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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pourquoi lire un bouquin de sociologie sur les femmes célibataires, qui plus est écrit par un homme il y a déjà quelques années? Simplement parce que ce livre est intéressant, intelligent et fondamentalement positif !

Je l'ai lu pour la première fois il y a près de 10 ans, sur les conseils d'une amie très proche, dans un contexte sentimental compliqué... et ça m'a fait beaucoup de bien ! Depuis, je le feuillette régulièrement et j'y découvre souvent de nouvelles pistes de réflexion.

Le truc qui m'a le plus marquée, c'est la théorie des montagnes russes. Kauffmann explique que la vie en couple se traduit chez les femmes notamment par une égalité d'humeur : la tranquillité, pas de bonheur délirant ni d'explosion de chagrin. À l'inverse, les femmes seules passent par des périodes très hautes d'excitation et d'euphorie, et des périodes très basses d'abattement. Certes, elles n'ont pas la sérénité, mais elles ont une vraie richesse d'émotions. Là, ce sont mes mots, Kauffmann est beaucoup plus 'universitaire', tout en restant très clair et parfois drôle (si je me souviens bien, il compare un bipolaire homme sérieusement atteint à une femme célibataire normale !).

De mémoire, il y a aussi des choses assez justes sur les attentes de plus en plus élevées des femmes vis-à-vis de leur partenaire, leur volonté d'indépendance, l'asymétrie entre hommes et femmes (un homme CSP+ diplômé et pas fauché trouvera bien plus facilement chaussure à son pied que son double féminin; en effet, certains hommes vont se mettre en couple 'en-dessous' de leur condition alors que les femmes le font très peu, notamment à cause de leurs rêves et de la pression sociale).

Bref, mon résumé peut sembler reducteur, mais le livre ne l'est pas du tout ! Je le recommande donc à toutes les femmes, seules ou en couple, parce qu'il donne pas mal de clés sur le comportement féminin (même si ca peut être énervant de se trouver classées ainsi, surtout quand le classement tombe juste !).
Je recommande d'ailleurs aussi ce livre aux hommes, un peu pour les mêmes raisons !
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« La solitude ça n'existe pas » chantait Gilbert Bécaud (oui, je sais , je suis un ancêtre !) , elle existe tellement que Jean-Claude Kaufmann lui consacre son livre . Il se focalise toujours à partir d'une enquête serrée sur le célibat (volontaire ou forcé) et en particulier sur les femmes. Après en avoir fait l'historique , en particulier le type caricatural et honni de la vieille fille ( vieux garçon est peu flatteur mais moins culpabilisant) il analyse les formes que prend ce statut à notre époque et ses motivations ainsi que la recherche du partenaire idéal. Comme toujours c'est passionnant .
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Notre société compte de plus en plus de célibataires, et pas uniquement la nôtre, le mouvement semblant se déployer en même temps que le développement socio-économique des populations.
Témoin averti des signes de notre temps, des mouvements du couple, des hommes et femmes de la France contemporaine, le sociologue Jean-Claude Kaufmann revoit en 2006 son essai autour du célibat féminin.

Mais ainsi qu'il l'affirme dans la préface, peu d'éléments ont changé en une quasi-décennie, si ce n'est l'arrivée d'Internet sur le marché de la rencontre, la mondialisation des échanges qui s'en est ensuivie ainsi que le célibat devenu phénomène de mode (nous sommes à l'époque de Sex and the city). Si les manifestations de la vie en solo sont quelque peu différentes, le ressenti demeure pourtant identique.

Divisé en trois parties, la Femme seule et le prince charmant jette un éclairage nouveau sur le célibat que connaissent de plus en plus de femmes entre 20 et 50 ans. Jean-Claude Kaufmann l'inscrit dans une perspective socio-historique. Loin d'être simplement un choix ou une caractéristique de "vieille fille" inadaptée au modèle communément admis, il est le fruit d'une dynamique sociale, incitant la femme à se libérer, à retarder l'entrée dans un moule désormais vécu comme archaïque et, plus largement, de l'individualisation de la société.

