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sur 670 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le film "La liste de Schindler" m'a beaucoup marquée quand j'étais adolescente. Encore aujourd'hui, il fait partie de mes films de référence. J'étais donc curieuse de lire le livre dont il est adapté. Voilà qui est chose faite.

J'avoue que j'avais hâte de le terminer. Son sujet est intéressant mais dur et le livre est très long, écrit dans un style qui, sans être mauvais, manque à mon avis de fluidité. le livre de Thomas Kenneally tente, avec une grande rigueur, de synthétiser une multitude de sources d'information : ce que Schindler a raconté et les témoignages de ceux qui l'ont connu et qui, pour la plupart, ont survécu grâce à lui. Cela a pour conséquence de morceler beaucoup le récit en une multitude d'anecdotes et de précisions qui racontent Schindler, son action et son époque.

Ce qui m'a le plus frappée au premier abord, ce sont les multiples écarts entre le livre et son adaptation cinématographique. Dans son film, Spielberg prend de nombreux raccourcis, en fusionnant certains personnages et certains événements, s'arrange parfois avec la chronologie et s'autorise quelques dérapages avec des scènes inventées ou modifiées pour rendre le tout plus mélodramatique.

L'histoire de Schindler est avant tout l'histoire d'un homme insouciant, hâbleur, dilettante, aimant la richesse et les femmes (Liam Neeson l'interprète à la perfection) et qui va pourtant sauver plus de mille Juifs d'une mort affreuse grâce à des stratagèmes et un minutieux trafic d'influence. le livre est beaucoup plus riche que le film (comme c'est souvent le cas) : l'auteur y raconte une réalité plus complexe, nous présente davantage les différents témoins, la psychologie des personnes, explique les stratagèmes employés et les tractations nécessaires... toutes choses qui paraissent impossibles à transcrire sur écran. Si Spielberg avait voulu respecter à la lettre le livre de Kenneally, il lui aurait fallu un film beaucoup plus long et, sans doute, moins digeste. A la lecture du livre, on peut néanmoins s'étonner de certains choix de Spielberg. Amon Goeth, par exemple, paraît beaucoup plus humain et même sentimental dans le film que dans le livre.
De même, dans le film, les motivations de Schindler ne sont pas très nettes. Au départ, il semble ne s'intéresser aux Juifs qu'en tant que main d'oeuvre bon marché. Lorsque Stern (beaucoup plus présent dans le film que dans le livre) lui annonce la liquidation du camp de Plaszow, Schindler semble d'abord se résigner avant de décider de constituer sa liste pour on ne sait trop quelle raison, peut-être par pitié, peut-être par amitié pour Stern. Dans le livre, Schindler apparaît beaucoup plus impliqué dans la lutte contre l'extermination des Juifs dès les premières Aktionen dans le ghetto de Cracovie. D'abord à Emalia puis dans son usine de Tchécoslovaquie, son but semble bien - et même de plus en plus - de sauver un maximum de Juifs. Ses motivations profondes restent néanmoins assez floues. Est-ce que ce grand amoureux de la vie a agi ainsi parce qu'il lui était, par nature, impossible de participer à l'entreprise de mort mise en place par certains de ses compatriotes ?
La lecture m'a, par le fait, un peu gâché le re-visionnage du film. Cependant, comparer les deux est intéressant car cela permet de mieux comprendre certains éléments du film et de mieux connaître les différents personnages. Autant certains éléments "ajoutés" peuvent choquer celui qui connaît le livre, autant d'autres que je trouvais "trop gros pour être vrais" se sont révélées absolument authentiques, à ma grande surprise. Comme quoi la réalité dépasse toujours la fiction...

Enfin, en dehors de toute comparaison entre le livre et le film, ce livre a été un des premiers à me faire vraiment prendre conscience, d'une part, de l'ampleur du génocide juif et, d'autre part, de la manière bureaucratique dont il a été mené. J'ai lu pas mal de livres sur cette époque mais généralement des témoignages ce qui donne de la Shoah une vision à hauteur d'homme. "La liste de Schindler" est peut-être un des rares livres à nous montrer une vue d'ensemble. Lorsqu'on lit combien de personnes pouvaient être éliminées par les chambres à gaz dans une seule journée ou comment les nazis ont lancé des appels d'offre et planifié la construction des chambres à gaz pour pouvoir tuer un maximum de Juifs, cela montre vraiment l'ampleur et l'horreur de ce génocide.

