rencontre Paul, qui, elle ne le sait pas encore, travaille à l'Agence de recherche et de restitution artistique...

Premièrement, je suis une grande adepte des romans qui se déroulent sur plusieurs périodes. Cela crée une attente puisque l'on sait qu'il y a forcément un lien entre les époques, on cherche des indices, on essaye de comprendre. Quelle est donc l'histoire de ce tableau, accroché dans le bar de Sophie en 1916 puis dans la chambre de Liv 90 ans plus tard? Outre l'histoire du tableau, nous découvrons une partie de la vie du sujet du tableau, Sophie. Une femme forte, une battante, qui dépensera une énergie folle pour faire revenir son mari de la guerre. Des années plus tard, Liv sent cette force et cette détermination à travers le portrait, cette volonté qui lui fait tellement défaut en ce moment.

Je ne saurais définir l'effet que produit le choix des points de vue. Dans la première partie, il s'agit du récit de Sophie. On se sent proche d'elle, on vit avec elle cette période pénible et confuse de temps de guerre. Et puis, on passe à un point de vue omniscient, un récit à la troisième personne qui nous met plus à distance des personnages. On sent alors que l'on a basculé d'une époque à une autre, ce saut dans le temps accentué par un saut de pronom. Mais alors que se déroule sous nos yeux les aventures de Paul et Liv, leurs espoirs et leurs désillusions, leurs craintes et leurs désirs, nous nous sentons encore proche de Sophie. Parce que nous, nous savons. Nous savons qui elle est, nous connaissons une partie de ce qu'elle a vécu et nous éprouvons beaucoup d'empathie et d'affection pour elle. Mais attention, nous ne sommes pas au courant de ce qu'il est advenu de Sophie, l'histoire est coupée brutalement...il faudra attendre la fin de la deuxième partie pour le savoir, un bon moyen d'entretenir le suspens!

Sophie, en 1916, se bat pour sa survie. Liv, en 2006, se bat pour un tableau. Cela peut paraître grotesque, pas vrai? On pourrait se dire qu'il est extrêmement futile de s'attacher à un bien matériel quand au siècle dernier, nos biens étaient confisqués. Je ne rentre en général pas dans ce genre de débat, il ne s'agit pas de la même époque. Cependant, cela pousse à réfléchir et à voir peut-être les choses autrement. Regardez autour de vous, choisissez un objet: que veut-il dire pour vous? Pourriez-vous vous en séparer? Si oui, pourquoi? Sinon, pourquoi? Et si vous ne gardiez que le nécessaire, qu'est-ce-que ce serait?

Je m'égare un peu sûrement...

Toujours est-il que je conseille ce livre à 100%. Pourquoi? Parce que selon le New York Daily News, Jojo Moyes a "Un incomparable talent de conteuse" et que je suis entièrement d'accord!
Lien : http://chipandthebooks.over-..
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