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Critique de ma_n_u_e_l



J'ai lu avec beaucoup de plaisir, le nouveau roman de Katrina Kalda le pays où les arbres n'ont pas d'ombre. Ce récit sobre et puissant est porté par trois narratrices, mère, fille et grand-mère, déplacées de force par un régime totalitaire pour une raison mystérieuse. Elles cherchent, chacune à leur manière, un espace pour exister. Elles écrivent, notent, tiennent le journal de leurs souvenirs comme pour se prémunir d'un terrible effacement. Car dans ce no man's land, ce goulag de banlieue où elles travaillent dans des usines de retraitement, penser est suspect, la créativité est bannie, l'épanouissement de l'individu est méprisé. Les hommes sont absents, morts, lointains, humiliés ou hostiles, l'altérité est reniée. Et pourtant, une chanson raconte qu'il existe un pays de pleine lumière, de midi perpétuel où les arbres n'ont pas d'ombre. La mère et la fille iront-elles jusqu'au bout de leur tentative de fuite pour rejoindre la "Ville" libre et retrouver l'image fantasmée du père ? Pourquoi ne pas plutôt écouter les paroles sages de Sabine, la grand-mère : "il ne reste qu'à aller là où la vie aspire à se recréer"?
Outre les thèmes particulièrement bien mis en images de la germination, de la botanique, j'ai noté les thèmes suivants : les rapports mère-fille, l'altérité, l'oppression, le totalitarisme. Un roman à lire au mois d'août, loin de l'ombre, comme le chantait Anna Karina "Sous le soleil exactement !



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