Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois
...De plus, je ne débordais pas moi-même d’affection pour les Américains. Ils n’étaient pas pires que les Russes ou les Français, mais eux ne s’attendaient pas à ce qu’on les aime et se fichaient de ne pas l’être. Contrairement aux Américains : même après avoir lâché deux bombes atomiques sur les Japs, ils voulaient encore être aimés.
Le secret, dans ma profession, c'est d'avoir des réponses toutes prêtes aux questions auxquelles les autres n'ont même pas songé.
Derrière la table, un autre homme en uniforme noir, affichant cette expression peu cooperative que l'on rencontrait un peu partout en Allemagne. Le visage des instances et de la bureaucratie totalitaires. Ce visage ne cherche pas à plaire. Il n'est pas là pour vous rendre service. Il se moque que vous viviez ou que vous mourriez. Il ne vous considère pas comme un citoyen, mais comme un objet à trier - direction l'escalier ou la sortie. C'est à ça que ressemble un homme quand il cesse de se comporter comme un être humain pour se transformer en une sorte de robot.
Une obéissance absolue. Des ordres exécutés sans hésitation. Des rangs et des rangs serrés d'automates casqués d'acier.
En tant que détective - parmi d'autres - de l'Adlon, j'étais censé interdire l'accès de l'hôtel aux voyous et aux assassins. Ce qui pouvait se révéler épineux quand les voyous et les assassins en question étaient des responsables Parti nazi.
Il y avait certes appartements plus petits à Berlin, mais c'étaient en général les familles de souris qui les obtenaient en premier.
C'était un boulot barbant. Qui me barbait moi-aussi. Au point que je me faisais l'effet d’être un pied de veau en gelée.
Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n’est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu’un qui les change en lois.
Tout ce que je savais sur Bonn, c'est que Beethoven y était né. Il se trouve que j'étais allé à Bonn. Une seule fois. Par erreur. Mais, avant 1949, rares étaient ceux qui en avaient entendu parler, a fortiori qui savaient où elle se situait, et, encore aujourd'hui, on l'appelait ironiquement le "village fédéral". Bonn était petite, Bonn était insignifiante, mais Bonn était par-dessus tout un petit coin tranquille, et je me demandais pourquoi je n'avais pas songé plutôt à y habiter. Pour un homme comme moi, résolu à mener une existence totalement anonyme, cela semblait parfait. On pouvait passer toute sa vie à Bonn sans même s'apercevoir qu'on était sourd.
-L'histoire allemande n'est rien de plus qu'une série de moustaches ridicules . "