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Critique de Eve-Yeshe


Deux jeunes gens viennent jouer une partition au piano, Jonas et Tamino lors d'une soirée privée, costumée. Leur prestation est brillante, mais un homme leur demande de jouer une ouvre plus difficile et Tamino rate un peu un passage difficile. Il s'enfuit, sur sa moto, Jonas part à sa poursuite sur sa moto, mais la vitesse est de plus en plus grande et Tamino est projeté dans les airs et décède.

Parmi, les personnes ayant assisté à cette soirée, deux semblent comploter derrière leur masque.

Jonas va s'enfermer dans une maison ayant appartenu à sa grand-mère, en bord de Loire. Il a hérité du piano de Tamino et d'un carnet sur lequel ce dernier notait toutes ses recherches : notamment le deuxième séjour de Mozart à Paris, où il a vécu dans des conditions misérables, sa mère y est d'ailleurs morte.

Tamino était à la recherche de partitions inédites, secrètes de Mozart, il voulait prouver que Beaumarchais et Mozart s'étaient rencontrés, et que l'inspiration des Noces de Figaro se trouvait là.

Dix ans plus tard, Jonas est choisi pour mettre en scène « Les noces de figaro ». Est-ce une bonne idée ?

Il décide d'un décor minimaliste, reposant sur une vidéo tournée dans Paris sur les lieux où a vécu Amadeus en 1778… Mais, curieusement, les morts brutales s'accumulent, toujours accidentelles en apparence.

J'ai choisi ce roman car j'aime énormément Mozart alors monter « les noces de Figaro » avec une mise en scène plutôt originale, c'était tentant.

J'ai aimé l'idée que Beaumarchais et Mozart auraient pu se croiser lors du séjour à Paris de ce dernier. La description de l'Opéra Bastille est glaçante, elle ne donne pas du tout envie d'aller se promener dans les couloirs, les étages qui n'en finissent plus et les morts qui s'amoncellent. On s'attend toujours à voir surgir, « le fantôme de l'Opéra », caché dans un recoin.

Les rivalités (le mot est trop faible, c'est encore pire que cela) sont toujours d'actualité ; on se souvient des rapports horribles et de la jalousie entre Salieri et le jeune Mozart, pour cela, je vous renvoie au sublime film « Amadéus », mais les rivalités contemporaines sont de la même violence, entre les directeurs d'opéra, les corps de métier… Jusqu'où peut-on aller pour garder ses privilèges et demeurer entre-soi, entre initiés ! sectaire, ni plus ni moins.

En gros, il n'est pas permis de venir jouer dans la cour des grands, de nos jours, comme à l'époque de Mozart.

J'ai aimé les personnages : Jonas, mais aussi Louisa, la cantatrice lumineuse, qui l'aide dans ses recherches, et l'ombre de Tamino qui est omniprésente, le piano est un être vivant qui transporte le lecteur, et tout au long de ma lecture, j'ai baigné dans les trois sonates pour piano, plus que dans « Les noces de Figaro » d'ailleurs.

On croise Beaumarchais, mais aussi d'autres « gens de lettres » comme Claris de Florian, romancier, poète, fabuliste à qui on attribue « Plaisir d'amour » …

Il y a une deuxième raison qui m'a fait choisir ce roman, c'est l'auteure : Frédérique Jourdaa que j'ai découverte avec « le soleil et la cendre », il y a quelques années, en 2013 exactement, où elle racontait le mariage arrangé de Louis XIV, les manoeuvres de Mazarin, Marie Mancini, et même Nostradamus et je m'étais régalée. Ce roman était le premier que je recevais via « Masse critique » de Babelio, donc une de mes premières critiques sur mon site préféré et m'a donné envie de faire un blog…

L'écriture de l'auteure est belle, elle se répand en croches, doubles-croches, ralentit parfois, pour laisser respirer le lecteur. La couverture du roman est très belle et la citation en guise d'avant-propos magique, comme l'était son auteur :

« Divine musique, délivrez-nous aussi des profondeurs lacustres ; et que vos anges mélodieux nous enlèvent dans la paix et la tranquillité de toute l'âme. » Vladimir Jankélévitch

J'ai beaucoup apprécié, « le mystère Mozart », car Amadeus est quand même la vedette dans ce roman, et j'ai parfois eu l'impression que la statue du Commandeur venait réclamer des comptes… clin d'oeil au superbe film « Don Giovanni » …

J'ai pensé, au passage, à « La petite sonneuse de cloches » qui nous entraînait sur les pas De Chateaubriand mais, ici l'exercice est vraiment réussi.

Un immense merci à NetGalley et aux éditions J.C. Lattes qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver avec plaisir la plume de son auteur.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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