AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 405 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après quelques années de pause, je me suis plongé à nouveau dans les aventures de Bernie Gunther. Et le plaisir est au rendez-vous. Incidemment, je me demande pourquoi j'ai tant tardé avant de m'y remettre. Vert-de-gris commence à Cuba, où Gunther se la coule douce. Malheureusement, il a le don de s'attirer les ennuis, ou bien les emmerdes lui courent après. Dans tous les cas, le voici arrêté par la CIA qui le ramène en Allemagne – alors que les crimes de guerre contre les nazis continuent – où on l'interroge sans relâche pour lui soutirer toutes sortes d'informations, à commencer sur Erich Mielke. C'est l'occasion pour Gunther de remonter le fil de ses souvenirs, alors qu'il était flic à Berlin. Donc, on alterne entre 1954 et 1931, puis 1940 ainsi que 1945-46. J'aime bien ces voyages dans le temps, voir la capitale allemande pendant la montée du nazisme, Paris pendant l'occupation, les camps de travail soviétiques, etc. C'est assez réussi, la description précise des lieux et de l'atmosphère permet de bien visualiser le tout, de croire qu'on y est. Coup de chapeau à l'auteur Philip Kerr pour la rigueur de ses recherches. Aussi, le mélange entre roman historique, roman d'espionnage et roman policier est très bien dosé. Kerr maitrise tous ces genres en créant une aventure originale, riche et intéressante. Par moment, ça pouvait donner l'impression de s'étirer en longueur et d'aller dans toutes les directions mais le lecteur averti saura que, plus on avance, plus on se rend compte que tout est bien ficelé. La finale, où tout le monde trompe tout le monde, est un vrai pied de nez aux organisations gouvernementales. Je me permets une petite parenthèse : j'ai trouvé surprenant mais éclairant l'opinion que les Allemands et les Américains se faisaient de la collaboration française et du fascisme dans l'Hexagone pendant la guerre, qui diverge beaucoup de l'idée de la résistance glorieuse qu'on nous ressasse éternellement – pas que je veuille diminuer le courage de ceux qui se sont battus pour contribuer à la libération.
Trilogie berlinoise et les tomes suivants sont devenus une série culte et, outre l'excellence de la reconstitution de cette époque troublée, le personnage de Bernie Gunther y est pour beaucoup. Social-démocrate convaincu, bourru mais diablement efficace et foncièrement honnête, il n'a pas la langue dans sa poche, lui causant parfois quelques difficultés. Il hait les nazis mais se voit contraint de travailler avec/pour eux en de maintes occasions – ce n'est pas comme si on avait le choix si on tenait à sa peau. C'est qu'il est un devenu en expert dans l'art de survivre. Gunther est un personnage avec beaucoup de profondeur (et d'humour, j'adore son sarcasme) qu'il me plait de retrouver. On y voit un homme qui a connu les horreurs de la guerre et un pan des exécutions de masse et il ne le souhaite à personne, pas même aux communistes, que pourtant il ne porte pas dans son coeur. Bref, il est humain. On aurait pu croire que la fin de la guerre et la chute du régime nazi lui aurait permis de se retirer mais non : la guerre froide contre communiste ne fait que commencer et cet homme aux multiples talents sera se rendre utile, même malgré lui… J'ai hâte de lire la suite de ses aventures.
Commenter  J’apprécie          530
On retrouve dans cet opus notre détective inspecteur Bernie Gunther dans , une nouvelle fois, une mauvaise posture.
Un jeu de chat et de souris dans une Allemagne découpée en quatre, comme le nombre de vainqueurs qui se partagent le gâteau, des poursuites, des quiproquos, de l'espionnage, du contre espionnage, du contre contre espionnage, c'est à ne plus s'y retrouver.
On retrouve aussi tout au long des ces presque 600 pages beaucoup des personnages des autres livres de P.Kerr, il vaut donc mieux avoir lu quelques uns des autres tomes pour suivre celui-ci.
On a l'impression du 'livre testament "de Bernie Gunther, il donne le meilleur de lui même mais aussi fait ressortir sa part sombre entre ironie, sarcasme; lassitude et contre pied de l'Histoire avec un regain d'espoir dans les toutes dernières phrases.
Commenter  J’apprécie          180
Ma 7ème aventure avec Bernie Gunther s'achève. 1954 : il est arrêté par la CIA en tentant de fuir Cuba. Il est incarcéré à Guantanamo, puis à New York et enfin dans la prison de Spandau à Berlin. L'agence américaine de renseignement s'intéresse de près à son rôle dans la SS, à une époque où il portait l'uniforme " vert-de-gris ". Il se retrouve, au fil de l'histoire, tiraillé entre les divers services de renseignement des alliés. Ses interrogatoires nous retracent les périodes les plus sombres de sa vie. Sa liberté et sa vie dépendent maintenant des ruses et subterfuges qu'il va savoir mettre en place pour échapper à leurs griffes.
