Nous nous sommes enrichis en savoir, pas en sagesse.
Car l'inconscient est commun aux humains à un degré bien plus élevé que ne le sont les contenus de la conscience individuelle.
Par sa façon d'envisager les choses, quand la science étudie la figure divine dont la foi postule la sûreté et la certitude les plus hautes, elle les transforme en une grandeur variable et difficilement déterminable, bien qu'elle ne puisse mettre en doute sa réalité (au sens psychologique). Elle met donc à la place de la certitude de la foi, l'incertitude de la connaissance humaine. Le changement d'attitude ainsi occasionné n'est pas sans conséquences considérables pour l'individu.
L'inconscient, c'est la nature qui ne se trompe jamais. Nous seuls, nous nous trompons.
N'oublions pas que depuis l'époque où brillait la culture grecque, à peine quatre-vingt générations ont passé. Or, que représentent quatre-vingt générations ? Elles se réduisent à un imperceptible espace de temps si nous les comparons à la période qui nous sépare de l'homo neanderthalensis ou heidelbergensis.
[Au médecin qui désire faire de la psychothérapie], il lui faut posséder une science de l’âme, pas une théorie à son sujet.
L’assimilation de l’inconscient protège contre l’isolement dangereux qu’éprouve tout homme en face d’une portion incompréhensible et irrationnelle de sa personnalité. Car l’isolement mène à la panique et c’est ainsi que trop souvent débute la psychose. Plus la fissure s’élargit entre conscient et inconscient, plus approche la scission de la personnalité qui conduit à la névrose ceux qui ont des dispositions névrotiques, et à la schizophrénie, à la perte de la personnalité, ceux qui ont des dispositions psychotiques.
Quand le névrosé se plaint que le monde « ne comprend pas » il dit ainsi indirectement que sa mère lui manque.
La libido […] correspond à l’image du soleil et veut aussi son déclin, son involution. Durant la première moitié de la vie, elle veut grandir, dans la seconde, elle signale d’abord doucement, puis plus clairement son changement de but.
La croyance au dogme est un pis-aller aussi inévitable qui, tôt ou tard, devra être remplacé par une compréhension, ou une connaissance, adéquate, si nous voulons que notre culture subsiste.