Mais prises dans ce flux, les femmes en solo n'ont pas conscience des mouvements à l'oeuvre. le sociologue brosse leur portrait, à partir de témoignages écrits, dans toute sa complexité. Il nomme cela la "vie en deux". Etre célibataire apporte tour à tour joie de vivre en toute indépendance, légèreté, richesse sociale (qu'envient bien souvent les femmes en couple installé), et "solitude noire", découragement et repli sur soi. Renier la réalisation de soi et la liberté du célibat pour une stabilité et une vie plus sereine (la triade mari-maison-bébé) se révèle très problématique.

La figure du Prince, qui occupe les pensées et les rêves, devient polymorphe. Il doit être parfois celui des contes, l'homme parfait arrachant à la médiocrité quotidienne. Mais il est aussi l'amoureux des premiers jours qui fait vibrer, le futur père potentiel qui rassure, l'ami-amant disponible mais pas envahissant. La routine amoureuse attire mais révulse en même temps et l'homme marié s'engouffre bien vite dans cette brèche.
Le Prince existe également pour la femme mariée. Dans tous les cas il demeure du domaine du rêve et permet d'accepter la "vraie vie", la réalité d'un amour tangible.

Le célibat n'est pas figuré comme une tare ou un problème inexplicable, ce que ressentent fréquemment les jeunes femmes en butte au "doigt accusateur" de la société ou de leurs propres représentations. Il devient la preuve d'une construction identitaire ouverte (la "trajectoire d'autonomie" que décrit Kaufmann), mouvante, passionnante et surtout miroir de notre époque. Il n'est pas une preuve du "rien" que croient être certaines de ces femmes, il est un nouveau mode de vie, lié à des modèles inédits pas encore intériorisés et à peine théorisés.
Lien : http://los-demas.blogspot.fr..
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Un titre qui m'a interpellé pour le Prince charmant. Il me semblait plutôt décalé pour notre époque. le résumé de la 4ème de couverture semblait prometteur, je fus donc curieuse d'en découvrir un peu plus. La lecture a été intéressante et même si à peu près tout ce qui a été écrit n'était pas une découverte en soi tout y est étalé de façon construite et le recul qu'il donne est pas mal du tout.

nous tracer à travers de multiples facettes cette vie de célibataire, son évolution et sa place dans la société, comment elle est vécue, sa confrontation avec le mariage considéré encore comme le modèle. Un sujet complexe, plein de contradictions qui incite à la réflexion et non à la prise de position.

Pourquoi parle-t-on de Prince charmant encore aujourd'hui ? Parce qu'il semble être encore très présent dans notre tête à nous les femmes. Son image si parfaite entraîne forcément le désenchantement lorsque les prétendus princes, ceux qui sont bien vivants, y sont confrontés.

L'évolution sociale des femmes les a rendue plus exigeantes, elles paraissent également pour certains princes moins accessibles.

Les différents chapitres qui en retracent l'évolution m'a bien intéressée. D'un statut en marge de société, elle va progressivement, entre périodes d'acceptation et de rejet, trouver une place plus légitime sans toutefois perdre son image négative et rester en attente de reconnaissance.

Le portrait des femmes célibataires dépeint des vies très différentes selon l'âge, la classe sociale ainsi que l'évolution de chacune d'elles. D'ailleurs cette vie, elles n'en n'ont pas toujours fait le choix. Mais une fois installée elle ne souhaite pas forcèment en sortir.

Il ressort également de ce portrait toutes les revendications de cett evie qui apporte une certaine liberté, une autonomie et le refus de s'enfermer dans la vie de couple. Mais il en ressort aussi une déception parfois de ne pas avoir pu trouver le prétendant à la vie de couple qui est au moins à un moment donné espérée, la solitude, le travail sur soi, l'obligation de se tracer une lgne de conduite quand aucun autre appui existe pour s'y soutenir et éviter ainsi les dérives de la solitudes.

Le Prince charmant y est mis à mal. La rencontre semble assez difficile.

Ce qui m'a effrayé un peu dans cet essais, c'est la distance qui semble s'établir entre les hommes et les femmes. Comme si petit à petit on se perdai de vu.

