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Critique de Derfuchs


Assassiner un enfant ou des enfants, c'est horrible. Assassiner des enfants handicapés c'est épouvantablement dégueulasse. La première victime est sourde, d'où le titre, une jeune fille, fille de diplomate israélien en poste à L.A. Les autres victimes, jeunes enfants, garçons ou filles, blancs ou noirs sont tous handicapés.
Le flic Sturgis et le psy Delaware s'y collent et pataugent dans les grandes largeurs au départ, car mis à part leur handicap rien ne relie les homicides. La famille de la jeune sourde tient à ne pas ébruiter l'affaire, ce qui semble louche à nos duettistes, louche car bien que le père s'en défende, ça pue le Mossad à plein nez. Ils n'ont pas tort, loin s'en faut et ils apprendront de la bouche même du diplomate qu'ils ont été choisis pour élucider le meurtre par le diplomate soi-même qui leur adjoindra un policier israélien qui, lui, ne cachera pas son appartenance aux services secrets israéliens.
De découverte en découverte et en enquêtant dans les milieux interlopes de la ville, ce qui n'est pas une mince affaire, Los Angeles étant la Mégapole par excellence, ils se rapprocheront des milieux extrémistes, nazillants et eugénistes.
Les proportions prises par l'enquête améneront les supérieurs de Sturgis à le dessaisir de l'affaire, l'israélien du Mossad sera renvoyé d'où il vient.
C'est mal connaître notre couple de héros, ce genre de situation ayant sur leur comportement l'effet inverse. Ils iront jusqu'au bout et renverseront les superbes envers et contre tous. Ce qui vaudra une promotion à Sturgis au grade de Lieutenant tout en ayant pour effet de l'obliger à garder une totale discrétion sur ce qu'il a vu. Comme il le dira lui-même :
- Que pouvaient-ils faire d'autre ?

Franchement je m'attendais à mieux, peut-être deviens-je trop exigeant avec cet auteur ? Cependant, pour ma part, j'aurais organisé le bouquin tout autrement et n'aurait pas tenu compte du côté espion, espion et demi, qui, il faut le reconnaître, n'est pas dans ses cordes, ce qui n'est pas donné à tout le monde. N'est pas Ludlum qui veut. Cette dimension nous égare de l'enquête policière elle même et les zones d'ombre restent jusqu'à la fin sans pour autant affaiblir la lecture, en la dépréciant quand même. Les phénomènes liés à l'extrême droite, au national socialisme voire aux théories eugéniques, si, certes, elles existent encore, ont du mal à se commettre avec une banale (sans minimiser l'horreur des gestes) enquête policière. Dans la réalité la police judiciaire ou pas n'aurait jamais vu ni même entr'aperçu ne serait-ce qu'une miette d'une telle affaire. Alors et la fiction et le romanesque me direz-vous et vous aurez raison, et bien oui, mais alors dans un cadre différent, d'autres protagonistes, une dimension plus élargie et un auteur spécialisé, ce qui n'est pas le cas de Kellerman soit dit sans l'offusquer (car qui sait, rien ne dit qu'il ne lit pas ces lignes !).

Pour l'écriture, comme d'habitude, elle est à la hauteur du talent de l'auteur, vocabulaire riche mais simple, intrigue bien menée, protagonistes bien définis et comma toujours, Milo et Alex remarquables de connivence et d'application.

Pour les inconditionnels de Jonathan Kellerman.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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