AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Bande de menteurs (9)

Quand j'avais sept ans, ma mère a tenté de me tuer avec un couteau de boucher. Je n'ai jamais compris pourquoi.
Commenter  J’apprécie          40
A l'automne, ma carrière scolaire ne se porta pas beaucoup mieux. Par deux fois on me renvoya provisoirement de la classe de onzième. En premier lieu, parce que j'avais mordu une fille qui s'appelait Phyllis, sous prétexte qu'elle ne sortait pas ses ciseaux assez vite, à mon goût, pour satisfaire le professeur. En second lieu, parce que j'avais cassé ma règle en plastique sur la tête d'un petit garçon que j'adorais, qui s'appelait Sammy Joe Tyler. Il lui poussa d'ailleurs une bosse bleu clair dans la paille de ses cheveux coupés en brosse. On m'expédia chez Frank Doleman, le directeur. Ancien entraîneur de football, il était très bel homme et nous permettait, à Lecia et à moi, de l'appeler oncle Frank. (On l'avait impressionné parce qu'on avait appris à lire presque toutes seules avant d'avoir trois ans. Mère nous avait emmenées à tour de rôle dans son bureau. Chacune y avait lu consciencieusement, à voix haute, les gros titres du journal du jour de façon à le convaincre qu'il ne s'agissait pas d'un texte appris par coeur.)
Il me laissa passer l'après-midi dans son bureau à jouer aux échecs avec ceux qui venaient y faire un tour. Oncle Frank était ravi de me pousser à me mesurer à un garçon de huitième ou de septième particulièrement godiche. On les lui envoyait pour des corrections qu'il ne leur donnait jamais. En revanche il essayait de leur faire honte parce que je les écrasais aux échec.
- Non mais regarde-moi ce petit bout de onzième qui t'a battu en six coups. Ne crois-tu pas que tu devrais écouter Mlle Vilimez au lieu de faire le pitre ?
Commenter  J’apprécie          20
Comme elles étaient jolies, on escomptait qu’elles feraient de « beaux mariages ». Cela ne signifiait pas qu’elles seraient heureuses, mais uniquement qu’elles ne travailleraient pas à la ferme.
Commenter  J’apprécie          10
Comme elles étaient jolies, on escomptait qu’elles feraient de « beaux mariages ». Cela ne signifiait pas qu’elles seraient heureuses, mais uniquement qu’elles ne travailleraient pas à la ferme.
Commenter  J’apprécie          00
On eut beau me le montrer un nombre incalculable de fois, mon cerveau se refusait à enregistrer la technique requise pour nouer les lacets de mes chaussures. Dans ce domaine, on trouvait au demeurant que je faisais plus preuve d’obstination que de bêtise.
Commenter  J’apprécie          00
Ces fameux républicains furent les bêtes noires de mon enfance. Pendant le débat entre Kennedy et Nixon, me semble-t-il, j’ai demandé à papa qu’il me les définisse. Il me dit qu’à moins d’être sûr qu’un autre homme crevait de faim, un républicain ne mangeait pas de bon cœur. Bien plus longtemps qu’il ne m’est agréable de le reconnaître, sa réponse me fut parole d’évangile. À l’exception peut-être d’un briseur de grève, il n’y avait rien de pire qu’un républicain.
Commenter  J’apprécie          00
Il n’y avait jamais de femme. J’étais la seule gamine tolérée ; ce qui déclenchait de fréquentes remarques d’ailleurs comme quoi j’étais une incorrigible enfant gâtée. Si je demandais à papa l’argent d’un coca-cola ou d’un jeu de palet ou la permission d’ouvrir le billard, tôt ou tard il s’en trouvait un pour grommeler que papa me pourrissait et que s’il continuait je ne vaudrais pas un clou. Je prenais toujours un peu trop au sérieux ce type de commentaires.
Commenter  J’apprécie          00
J’ai gardé le souvenir d’une galerie avec des grillages, entourée de tous les côtés par des stores à lattes vertes. Éclairée d’une lumière jaune et poussiéreuse, elle était remplie de perruches bleues et vertes qui roulaient des yeux déments comme dans ce film d’Alfred Hitchcock où les oiseaux pris de folie se mettent à crever les yeux des gens. En revanche, j’ai beau me concentrer, je n’arrive pas à faire apparaître les visages des maîtres des lieux.
Il m’a fallu tellement de temps pour recoller les morceaux de ce qui s’est passé alors, que je vais laisser cette partie du récit en blanc, pour un moment. Cela me paraît légitime, tant cet épisode est resté longtemps informe en moi. Ce n’est pas une coquetterie mais l’esprit occulte souvent les vérités insoutenables. Il arrive que seule l’ombre d’un événement se grave en vous. Alors, tel un gros mot qu’on a effacé précipitamment d’un tableau noir, elle vous hante justement parce qu’elle est indistincte.
Commenter  J’apprécie          00
« Il est des vérités que nous avons besoin de confier et des secrets qui sont nôtres. Qui de nous ne se souvient des adultes de son enfance, capables de voir à travers et en nous, et du sentiment de victoire éprouvé lors de notre premier mensonge, proféré le cœur tremblant d’effroi. C’est ainsi que nous découvrons notre solitude irrémédiable, sur certains plans, apprenons que seules nos empreintes existent dans notre territoire intérieur. »
 
R.D. Laing, Le Moi divisé.
Commenter  J’apprécie          00



    Lecteurs (84) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philosophes au cinéma

    Ce film réalisé par Derek Jarman en 1993 retrace la vie d'un philosophe autrichien né à Vienne en 1889 et mort à Cambridge en 1951. Quel est son nom?

    Ludwig Wittgenstein
    Stephen Zweig
    Martin Heidegger

    8 questions
    157 lecteurs ont répondu
    Thèmes : philosophie , philosophes , sociologie , culture générale , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}