Que dire de ce nouveau, à part que j'en attendais beaucoup. Avec Tasuku et Tsubaki en couverture, j'étais sûre qu'il était enfin temps pour nous de voir notre héros grandir et se rapprocher de son amour, mais bien sûr les choses furent bien plus compliquées.
Dans ce tome, on parle encore et toujours de genres et d'identités sexuelles, mais surtout de la perception du monde extérieur. Ainsi, va être mis en avant, Monsieur Utsumi, un transexuel, qui va retrouver une ancienne camarade du club de volleyball, qui va lui en faire voir des vertes et des pas mures à cause de sa trop grande et fausse "bienveillance". J'ai été saisie par la justesse avec laquelle
Yuhki Kamatani a su croquer ce moment de vie si difficile. Utsumi est confronté à ce qu'il y a de pire, une personne amicale qui sous prétexte de bienveillance va tenir des propos ultra dérangeants et limites pour mettre en avant une fausse gentillesse. Elle va aussi chercher à le pousser à se mettre en avant pour soi-disant illustrer des propos de tolérance et l'inculquer aux enfants mais on ne peut pas forcer les gens à faire ça s'ils n'en ont pas envie. En plus, ici, j'ai trouvé ça fort hypocrite de sa part. Depuis le début, j'ai trouvé cette femme fausse et désagréable derrière son sourire de façade. Elle ne comprend absolument pas les gens et cherche sans cesse à imposer son point de vue. Horrible. Heureusement, M. Utsumi est quelqu'un de vraiment fort. Il sait qui il est. Il s'assume. Il sait ce dont il est capable ou non. C'est un vrai modèle.
De modèle justement, il servira à Tasuku dans ce tome. Celui-ci a enfin retenu l'attention du garçon qu'il aime en secret, Tsubaki. Ils se mettent à passer du temps ensemble mais on retrouve chez Tsubaki les pires propos possibles sur les homosexuels et les gens différents de lui. Dès le début, comme Tasuku, j'ai ressenti un vrai malaise. Je ne savais pas non plus sur quel pied danser avec Tsubaki. Est-il homophobe ? Est-il un homosexuel refoulé ? Ou rien de tout ça ? Ce qui au début peut passer pour une mauvaise interprétation de Tasuku, car il le regarde à travers son propre mal être et sa propre insécurité vis-à-vis de son identité sexuelle, devient petit à petit plus concret. Et il faut tout le génie de l'autrice pour pousser Tsubaki dans ses retranchements pour qu'enfin il explose et se révèle. On est alors soufflé par son explosion de colère mais surtout de malaise et de souffrance.
Après un début, un peu fade et classique, ce tome aura su une nouvelle fois me toucher en plein coeur à travers des personnages toujours aussi travaillés et de plus en plus fouillés. Avec son dessin toujours subtil et plein de poésie, la mangaka continue à faire preuve d'une rare justesse pour brosser le portrait des émotions si différentes des personnages. le chemin vers l'acception de soi et des autres est encore longue, mais on y travaille.
Lien :
https://lesblablasdetachan.w..