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Critique de TerrainsVagues


Kiruna.
— A tes souhaits
— Merci.
— T'as encore marché pieds nus dans la neige ?
— Pire, j'ai caressé le cercle polaire qui a été privatisé par la World Company.
— Ah merde…

Kiruna ou comment le commandant Sylvestre des Guignols de ma jeunesse semble prendre les traits de Maylis de Kerangal au pays de la World Company rebaptisée LKAB pour l'occasion.
Dans le cadre d'un programme intitulé « Mineurs d'un autre monde », vas y ma poule, fais nous rêver.
Carte blanche à miss de Kerangal (adepte du format), commande de l'éditeur bref, un concept qui rapporte certainement mais que je trouve plus que discutable…
Un simple article bien ficelé de National Géographique sur le sujet m'aurait probablement beaucoup plus interpelé que ce bouquin assis le cul entre deux chaises.
Entre dépliant sorti tout droit de l'office de tourisme de Kiruna et chant à la gloire du bienfaiteur créateur de la mine, pardon, de la ville, aucune ombre ne vient ternir cette surexploitation de la terre par l'homme, pour l'homme et sa surconsommation de tout. Maylis de Kerangal nous fait un petit historique, survole façon supersonique plus d'un siècle d'outrances, d'outrages et de foutage de gueule des quelques blaireaux qui exploitent aussi bien les hommes que la terre. On sent bien parfois que deux trois trucs pourraient faire basculer l'auteure mais ceux qui payent ont du demander un livre à décharge ce qui me laisse cet arrière gout dont je n'arrive pas à me débarrasser.
Ca ne doit être que mon interprétation mais j'ai du mal aussi avec la fin du soit disant reportage.
L'auteure nous explique que le tourisme de masse qu'encourage l'état Suédois détruit peu à peu la nature, perturbe la faune et la flore, que la construction d'hôtels (de luxe forcément mais un formule1, ça serait pareil) blablabla sans omettre de nous préciser qu'elle a hâte d'aller passer la nuit dans « le fameux Ice Hotel devenu en quelques années l'un des établissements les plus désirables de la planète » (note de frais pour l'éditeur, trop cool comme taf) en se posant des questions existentielles du genre « est ce que mes cils vont durcir ? » (oui y a du lourd dans le questionnement de miss de Kerangal), bref que l'état était en gros responsable de la détérioration de ce bout de planète alors que LKAB, non. Ben voyons, plus d'un siècle d'extraction de milliards de tonnes de fer, c'est pas bien méchant.
Ah, j'allais oublier. L'auteure nous brosse quelques portraits de femmes… dont je laisse les lectrices un peu plus féministes que la moyenne découvrir quelques caractéristiques sur lesquelles je ne me prononcerai pas, j'veux pas d'ennuis avec les #tout et n'importe quoi.
En résumé, un an et demi d'investigation (oui c'est précisé à la fin novembre 2015 – avril 2017) pour pondre cette escroquerie superficielle, c'est à dégouter un journaliste de « Voici » ou de « Modes et Travaux » de bosser ses dossiers…
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