Autre chose, la solitude qui y est décrite et que je ne conteste pas dans tous les témoignages est pour moi plus le fait de notre société et qui vise chacun de nous peu importe la situation sociale, une société très (trop) tourné vers l'individu.

Lien : http://unepauselivre.over-bl..
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« Or, dans le sujet qui nous préoccupe, l'histoire joue un rôle central. Elle emporte irrésistiblement dans son cours des individus qui ne comprennent pas toujours ce qui leur arrive » (p. 124).
Ainsi est posé le cadre sociologique, dans lequel la portée subversive, voire révolutionnaire du mode de vie des femmes seules – « s'engageant dans une trajectoire d'autonomie » corollaire de l'impératif pluriséculaire de l'individuation du social et de l'abandon de l'holisme – s'inscrit dans un sillon collectif et lié à la « pulsion historique ». Car les comportements individuels changent, à une vitesse accélérée, mais les représentations sociales extérieures – le « doigt accusateur » – ainsi que l'auto-représentation par rapport au modèle dominant de la vie privée et à l'archétype du Prince charmant demeurent presque invariables, au fil des siècles. L'individu est donc tenaillé par le dilemme entre un choix assumé, autonomie assurée, et une condition de solitude subie dans l'attente (« vivre par défaut »), dilemme qualifié de « vie en deux » qui se manifeste alternativement ou en simultané chez la plupart des femmes seules, dans une multiplicité de circonstances, et dont l'intérêt est qu'il semble à jamais irrésolu.
Le résultat du croisement des deux matériaux sociologiques de départ est résolument un modèle de portrait moyen de femme seule (avec un certain nombre de variations sur le thème, évidemment), lequel atteint parfois une considérable précision de détails, tout en pâtissant de quelques répétitions et longueurs. le matériau qualitatif (les lettres envoyées à Marie-Claire) était sans doute de très bonne qualité, et par conséquent j'ai éprouvé le regret qu'un usage un peu plus extensif et « littéraire » de citations plus longues n'ait pas été préféré. A la fin de la lecture, toutefois, j'ai éprouvé surtout une gêne supplémentaire de nature contraire, à savoir que la perspective retenue ait été quasi uniquement centrée sur le sujet, sur la femme seule, au détriment de l'analyse historique (présente dans deux courts chapitres et dont le survol trop rapide constitue aussi un regret de l'auteur), ainsi que d'une perspective plus large, tenant compte davantage du contexte extérieur influençant la femme seule, tout particulièrement lorsque prévaut l'aveu que son mode de vie est subi plus que choisi.
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Il y a plus de 10 ans que je suis tombée par hasard sur cet essai de Jean-Claude Kaufmann : « La Femme seule et le Prince charmant ». Je me suis empressée de l'acheter car je venais de divorcer et, bien que n'étant pas vraiment seule, je me posais pas mal de question sur l'existence de l'homme idéal.
Les questions soulevées par Jean-Claude Kaufmann sont essentielles comme celles de la place des femmes dans la société occidentale, du rapport au domestique, au travail ou à la famille et donc au couple et c'est pour cela que ce livre m'a plu. La méthodologie est plus discutable car l'analyse sociologique se base sur des témoignages de femmes à travers une presse féminine qui n'est pas représentative de la population étudiée. Ceci-dit, ce livre a été important pour moi à l'époque où je l'ai lu.
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L'Etude date un peu (près de 20 ans) mais on peut très bien la transposer à 2018. Étant dans la tranche d'âge proche de celle qu'on appelle critique, on peut très bien sentir peu à peu les copines se transformer aller dans le camp de mariée-bébé-maison et faire sentir qu'on n'est pas dans le moule.
J'ai bien aimé le fait que ça soit une étude et qu'il y a de nombreux commentaires des femmes interrogées avec leurs ressentis, leurs doutes, craintes mais aussi leurs bonheurs. On voit comme on peut tant se sentir heureux que pas du tout. Intéressant même s'il faudrait peut être le comparer à 20 ans plus tard car au moment de la sortir du livre, le nouveau modèle de la femme solo était apparu 20 ans auparavant.
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