"Je savais bien que j'avais oublié quelque chose ! Je voulais apporter une perche et les hameçons de papa. Et puis des vers de terre. Mais ça m'est complètement sorti de la tête. C'est parce que nous sommes partis trop vite."
"C'est pas grave, Chrissie. De toute façon, je ne crois pas que je pourrais manger ces poissons."
"Parce qu'ils sont si drôles ?"
"Non. Parce qu'ils me rendent heureux."
(page 41)
Ses histoires commençaient toujours par "il était une fois..." C'était la manière dont une vraie histoire, capable de vous transporter loin de la poussière et de la sécheresse, devait commencer.
(page 22)
Christine ne supportait pas de voir sa mère pleurer. Elle, elle pouvait. C'était normal. Mais sa mère, quand elle pleurait, lui donnait l'impression d'assister à la fin du monde.
(page 14)
Elle regarda vers le sud où les terres s'étendaient à perte de vue. Le champ de luzerne de son père luttait en vain contre la poussière qui venait du Nebraska. Leurs terres étaient bordées par une rivière, le Cheyenne. Autrefois, il brillait de mille feux à la lumière de la lune, mais aujourd'hui ce n'était plus qu'un maigre ruisseau qui essayait laborieusement de refléter un peu de lumière.
Elle vida son verre qui n'étancha pas sa soif et se tourna vers l'ouest, où l'on voyait pointer les collines noires. Elles semblaient encore plus tristes à la lumière de la lune, silhouettes chauves qui se dressaient tout autour de la vallée. Elle observa le ciel. Pas un nuage. Pas même un nuage de poussière. Christine avait appris à lire dans le ciel depuis qu'elle était toute petite. La pluie ne viendrait pas demain. Elle retourna se coucher.
(page 9)