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3,89

sur 405 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une merveille que ce septième opus de l'excellente saga de Philip Kerr. A travers ce livre, bernie gunther est arrêté puis trimbalé de prisons en prisons, on passe de la CIA, au MVD (l'encêtre du KGB) et le SDECE (service Français), et même les Allemands de la STASI. Bernie Gunther fait un retour sur son passé.

J'ai été emballé par les allés,retour entre passé et présent, la description des camps de prisonniers Russes est une horreur. Mais visiblement l'auteur bien documenté, son écriture fluide et claire permettent de lire facilement ce roman. Bernie Gunther ne se laisse pas manipuler et refuse de «donner» un compatriote quelque soit ces actes.

L'auteur nous donne à réfléchir entre, juger un homme sur ce qu'il fait et le juger sur des a priori, sa classe sociale, son milieu. Vaste sujet....

j'essaie de lire les livres de philip Kerr consacrés au «nazisme» et à Bernie Gunther dans l'ordre de parution et ce Vert de Gris est mon préféré mais l'aventure continue...
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La perspective d'espionner son employeur pour le compte d'un flic cubain ne lui souriant guère, Bernie Gunther décide de mettre les voiles vers Haïti. Grave erreur ! Il est intercepté par la CIA, envoyé à New York puis Berlin. La guerre est finie depuis maintenant neuf ans mais Bernie est toujours un nazi recherché pour crimes de guerre. Les Américains sont prêts à composer avec ce fait, à condition qu'il les aide à mettre la main sur Erich Mielke, le numéro deux de la Stasi. Et ils ne sont pas les seuls à voir en lui une source d'informations de premier ordre. Les services secrets français aimeraient eux aussi profiter de certains renseignements. Interrogés, menacés, manipulés, Bernie parle, se raconte et raconte son pays, la guerre, les SS, ses liens avec Heydrich, les camps de prisonniers en URSS, sa rencontre avec Mielke. Rattrapé par son passé, le flic berlinois ne dit pas tout ; le but étant de sauver sa peau sans se renier.

Ce septième opus des aventures de Bernie Gunther nous fait voyager dans le temps (1954/1931/1940/1945/1946) et dans l'espace (Cuba, Etats-Unis, Allemagne, France, URSS).
On y retrouve l'ex-flic berlinois en mauvaise posture (comme souvent), considéré par les Alliés comme un criminel de guerre. Une situation peu enviable qui permet à Philip Kerr de démontrer l'hypocrisie de ces mêmes Alliés, prêts à tous les compromis pour quelques informations. En 1954, les Allemands sont certes toujours considérés comme des monstres, mais le nouvel ennemi se situe à l'Est. Alors on peut libérer un nazi sans sourciller s'il a des renseignements sur les intentions des soviétiques.
L'Allemagne est exsangue, Berlin occupé, les prisonniers de guerre rentrent au pays en héros et Bernie reste fidèle à lui-même…loyal, méfiant, cynique. On en apprend davantage sur ses activités durant la guerre, son passage sur le front de l'Est, ses remords d'avoir fait exécuter des communistes, son refus de tuer des juifs.
Encore une fois, Philip Kerr nous offre une formidable leçon d'Histoire, sans manichéisme, nous donnant à voir, aussi bien les souffrances des Allemands que la collaboration active des Français…
Un tome sombre et passionnant.
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Vert-de-gris détonne dans les romans Bernie Gunther de Philip Kerr. Effectivement dans celui-ci pas de réelle enquête pour l'inspecteur cynique. Au contraire, c'est plutôt lui le suspect. Cernés par différentes agences de renseignement ( CIA, SCEDE, Stasi), Bernhard Gunther se retrouve en pleine guerre froide à devoir dévoiler certains aspects de sa vie lorsqu'il était en "vert-de-gris", nom donné à l'uniforme allemand.

Ce roman peut-être très appréciable si on est à la recherche d'éléments biographiques sur notre héros. Ici on apprend son séjour en France, son envoi sur le front russe et surtout sa captivité dans les camps soviétiques. L'élément central étant toujours le même personnage que la CIA cherche à épingler : Erich Mielke, chef de la Stasi, que Gunther aurait rencontré de nombreuses fois dans le passé.

