La première chose à savoir sur ce roman, c'est qu'il raconte un moment charnière de l'Histoire, et clairement pas le plus marrant puisqu'il est question du travail des Juifs dans les camps pendant la Seconde Guerre mondiale. La deuxième chose à savoir, c'est que je n'ai jamais vu l'adaptation cinématographique de
Steven Spielberg. Les conclusions de tout cela ? D'une part, vous devez être dans un état d'esprit assez bon pour vous lancer dans une telle lecture et, d'autre part, je ne pourrais pas vous faire de comparaisons entre les deux oeuvres.
Oskar Schindler était un industriel allemand et, sous couvert de profiter d'une main-d'oeuvre peu coûteuse, il a sauvé un peu plus d'un millier de Juifs et de Juives.
Thomas Keneally, l'auteur de ce roman, a retrouvé des survivants qui faisaient partie des « Juifs de Schindler » ; ces derniers lui ont fourni des documents témoignant des faits, ont apporté des corrections sur l'ouvrage… C'est donc un livre globalement très précis – « globalement » car certains événements n'ont eu pour témoins que Schindler et Goeth, par exemple, et il est donc difficile de savoir ce qui s'est déroulé à ce moment-là ; seules les choses qui en ont découlé sont connues.
Il y a une chose, en plus du sujet, qu'il est bon de savoir en commençant la lecture d'un roman tel que
La liste de Schindler, c'est qu'il y a beaucoup de termes en allemand, de même que des noms de rues, des noms de famille… Pour moi qui n'ai jamais fait allemand, ça a été assez complexe de lire le premier chapitre. Mais je m'y suis faite, ce n'est pas insurmontable. de plus, à la toute fin, il y a un petit glossaire avec les grades de l'armée nazie, ce qui est pratique quand on veut être sûr·e de bien comprendre qui a l'ascendant sur qui.
D'une façon général, chaque chapitre nous conte un événement, une anecdote, et l'on peut ainsi suivre quelques Juifs et Juives au sein des camps, que ce soit des travailleurs dans l'usine Emalia (l'usine de Schindler) ou encore dans le salon d'Amon Goeth. Toutefois, il y a parfois de sacrées digressions, ayant toujours un rapport avec le propos tenu mais qui peuvent nous perdre si on décide de faire une pause en plein milieu du chapitre… Mon conseil est donc de toujours terminer le chapitre en cours !
En fait, s'il y a bien sûr des anecdotes où l'on suit Schindler de près, il y en a tout autant où il n'est là que comme une présence, en arrière-plan ; une sorte de protecteur dans l'ombre de l'Histoire.
Dans
La liste de Schindler, s'il est vrai que nous connaissons l'Histoire et ce qui se passait dans les camps (prisonnier·es affamé·es, violenté·es, tué·es…), on découvre ici encore plus de choses, et on nous fait savoir quelques crimes et tortures – raison pour laquelle je vous conseillais plus haut d'être dans un bon état d'esprit pour lire ce roman, même si les descriptions ne sont pas détaillées ; penser que des personnes soient capable de telles atrocités au quotidien, c'est assez épouvantable. Ainsi, j'ai découvert la vie quotidienne dans le ghetto de Cracovie, comment les Juifs et les Juives ont ensuite été déplacé·es dans un camp de travail aux conditions de vie plus qu'insalubres, les coups qu'iels se prenaient, le typhus faisant pas mal de ravages aussi ; il est également question de la résistance juive, etc. Même si le propos est sombre de par les faits qu'il raconte, on constate toujours une touche d'espoir grâce à ces gens qui ont lutté, chacun à leur façon, pour rendre la vie des travailleur·euses des camps moins difficile avec, par exemple, de la nourriture venant du marché noir. Et surtout, qui ont lutté pour en sauver.
La liste de Schindler est à lire absolument pour ne pas oublier l'Histoire, pour découvrir un homme, et pour en apprendre plus. S'il est vrai que ce roman est un hommage à Oskar Schindler – hommage qui n'oublie pas les déboires de l'industriel et qui n'oublie pas sa femme, Emilie, qui a elle aussi joué un rôle primordial vers la fin de la guerre -, c'est avant tout une compilation de témoignages importants.
C'est dur à lire, mais il en vaut la peine.
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