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Critique de Morphil


Voilà un court essai dont le propos et l'objectif sont clairement définis par le sous-titre : Éric Zemmour, l'extrême droite, Vichy et les juifs.
Qu'on ne se méprenne pas, ce n'est pas qu'un réquisitoire contre le polémiste chantre du racisme, de l'islamophobie et de la haine, qui surfe sur le populisme en agitant le chiffon rouge de la peur.
S'il s'agit bien de mettre en évidence les falsifications historiques qu'utilise le susnommé, il s'agit en premier lieu de remonter aux sources qui sont à l'origine de sa pensée et de son cheminement, des racines qui remontent au XIXème siècle pour s'étendre jusqu'à nos jours et s'y épanouir.
On retrouve Boulanger, Barrès, Maurras, Doriot, Laval, Pétain ou encore plus récemment Tixier Vignancour, le clan le Pen, Fabre-Luce, Robert Aron, Michel Onfray etc... la presse écrite d'Action Française, de Je suis partout à Valeurs actuelles, la presse radiophonique ou télévisée dont, forcément, l'inévitable et incroyable CNEWS. Éric Zemmour ne s'est pas fait tout seul. C'est dans ces sources qu'il puise son argumentaire et ses vision historiques proches du négationnisme et du révisionnisme.
Pour arriver où ? toujours au même constat qu'on peut résumer d'une phrase : "C'était mieux hier" avec pour but de "rendre sa grandeur à la France". On entend le même discours partout sur la planète (make America great again...). Partout les mêmes vrais faux-historiens.
On va forcément reprocher à Laurent Joly de ne citer que des extraits, de sortir des phrases de leur contexte pour appuyer sa thèse. Pourquoi faudrait-il le croire ? Faut-il, comme lui, avoir lu tous les ouvrages en références, étudier les archives, écouter ou regarder chaque prestation radio ou télé, lire attentivement chaque parution du sieur Zemmour ? Pourquoi n'a-t-il pas développer plus ? En moins de 150 pages ! dont 20 d'une préface inédite pour l'édition de poche, préface de l'auteur qu'il ne faut pas sauter car elle éclaire le propos de cet essai, c'était mission impossible. Ce n'est pas nécessaire, il est facile de vérifier les propos avancés : chaque citation est référencée de manière très précise (titre, auteur et page de l'ouvrage; Nom de l'émission, date, invité(es) présent(es)... en cas de doute, la recherche est facilitée)
On sent de la colère chez l'auteur. L'impression est que ce livre a été rédigé dans l'urgence. C'est sans nul doute sa principale faiblesse. Faiblesse bien compréhensible au regard de la situation actuelle le matraquage journalistique sur l'insécurité, l'immigration, la baisse de niveau de l'enseignement ou de la culture n'y est pas étranger. Certes, la colère est mauvaise conseillère mais faut-il rester immobile et regarder le désastre qui pointe sans réagir ? Non, cent fois non et je salut Laurent Joly qui a eu le courage de dénoncer les mensonges de notre Pinocchio et de tous ceux qui sont proches de sa vision.
Mon commentaire est-il partisan ? Bien sûr que oui ! Les dictatures sont plus à redouter que tout au monde. Il n'y a pas d'exemple, dans l'histoire mondiale, d'une dictature autorisant une opposition.
Pour citer Henri Laborit, "c'est quand on l'a perdue qu'on comprend ce qu'est la liberté. Mais il n'y a pas que des prisons avec des barreaux, il y en a de beaucoup plus subtiles dont il est difficile de s'échapper parce qu'on ne sait pas qu'on y est enfermé".
C'est la raison pour laquelle il est urgent de lire ce livre écrit dans l'urgence, tant qu'on peut le faire, avant qu'il ne soit trop tard.
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