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Critique de Crossroads


Arf , votre choucroute capillaire , estampillée F. Provost ( dont le cout avoisine quand meme le PIB du Niger) , vient de retomber comme un vieux soufflé . Ce petit ensemble Deschiens qui semblait tant vous sied devant le miroir d'un Tartine et Chocolat de renom vous paraît désormais à...sied . Et que dire de votre louable mais timide envie de briller en société en appliquant scrupuleusement les avisés conseils d'une baronne de R. , fiere boursouflure au puratinisme archaique aussi anachronique que sa particule amoureusement arrachée au prix d'une carriere d'actrice sacrifiée alors que prometteuse en diable . Qui se souvient de Chantage , les Impures...et de tant d'autres nanars mémorables inconnus des cinéphiles les plus avertis ? Personne...Non , pour le bal des débutantes , ça va pas etre possible! Par contre , le bal des débris vous tend gracieusement ses protheses en acajou véritable( dont le cout avoisine seulement le QI de M.Vendetta ) . Ç'en est presque risible...

Jonquet m'avait enthousiasmé avec Mygale , il confirme avec le savoureux Bal des Débris ! de là à dire que cet auteur n'est pas loin de détroner ma mythique série policiere Fantomette , avantageusement exposée dans ma bibliotheque en acajou... , il y a encore de la route mais il en prend le chemin ce petit canaillou...

Fredo et Lepointre , deux pointures du banditisme largement contournables dans le milieu de la gériatrie ! Fredo bosse dans un hopital pour vieux . A la colle avec Jeanine , assistante sociale mangeant , buvant et revant CGT , il pousse inlassablement des chariots qui eux-memes poussent inexorablement leurs occupants vers la tombe . Alzheimer , sénilité , incontinence , tous ces petits bonheurs du quotidien qui vous font appréhender la vieillesse avec la sérénité d'un moine bouddhiste . Boulot routinier qui lui va comme un gant ! Je pointe , je pousse , je bouffe du syndicalisme . Ambition , zéro...Ambition revue à la hausse lorsque Lepointre , patient furtif au passé compromettant , lui propose de s'acoquiner afin de soulager la mere d'Artilan , riche veuve hospitalisée chambre 9 , ladite suite étant étrangement gardée par l'ACSE , barbouzes en mal de contrats juteux ! Ça sent le gros coup ça mon Fredo qu'il lui dit le Lepointre ! En définitive , ça sentait surtout les emmerdes !

Tout de suite , ce scénario m'a rappelé la triplette magique (Serrault-Blier-Lefebvre) qui officiait dans « Ç'est pas parce qu'on à rien à dire qu'il faut fermer sa gueule « ! Des bras cassés en quete d'un gros coup qui tourne forcément à la farce . L'on suit , ici , le prof et son apprenti ( dit petit scarabée ) échaffauder laborieusement un plan pour le voir finalement évoluer dans l'imprévu le plus total ! Les personnages principaux et secondaires sont savoureux . Catalogue non exhaustif des clichés les plus tenaces . Cela va du directeur d'hopital arriviste à la militante syndicale possédée en passant par la vilaine surveillante secretement amoureuse...Et c'est bon ! La plume décapante et l'humour noir de Jonquet font mouche ! Un roman noir vaudevillesque qui , sans se prendre au sérieux , parvient cependant à accrocher l'attention de l'amateur de polar qui se prend au jeu . du second degré au service d'un scénario qui tient la route , Jonquet a visé juste et fort ! Jubilatoire d'assister ces deux manches dans leur lamentable déroute et de les voir , malgré tout , s'accrocher , s'adapter et rebondir dans l'espoir d'arriver à leur fin ! L'auteur a bossé en milieu hospitalier et ça se sent . La description de ce petit monde en fin de vie est tout aussi triste que touchante . Sans se faire l'avocat du diable , Jonquet démystifie la mort par un sarcasme et une ironie bienfaisantes . le petit bémol qui gache sensiblement un plaisir non dissimulé , cet épilogue que l'on sent venir à des années lumieres ! Car , à moins d'etre handicapé par le rhume de l'année ou de faire preuve d'une imagination proche de l'encéphalogramme plat , cette conclusion est aussi surprenante qu'une canicule estivale ( canicule qui ne manquera cependant pas de faire la une de tous les journaux à l'instar de sa vilaine consoeur la neige qui , elle , a l'outrecuidance de tomber en hiver...sic...) .
Je me réjouis à l'avance d'entamer incessamment sous peu Moloch de ce Jonquet qui m'a conquis !

Le Bal des Débris , ravissement de lecture à visage découvert...
3.5 / 5
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