En résumé, un livre dense, un peu lourd à lire mais intéressant et complémentaire du film qui a eu, au moins, le mérite de mettre en lumière cette histoire étonnante d'un Allemand qui s'est ruiné pour sauver des Juifs.
Si vous voulez en savoir plus sur l'histoire de Schindler, lisez-le. Si vous voulez rester absolument fan du film, ne le lisez pas...
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Homme d'affaire allemand, Oskar Schindler a rejoint le parti nazi en 1939. Opportuniste et hédoniste, il est loin d'avoir le profil d'un héros de guerre.
Pourtant, cet homme va sauver plus de 1300 juifs, s'assurant jusqu'à fin 1944 qu'ils ne soient pas déportés.

Arrivé en Cracovie pour tirer profit des malheurs du pays conquis et faire fortune, Schindler ne se démarque pas des autres Allemands venus en Pologne. Il fait la fête et noue des relations amicales avec les nazis.
Mais, travaillant chaque jour aux côtés de juifs, il va prendre conscience des traitements atroces qu'on leur inflige et va alors prendre le parti de ses ouvriers.

Usant de son influence et maîtrisant l'art de la corruption, il justifiera ses demandes auprès des SS en affirmant que les Juifs sont indispensables à l'effort de guerre. Pour éviter le camp de concentration aux prisonniers, il ajoutera une division de fabrication d'armes à son usine puis persuadera les nazis de transformer cette dernière en sous-camp.
En 1944, il obtient l'autorisation de relocaliser son usine en Moravie. Son assistant rédigera une liste comptant jusqu'à 1200 prisonniers juifs nécessaires au fonctionnement de la nouvelle usine. C'est la liste de Schindler.
Bien que classée comme usine d'armement, l'entreprise de Schindler ne produisit d'un seul wagon de munition réelles en 8 mois de fonctionnement. Là encore, Schindler falsifiera, mentira et versera des pot-de-vin pour épargner horreurs, brutalités et mort à ces hommes, femmes et enfants.

Oskar Schindler meurt en Allemagne en 1974, sans ressource et presque inconnu. Ce livre, puis le film de Steven Spielberg du même nom firent connaître l'histoire de cet homme empli de contradictions dont le comportement parfois discutable n'enlève rien au grand courage de ses actes.

Si ce roman ne brille pas par son style, il marque par son contenu. L'auteur nous dépeint un personnage plutôt ordinaire qui agit selon sa conscience, en dépit de la cruauté qui l'entoure.
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Les récits de la deuxième guerre mondiale sont toujours poignants. Surtout ceux qui abordent le thème des camps de concentration. Cette histoire vraie ne fait pas exception et on en vient à détester Amon Goeth, le bourreau du camp Płaszów près de Cracovie. Oskar Schindler va faire preuve d'inventivité pour sortir de ses griffes les internés juifs. Ceux qui sont nommés sur les listes de Schindler échapperont à la mort. C'était peut-être une goutte d'eau dans l'océan, mais chaque parcelle de vie qui a pu être sauvée grâce à ces listes était une victoire sur l'ennemi.
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Qui n'a jamais entendu parler d'Oskar Schindler ? Qui n'a jamais vu le superbe film de Spielberg où Liam Neeson incarne magnifiquement cet homme d'affaires qui sauva des centaines de personnes juives en les faisant travailler dans son usine, au péril de sa vie ?

J'ai fini de lire La Liste de Schindler. Ce n'est pas un roman comme les autres. Ce n'est pas une fiction : il relate des faits, la plupart du temps du temps avérés, parfois supposés, toujours appuyés par des témoignages. Mais c'est une histoire tellement incroyable qu'elle peut passer pour un roman, pour un film.

C'est l'histoire d'un homme d'affaire. Doué pour nouer des relations, trouver des financements, il s'enrôle dans le parti nazi pour rester parmi les gens qui comptent. En 1941, il décide de reprendre une usine à Cracovie. Il engage des Juifs, participe au marché noir pour graisser les pattes utiles. Très vite, les persécutions envers les Juifs surviennent. Il aurait pu rester spectateur, être écoeuré de loin. Mais non. Petit à petit, il protège certaines personnes. Il se lie « d'amitié » avec le commandant du camp de Plaszow, une zone de non-droits où des milliers de Juifs sont emprisonnés, soumis à la brutalité des SS. En versant toujours plus de pots-de-vin, il fait transférer des dizaines de personnes pour qu'elles travaillent dans son usine. Ce n'est pas paradisiaque, mais ils survivront à la guerre. Oskar le leur a promis.

Un vrai héros de cinéma, je vous le disais. Plein d'imperfections ; l'auteur insiste dessus (coureur de jupons, buveur invétéré, impétueux…). Cela magnifie son héroïsme.

