Règle générale : quand un régime promulgue sa loi des suspects, quant il dresse ses tables de proscription, quand il s’abaisse à chercher d’une main fébrile dans l’arsenal des vieilles législations les armes empoisonnées, les armes à deux tranchants de la peine forte et dure, c’est qu’il est atteint dans ses oeuvres vives, c’est qu’il se débat contre un mal qui ne pardonne pas, c’est qu’il a perdu non seulement la confiance des peuples, mais toute confiance en soi-même. (Francis de Pressensé)
La France a connu à plusieurs reprises, au cours de ce siècle, ces paniques, provoquées par certains attentats, savamment exploitées par la réaction et qui ont toujours fait payer à la liberté les frais d’une sécurité menteuse. (Francis de Pressensé)
Une loi scélérate est généralement adoptée dans l’urgence et l’émotion d’un événement.
Cette infraction s’inscrit dans la logique du droit pénal de l’ennemi en ce qu’elle vise la prétendue dangerosité d’adversaires politiques.
Le discours produit par les défenseurs d’une loi scélérate – gouvernement, parlementaires de la majorité, presse réactionnaire – est fait d’oxymores : on argumente au nom de la défense des libertés fondamentales, alors que la loi nouvelle leur porte directement atteinte.
Le stade orwellien du discours politique dévoile l’autoritarisme d’un régime qui se prétend démocratique et libéral.