Lignes de vie

Les événements avaient déglingué tout le monde, ce qui avait permis aux Vine de paraître normaux, et même solides, pendant un long moment. Mais avec le retour de la paix et le retrait des ombres de la guerre, les angles bizarres et la porte de traviole allaient de nouveau attirer l'attention.

Elle était manifestement capable d'"entendre" les programmes radio dans sa tête.Elle n'avait pas besoin de récepteur radio .C'était elle le récepteur , sans qu'elle comprenne bien pourquoi.
Mais elle avait assez de bon sens pour n'en parler à personne.

Frank du paraitre surpris car Gordon posa son scalpel, s'avança vers lui et pencha son visage vers le sien avec une proximité génante.(...)
- Tu vois, bonhomme, même si tu n'es encore qu'un loupiot, je vais t'expliquer pourquoi je fais ces choses-là. Je suis une 'tite fée, oui, oui, hi, hi, une 'tite fée envoyée ici pour agiter une baguette magique au dessus de ces vieux emballages, pour les arranger un peu. Pourquoi? Parce que les adultes, les grandes personnes, ne supportent pas de voir la vérité; ils ne la supportent pas. C'est la décomposition. On essaie de faire croire que la mort n'est pas vraiment passée par là. Alors moi, je sors ma 'tite baguette et je l'agite par-dessus ce vieil emballage de viande. Et on me paie pour ça, c'est mon métier: mais je le fais parce que j'aime les gens, Frankie, tous autant qu'ils sont. Je le fais par amour pour les vivants. Parce que je ne veux pas qu'ils souffrent en voyant les gens qu'ils aimaient. Alors je sorts ma baguette et je fais mon travail tu vois,
Frank hocha la tête, Gordon l'imita puis se redressa pour retourner au cadavre, Fée des Morts agitant sa miraculeuse baguette. Il plongea une petite éponge dans un plat de fer-blanc contenant une solution et se mit à nettoyer vigoureusement le corps.

- C'était dur ? demanda Cassie. A Dunkerque, c'était dur ?
- Dur ? (William tendit la main pour caresser les cheveux noirs et soyeux de Cassie). Si c'était dur ? Ma gentille petite Cassie.
Plus il écarta la main des cheveux de Cassie et s'en couvrit les yeux. Ses épaules tremblaient. Puis sa respiration se fit saccadée, comme s'il n'arrivait pas à inspirer assez d'air et, alors même qu'il ne produisait aucun son, ses larmes brûlantes filtrèrent à travers ses doigts et gouttèrent de sa main sur son pantalon kaki crasseux. Les femmes échangèrent des regards. Exceptée Martha qui regardait le feu.

Les cochons qui plongent le groin dans l'auge, maman, voilà ce que sont certains d'entre eux. La moitié du temps, il n'est même pas question de politique. Juste de trouver des moyens de se faire graisser la patte.

L'endroit avait autant de mérites que de défauts. On ne mène aucune expérience sociale sans rencontrer de difficultés,c'est ce qui en fait une expérience.

Une grande famille où tout le monde s'occupe de tout le monde. Ici, les gens veulent juste vous peloter et se donner de grands airs. Et se chamailler sans en avoir l'air.

Le socialisme, était scientifique. Ils rejetaient l'argument de telle ou telle personne en affirmant qu'il n'avait rien de scientifique. Le futur serait scientifique. Il fallait élever les enfants sur des bases scientifiques. Personne, dans la famille, ne demanda jamais ce qu'impliquait le terme, de crainte de se voir infliger une longue explication.

Personne ne peut parler aux morts. Ils ne nous entendent pas.

On ne peut pas sculpter un nu qui porte des vêtements !