Philipp Kerr nous permet de retrouver dans ce tome un Bernie Gunther toujours aussi ironique et cynique. Séjour d'investigation dans la France vaincue, SS sur le front russe et captif dans un camp soviétique après la défaite allemande, il nous éclaire sur les périodes noires de son personnage fétiche. Conclusion : vivement que commence ma lecture de la 8ème aventure de Bernie Gunther.
Commenter  J’apprécie          160
Un roman passionnant : j'ai beaucoup aimé suivre l'interrogatoire de Bernie Gunther, ancien SS, arrêté en 1954 par la CIA.
Le fonds est très riche : depuis la seconde guerre mondiale vers la guerre froide, l'auteur mêle réalité et fiction pour nous présenter un monde plein de trahisons, de petits arrangements et de manipulations.
En revanche je mettrais un petit bémol pour la forme : je n'ai pas beaucoup accroché avec le style de l'auteur, sec, froid et tranchant.
J'essaierai un autre roman!
Commenter  J’apprécie          140
Vert-de-gris comme l'uniforme Feldgrau des soldats allemands durant la Seconde guerre mondiale, vert-de-gris comme la patine du temps agissant telle une couche de protection sur le personnage de Bernard Gunther, ex-commissaire de police prussien, ex-détective privé, ex-officier de renseignement du SD et qui joue dorénavant un jeu dangereux entre Services secrets américain et est-allemand.
Philipp Kerr nous régale encore une fois, en dépeignant les premiers moments de la France occupée, les lendemains de la défaite nazie avec les camps de prisonniers pour nazis et une ville de Berlin par encore coupée en deux mais déjà l'objet de luttes obscures et pleines de faux-semblants entre ex-alliés.
L'auteur maîtrise l'époque, le contexte à merveille comme à son habitude et Bernie Gunther survit à toutes sortes de péripéties et de situations parfois tragiques. le romantisme de notre héros y est cependant moins présent qu'à l'accoutumée, fait d'apparitions en pointillés. Il nous surprend même par un final particulièrement retors qui interroge d'ailleurs un peu quant à la psychologie du personnage.
Me voilà désormais au seuil du dernier roman écrit par Kerr et premier historiquement parlant, Metropolis...
Je crois que je vais laisser passer quelques ouvrages entre-temps, histoire de savourer cet ultime opus de la formidable saga des Bernie Gunther. de mon point de vue, les douze volumes peuvent prétendre figurer dans le rayon histoire d'une bibliothèque, tellement cette oeuvre littéraire participe d'une meilleure compréhension de cette époque sombre de l'histoire européenne du XXe siècle.
Commenter  J’apprécie          113
Comme de coutume, il nous faut ici suivre Gunther dans ses pérégrinations ,de Cuba au goulag pour revenir à Berlin sa ville référente.
C'est compliqué ,il est conseillé de ne sauter ni page ni chapitre sinon on perd le fil (la filature ).
Doué pour évacuer les questions délicates ,concernant notamment sa philosophie et ses états d' âme ,il joue autant de son charme que de son humour décapant ; lorsqu'on veut sauver sa peau il faut parfois faire mine de n'avoir rien à perdre.
Sont fort bien décrits les protagonistes des services de contrespionnage américain, soviétique et français qui s' arrachent la collaboration des anciens de la SS (essentiellement la SS ,la Wehrmacht étant négligée )
On découvre la place et le rôle du général SS R. Heydrich** lui même dans le collimateur de ses pairs ; cet officier est un acteur majeur de l'entreprise d' extermination des populations juives et n'apprécie pas l'état major berlinois .
Il fait bande à part et se méfie de tous mais donne des missions à Gunther ,bien qu'il ne soit pas nazi et reste à bonne distance des communistes .
Au passage on note le rôle de Staline dans la guerre d'Espagne où les envoyés de Moscou ont massacré nombre de républicains anti fascistes (anarchistes et supposés trotskistes )
Bref c 'est là un "éclairage du terrain" : l' Allemagne après la chute de l'appareil nazi et le dépeçage par les alliés .
Souvent évoqués les bombardements britanniques sur les villes et la mort d' innocents ,ainsi que la présence de la Division Charlemagne décimée autour de Dantzig (Gdansk )
Enfin tableau très noir de la collaboration en France .*
Et une fois le livre refermé aller consulter le pedigree du tristement célèbre Erich MIELKE ...

