- Je n'en sais rien, admet-il.Mais on trouvera. Je t'aime, Sylvia. Je t'aime, et j'arrangerai le coup pour toi.
Il m'aime. Ces mots m'envahissent et doux et merveilleux.
- Jackson... C'est la première fois que tu me le dis.
- Non, pas du tout.
Je m'apprête à répliquer, mais il poursuit.
- Je l'ai répété chaque jour depuis la première fois que je t'ai vue.Je le dis dans ma façon de te regarder.À la manière dont je te touche.Parce que je n'arrête jamais de penser à toi. J'ai dit '' je t'aime '' un million de fois déjà, Sylvia, .C'est simplement la première fois que je le déclare à vois haute.
Non, je poursuis en prenant sa main pour la presser contre ma poitrine. C'est là que tu m'as marquée. Tu as marqué mon coeur, Jackson. Et tu sais aussi bien que moi que je t'appartiens.
Il ne se préoccupe pas de se couvrir avec le drap,pas le moins du monde embarrassé par sa nudité. Pas plus qu'il ne semble conscient du fait qu'il me distrait sérieusement - constituant le plus beau morceau de masculinité qu'il m'ait été donné de voir.Ces tablettes de chocolats,ces bras athlétiques.Ces muscles secs qu'ont certains hommes,qui forment un V de la taille à l'aine, et ce sexe toujours plutôt impressionnant, même si Jackson ne bande plus complètement à présent.
Il avait besoin d'elle,aussi douloureusement,aussi puissamment que d'une drogue.Et le plus beau, c'est qu'elle était sienne. Résolument sienne.Et il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il avait bien pu faire pour la mériter.
Il est à vif. Animal. Je me sens comme sa proie. Et bien que je le sache furieux à cet instant – fou furieux –, je ne peux pas ignorer l’excitation qui monte entre nous. Qui m’emplit. Qui me fait mouiller abondamment. Je suis chaude comme la braise, oh là là, je suis vraiment à point.
Il était parti parce qu’il ne pouvait pas supporter l’idée de péter les plombs face à elle. Et il était revenu parce que, nom de Dieu, il avait besoin de ses mains, de sa peau pour lui permettre de se retrouver lui-même, une fois l’accès de rage passé. Lorsqu’il n’était plus que douleur et épuisement.
Elle était parfaite ; et puis, cette façon qu’elle avait eue de se donner si pleinement à lui… Se rendait-elle seulement compte de l’effet qu’elle avait eu sur lui ? De la façon dont son cœur avait pirouetté lorsqu’elle avait posé sur lui ses grands yeux couleur d’ambre, en lui disant qu’elle se soumettrait à tout ce dont il avait besoin, quoi que ce fût ?
La vengeance est une motivation puissante.
Peu importaient les jeux sexuels auxquels ils pouvaient s’adonner – peu importait qu’il prétende être celui qui détenait le pouvoir ; dans la vie, Sylvia tenait le cœur de Jackson entre ses mains, et il lui appartenait tout entier.
Il aurait dû le tuer.
Robert Cabot Reed méritait de mourir.
Elle n’avait que quatorze ans à l’époque. Une enfant. L’innocence même. Et Reed s’était servi d’elle. Il l’avait violée. Il l’avait humiliée.
Lui était photographe, et elle le modèle. Un rapport de pouvoir et de confiance, qu’il avait tordu en un jeu abject et obscène.
Il avait blessé la fillette, et il avait abîmé la femme.