Je pleurai sur mon sort. Je pleurai sur mes perspectives d’avenir qui se rétrécissaient au fil des années, entravées de tous côtés par les sinistres projets que d’autres faisaient pour moi. (p. 213)
- C’est très gentil à toi de m’inviter, mais ces temps-ci, je fais la plupart de mes voyages dans la bibliothèque. Un homme assis peut voyager très loin avec un globe terrestre et un atlas. Et toutes les aventures dont j’ai besoin à mon âge, je les vis en regardant à travers les lentilles du microscope et du télescope. Mes spécimens et mes livres m’en apprennent bien assez sur notre monde.
En y réfléchissant, je pris conscience que j’étais une exploratrice, moi aussi. N’avais-je pas traversé l’immense océan pour aller en Angleterre avec Mr Dickens ? N’avais-je pas descendu le grand Mississippi avec Huckleberry Finn ? N’était-ce pas un voyage dans le temps et l’espace que d’ouvrir un livre ? (p109-110)
Moi je me rendis à la bibliothèque.
À l'intérieur, il faisait sombre et cela sentait le papier, l'encre, le cuir, la poussière. Ahh, l'odeur enchanteresse des livres. Franchement je ne connaissais rien de meilleur. (p. 313)
On m'avait toujours dit que c'était une épouvantable bévue, pour une jeune femme, d'aborder les questions d'argent en public. Les choses commençaient à prendre une tournure intéressante. (p. 201-202)
- Quand on est une fille, on ne peut déjà pas faire grand-chose, dans ce monde, et pour ce que j'en sais, c'est encore pire quand on devient une jeune fille.
- Hum, il y a du vrai dans ce que tu dis, même si je ne comprends pas pourquoi il en est ainsi. Il me semble que n'importe quelle fillette ou jeune fille ayant un cerveau qui fonctionne bien devrait avoir le droit de réaliser ce qui lui tient à cœur.
- Je suis contente que vous soyez de cet avis, bon-papa, mais ce n'est pas le cas de tout le monde, surtout chez nous. (p. 110-111)
Un homme assis peut voyager très loin avec un globe terrestre et un atlas. Et toutes les aventures dont j'ai besoin à mon âge, je les vis en regardant à travers les lentilles du microscope et du télescope. Mes spécimens et mes livres m'en apprennent bien assez sur notre monde. (p. 109-110)
Notre monde aurait pu paraître sans intérêt à des yeux inexercés, mais la vie palpitait partout pour qui savait où regarder. Et surtout comment regarder, chose que j'avais apprise de mon grand-père. (p. 7)
Travis essuya de nouvelles larmes.
- Pauvre Scruffy. Il voudrait juste faire partie d'une meute. Mais voilà : les chiens ne veulent pas de lui, les coyotes non plus, et les hommes veulent le noyer ou lui tirer dessus. En plus, il est orphelin et il a perdu tous ses frères et sœurs.
- Pauvre Scruffy, dis-je à mon tour, en toute sincérité.
L'idée de recevoir de l'argent de quelqu'un qui m'avait autant donné me choquait. Il m'avait transmis une passion qui me comblait. Il m'avait ouvert les yeux sur le monde des livres, des idées et de la connaissance. Il m'avait fait découvrir la nature, la science. J'aurais pris une pièce de la main de n'importe qui mais pas de mon grand-père.
Les garçons étaient-ils tous aussi bêtes, ou bien était-ce l'apanage de ces frères dont la malchance m'avait affublée ?