Le début du roman m'a enchantée ; j'ai parfaitement reconnu le Schindler du film dans celui du roman. le même ton, aussi : un narrateur qui constate les faits tout en étant impartial vis-à-vis du héros et en ne taisant pas ses aspects moins reluisants.
Je dois tout de même avouer que le roman est assez exigeant à lire. de nombreux événements historiques sont décrits, parfois de plusieurs points de vue. Il y a aussi des considérations économiques, avec les magouilles d'Oskar avec l'administration et le marché noir.
C'est passionnant, mais cela demande de l'attention, donc ma lecture fut assez lente.

Je ne peux quand même pas laisser de côté les aspects historiques de ce roman. La vie dans le ghetto, les rafles, la vie dans les camps de travail, les wagons à bestiaux… La mort qui peut tomber n'importe quand, la faim, le froid qui vous tenaille. Ce sont les témoignages des survivants recueillis par l'auteur qui nous sont livrés.
Savoir cela joue un grand rôle dans l'intérêt de ce livre, puisque ce n'est pas une histoire de plus sur la Seconde Guerre mondiale. C'est presque un documentaire, un vrai morceau d'Histoire, à ne jamais oublier.
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C'est bien sûr un livre émouvant mais ce qui m'a surtout frappé c'est le destin extraordinaire d'un homme ordinaire : rien ne prédisposait Oskar Schindler à sauver quelques 1200 juifs de la Déportation.
Pour ce faire, il a engagé sa fortune et hypothéqué sa liberté, il a employé des stratagèmes insensés qui ont fonctionné.
Certains passages sont durs à lire mais c'est la réalité de l'Holocauste.
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Pour le style, c'est batard entre le roman et le documentaire. Personnellement, j'ai mis du temps avant de m'y adapter.
Pour l'histoire et bien... C'est l'histoire d'un Grand homme, finalement plus Homme que Grand. L'humanité du personnage est montrée de manière touchante car on ne nous cache aucun de ses défauts, aucune de ses magouilles. Herr Oskar Schindler était loin d'être parfait, et c'est ce qui le rend encore meilleur.
Un livre difficile à lire à certains moments, mais un livre qui, malgré tout, redonne un peu de foi en l'humanité.
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C'est l'histoire vraie et poignante de la vie d'Oskar Schindler, l'industriel catholique qui, au péril de sa vie, consacra son intelligence, son argent, ses relations à arracher des centaines de juifs à ses compatriotes nazis

Où l'on voit que tous les Allemands n'étaient pas des fanatiques et des bourreaux.
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C'est un roman très dur à lire, et pas uniquement parce qu'il y a beaucoup de personnages, avec en plus une consonance polonaise ou allemande compliquée à lire/prononcer. J'ai beau avoir lu tout un tas de romans se déroulant pendant cette période, tout un tas de témoignages, c'est à chaque fois difficile de lire toutes ces horreurs...

J'avais vu le film il y a quelques années, que j'avais trouvé magnifique. Je découvre aujourd'hui le livre qui en découle. J'y ai mis le temps, parce qu'il est long mine de rien. Il ne fait que 400 pages mais c'est écrit assez petit et chacune d'entre elles regorge de tout plein d'informations et d'événements. Plongée dans cette période remplie d'atrocités, j'ai pris mon temps pour ne rien oublier...

Un roman marquant et monstrueux, émouvant et écoeurant, très bien écrit, mais qui montre malgré tout que les Hommes ne sont pas tous des monstres... Un roman qui va me rester en mémoire un bon bout de temps..