Pour découvrir le monde de Ph KERR il vaut mieux ne pas choisir ce roman historique mais plutôt Métropolis ou clairement sa Trilogie Berlinoise.
* Sur ce point les enquêtes de Robert PAXTON sont exhaustives et accessibles.
** Sera tué en 1942 dans un attentat en Tchécoslovaquie par des partisans .
ps au traducteur >>>Petit bémol : traiter les soldats russes de " Popov" n est pas du meilleur goût ,enfin j'ai pas aimé, les soviétiques ont eu un rôle majeur dans la chute du nazisme quoique l on pense de la suite ...
Commenter  J’apprécie          80
L'ex-pion qui mimait

Voici la 7ème "aventure" de Bernie Gunther, l'ex-flic de la Kripo berlinoise.
Son parcours l'avait déjà conduit d'Allemagne à Cuba, en passant par l'Argentine, entraîné dans la tourmente de la débâcle allemande, tour à tour flic, soldat, SS, mafieux...

Cette fois ci, des circonstances imprévues l'éloignent des Mojitos et autres Cuba Libre et lui font reprendre contact avec le sol de l'amère patrie.

Là, il se retrouve entre les mains des différents réseaux d'espionnage qui se partagent les places dans la Gross Berlin. Chaque pays tour à tour, va essayer de le manipuler.
C'est mal connaître Gunther, qui ne se laisse pas facilement abuser et qui sait aussi, jouer à faire semblant.

Le roman est bâti sur une série d'histoires racontées lors des différents interrogatoires auxquels Gunther est soumis. On revient ainsi sur certaines étapes de son parcours, avec des détails pour la plupart ignorés jusque là du lecteur fidèle. Je pense notamment à ses excursions aux camps français de Gurs et du Vernet ou aux séjours avec ses collègues à l'air SS, en Russie.

Cette revue de détails, ces retours en arrière réservent sans doute ce livre à ceux qui sont déjà familiarisés avec le parcours du "héros".

Sous cette réserve, je trouve qu'il s'agit du meilleur roman de la saga Bernie Gunther entamée avec la "Trilogie berlinoise".
L'écriture est resserrée, le déroulement est clair, cohérent et le cynisme de Gunther, mieux canalisé, moins démonstratif que par le passé. Et bien sûr, Gunther conserve cet humour mordant qui agace tous ses interlocuteurs mais ravit le lecteur.

Reste cette personnalité complexe , tour à tour victime et coupable, détestant aussi bien les nazis que les communistes, les Français que les Américains.