[Lecture septembre 2020]
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Une succession de témoignages remarquablement bien liés livre un roman poignant et lourd mais dont la fin laisse penser qu'une part d'humanité existe malgré l'horreur que l'on peut s'infliger entre êtres humains.
La fermeture du ghetto de Varsovie est un moment fort du livre qui décrit la terreur de ses habitants et met le lecteur mal à l'aise.
Plus largement qu'à l'intérêt porté à SCHINDLER, l'auteur s'intéresse aux autres personnes ayant sauvé des Juifs, simplement plus discrètes que le flamboyant protagoniste principal du roman, aux moyens financiers lui permettant de graisser des pattes à tout-va et de sauver de la mort un nombre plus important de prisonniers. le meunier, le comptable juif, la femme de SCHINDLER et tant d'autres sont des héros anonymes qui avec leurs petits moyens ont sauvé au moins une vie, au péril de la leur, et ça, c'est déjà grandiose.
La fin de l'industriel est bien triste, il s'est retrouvé seul, sans argent. Je n'ai pas exactement compris pour quelle raison alors qu'il était accueilli à bras ouverts en Israël, il a fait le choix de n'y vivre que la moitié de l'année, l'autre étant dévolue à une vie austère et esseulée en Allemagne…jusqu'à ce qu'on lui propose enfin un poste intéressant. La justice n'est pas toujours là où elle devrait l'être.
Roman poignant qui me fait dire que je dois prendre le temps de regarder enfin ce film.
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La première chose à savoir sur ce roman, c'est qu'il raconte un moment charnière de l'Histoire, et clairement pas le plus marrant puisqu'il est question du travail des Juifs dans les camps pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième chose à savoir, c'est que je n'ai jamais vu l'adaptation cinématographique de Steven Spielberg. Les conclusions de tout cela ? D'une part, vous devez être dans un état d'esprit assez bon pour vous lancer dans une telle lecture et, d'autre part, je ne pourrais pas vous faire de comparaisons entre les deux oeuvres.
Oskar Schindler était un industriel allemand et, sous couvert de profiter d'une main-d'oeuvre peu coûteuse, il a sauvé un peu plus d'un millier de Juifs et de Juives. Thomas Keneally, l'auteur de ce roman, a retrouvé des survivants qui faisaient partie des « Juifs de Schindler » ; ces derniers lui ont fourni des documents témoignant des faits, ont apporté des corrections sur l'ouvrage… C'est donc un livre globalement très précis – « globalement » car certains événements n'ont eu pour témoins que Schindler et Goeth, par exemple, et il est donc difficile de savoir ce qui s'est déroulé à ce moment-là ; seules les choses qui en ont découlé sont connues.
Il y a une chose, en plus du sujet, qu'il est bon de savoir en commençant la lecture d'un roman tel que La liste de Schindler, c'est qu'il y a beaucoup de termes en allemand, de même que des noms de rues, des noms de famille… Pour moi qui n'ai jamais fait allemand, ça a été assez complexe de lire le premier chapitre. Mais je m'y suis faite, ce n'est pas insurmontable. de plus, à la toute fin, il y a un petit glossaire avec les grades de l'armée nazie, ce qui est pratique quand on veut être sûr·e de bien comprendre qui a l'ascendant sur qui.
D'une façon général, chaque chapitre nous conte un événement, une anecdote, et l'on peut ainsi suivre quelques Juifs et Juives au sein des camps, que ce soit des travailleurs dans l'usine Emalia (l'usine de Schindler) ou encore dans le salon d'Amon Goeth. Toutefois, il y a parfois de sacrées digressions, ayant toujours un rapport avec le propos tenu mais qui peuvent nous perdre si on décide de faire une pause en plein milieu du chapitre… Mon conseil est donc de toujours terminer le chapitre en cours !
En fait, s'il y a bien sûr des anecdotes où l'on suit Schindler de près, il y en a tout autant où il n'est là que comme une présence, en arrière-plan ; une sorte de protecteur dans l'ombre de l'Histoire.
Dans La liste de Schindler, s'il est vrai que nous connaissons l'Histoire et ce qui se passait dans les camps (prisonnier·es affamé·es, violenté·es, tué·es…), on découvre ici encore plus de choses, et on nous fait savoir quelques crimes et tortures – raison pour laquelle je vous conseillais plus haut d'être dans un bon état d'esprit pour lire ce roman, même si les descriptions ne sont pas détaillées ; penser que des personnes soient capable de telles atrocités au quotidien, c'est assez épouvantable. Ainsi, j'ai découvert la vie quotidienne dans le ghetto de Cracovie, comment les Juifs et les Juives ont ensuite été déplacé·es dans un camp de travail aux conditions de vie plus qu'insalubres, les coups qu'iels se prenaient, le typhus faisant pas mal de ravages aussi ; il est également question de la résistance juive, etc. Même si le propos est sombre de par les faits qu'il raconte, on constate toujours une touche d'espoir grâce à ces gens qui ont lutté, chacun à leur façon, pour rendre la vie des travailleur·euses des camps moins difficile avec, par exemple, de la nourriture venant du marché noir. Et surtout, qui ont lutté pour en sauver.

La liste de Schindler est à lire absolument pour ne pas oublier l'Histoire, pour découvrir un homme, et pour en apprendre plus. S'il est vrai que ce roman est un hommage à Oskar Schindler – hommage qui n'oublie pas les déboires de l'industriel et qui n'oublie pas sa femme, Emilie, qui a elle aussi joué un rôle primordial vers la fin de la guerre -, c'est avant tout une compilation de témoignages importants.
C'est dur à lire, mais il en vaut la peine.
Lien : https://malecturotheque.word..
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