Bernie est surtout las d'être considéré comme un pion : "je suis fatigué de tout ce foutu cirque. Pendant 20 ans, j'ai été forcé de travailler pour des gens que je ne pouvais pas sentir. Heydrich. le SD. Les nazis. le CIC. Les Peron. La mafia. La police secrète cubaine. Les Français. La CIA. La seule chose que j'ai envie de faire, c'est de lire le journal et de jouer aux échecs".

Philip Kerr dresse un constat aussi passionnant que lucide. C'est le SOS, d'un terrien en SS qui découvre le Berlin de l'après-guerre et les manoeuvres des puissances occupantes, l'incroyable clémence dont ont pu bénéficier les pires criminels, la survie dans un pays dévasté…

Environ 600 pages, sans gras superflu.
Très recommandable.
Commenter  J’apprécie          80
Cuba, 1954. Bernie Gunther se fait arrêter par la CIA à bord de son bâteau, en route pour Haïti, où il a promis d'accompagner Melba, une jeune femme qui fuit car elle a tué un policier. Il se retrouve aux mains des américains et aussitôt incarcéré à la prison de Guantanamo, au camp de Gitmo. Transféré à New-York, au Fort Williams, il dévoile sa véritable identité et son ancien statut de policier sous le 3ème Reich. Transféré ensuite en Allemagne,, dans la prison de Landsberg qui a détenu Hitler en personne, il raconte sa vie durant la guerre, avec ses années de prisonniers dans les camps russes, sa rencontre avec Erich Mielke, ses souffrances, ses trahisons et sa haine des nazis.
Ambiance glauque comme il se doit à cette réponse. A qui se fier pour survivre ? Tout y est. Plus qu'une véritable enquête, Philip Kerr nous fait suivre pas à pas la route de Bernie, jonchée d'horreurs, de traîtrise, d'exactions, de douleurs.
Une vraie mine d'informations...
Commenter  J’apprécie          70
Pour sa septième apparition en 1954, Bernie Gunther doit raconter les faits qui le lient, depuis 1931, au chef adjoint de la STASI, l'authentique Érich Mielke (mort en 2000 à 93 ans). Ce sera l'occasion de nous décrire les quelques enquêtes qu'il a du mener pendant cette période. En particulier dans les camps de prisonniers soviétiques. Il devra choisir en pleine guerre froide parmi les services d'espionnages américain, français et est-allemand. Son choix sera celui d'être fidèle à ses racines. Cet auteur écossais pénétre bien la psychologie allemande avide de revanche après la première guerre mondiale et les trop lourdes dettes qui découlèrent des exigences de la France. Tout est allé trop vite en 1939-1940 pour qu'ils puissent comprendre ce qu'il se passait réellement. Il évoque bien aussi la responsabilité des alliés dans la gestion de la fin du conflit et de la guerre froide. L'histoire de chaque pays renie l'histoire du pays voisin. Il suffit de se souvenir que les deux seuls dictateurs à envahir la Russie furent Hitler et Napoléon Bonaparte, dont nous fêtons l'anniversaire cette année 2021. Nous serons bien les seuls en Europe.
Commenter  J’apprécie          60
Le passage de Bernie Gunther dans les camps Russe de prisonniers de guerre est évoqué à plusieurs reprises dans les tomes précédents. Cette fois on y est. Vert-de-gris n'est pas le plus simple des livres consacré au personnage. Il est en mauvaise position tout le long de l'histoire. Il y passe une bonne partie en prison. Tentant de survivre et de passer aux travers des mailles du filet avec le moins de casse possible. Philip Kerr était un auteur de polar brillant, connaissant à merveille son personnage. Les lecteurs qui comme moi lisent l'histoire dans l'ordre, dans son désordre organisé, sont sérieusement attaché à Bernie à ce stade là. Et il faut être assuré qu'il va s'en sortir pour tourner les pages les unes après les autres.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (919) Voir plus



Quiz Voir plus

Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

10 questions
123 lecteurs ont répondu
Thème : Philip KerrCréer un quiz sur ce livre

{* *}