Comme à l'accoutumée, le personnage est cynique à souhait et les faits sont très bien documentés. Je le conseille à tout ceux ayant lu un certain nombre d'ouvrages de la série. En revanche, pour ceux étant à la recherche d'un bon polar ou découvrant Philip Kerr, je leur conseille de passer leur chemin...
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Au prétexte d'un « débriefing » par les services américains et alliés de Bernie Gunter fuyant Cuba en 1954, Kerr renvoie son héros à ses souvenirs des sombres moments de la seconde guerre mondiale, quand comme nombre de ces collègues de la « Kripo », il s'est retrouvé versé dans les Einsatzgruppen, officiellement pour faire la chasse aux partisans.
Face à cette incorporation forcée, Bernie essaye de survivre à la guerre en cours et pourchasse les agents du NKVD, aussi dangereux et impitoyables pour les populations locales que ne l'est la Gestapo. Staline ou Hitler, même dégâts pour Bernie... Mais voilà qu'au détour de ses missions, il voit de ses yeux la réalité des exécutions de masse en Biélorussie. Bernie, l'ex flic berlinois qui portait une certaine idée de la justice, se trouve tourmenté par sa conscience. Grande gueule comme toujours, il sait pas se taire face aux ordres déments. L'anéantissement de toute une partie de la population est proche. C'est finalement son ancien chef à la crim berlinoise, Arthur Nebe, qui lui sauve la mise.
De tous les épisodes de Bernie Gunter, celui-ci est le plus tourmenté et le plus marqué par l'indicible que fut la guerre à l'Est et par les massacres de civils qui l'accompagnèrent. Kerr prend le lecteur par les tripes et plus qu'un cours sur la seconde guerre mondiale, le fait réfléchir sur ce que l'homme peut faire de pire, ce à quoi Bernie Günter ne peut décidément pas s'adapter.
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Ce tome fait partie de la série consacrée à Bernie Gunther, on le retrouve en 1954, en pleine guerre froide, alors qu'il est interrogé sur des évènements se situant principalement en 1940 et 1946. le contexte historique de ses mésaventures est bien documenté et constitue un attrait de la série car on voit de l'intérieur les tensions existant entre les clans au sein de la société allemande. Les jeux de coulisses entre Américains, Russes, Britanniques et Français dans le Berlin d'après-guerre donnent un aperçu éclairant des tactiques d'espionnage et de manipulation en cours à l'époque.

Le personnage de Gunther est fascinant, lui qui doit composer avec les commandes des chefs nazis, ses propres convictions et toujours mesurer le degré de compromis qu'il est prêt, ou qu'il est obligé, de faire entre les deux. Non pas qu'il se pose en victime car il est trop conscient, habile et retors pour cela, mais sa marge de manoeuvre est parfois très mince et il se trouve souvent au bord du gouffre. À la fois militaire, policier et espion il doit tirer plusieurs ficelles ne serait-ce que pour survivre dans cet univers où la vie humaine ne vaut pas grand chose. J'aime la perspective qu'adopte l'auteur pour nous faire naviguer dans ces eaux troubles; un héros ambigu, rien de moralisateur, aucun parti-pris affiché bien que plusieurs questions fondamentales sont abordés. Si on reste au premier niveau c'est déjà un très bon roman, lorsqu'on y songe un peu plus il n'en devient que meilleur.
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Une leçon d'histoire plus qu'un roman policier ou qu'un roman d'espionnage

Une fois de plus, grâce à son personnage de policier allemand détestant le nazisme, Bernie Gunther, Philip Kerr nous fait revivre ce que pouvait être la vie à Berlin avant, pendant et après la guerre, mais aussi à Paris en 1940, en Ukraine en 1941 et dans les camps soviétiques pour prisonniers allemands (mais pas que).
L'intrigue tourne autour de la recherche d'un communiste allemand sauvé à au moins deux reprises par Gunther et qui va devenir un des plus hauts responsables de la police secrète soviétique, puis allemande de l'Est. Ce sont les Américains qui le recherchent et ils comptent sur Bernie qui est leur prisonnier en 1954 pour l'identifier et pour s'en emparer. (Pour rappel, Bernie est tombé entre les pattes de la CIA en tentant de fuir Cuba sur son bateau). Bernie va passer un temps entre les mains des services secrets français également;
Philip Kerr a effectué de remarquables recherches pour que ses personnages soient crédibles, n'hésitant pas à recourir à des personnalités ayant réellement existé.
Ce livre, moins policier que les autres, décevra peut-être certains admirateurs de l'oeuvre de Philip Kerr. Pour ma part, je l'ai enfilé en un week-end et j'enchaîne avec "Prague fatale".
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Ce septième tome des aventures de Bernie Gunther est un peu particulier. Bien qu'il soit la suite logique du précédent et se déroule en 1954, à l'époque de la Guerre froide, il nous replonge dans la Seconde Guerre mondiale. Utilisant l'analepse, Philip Kerr contraint son héros à un retour en arrière permettant d'éclairer le passé de certains personnages haut placés dans la hiérarchie de l'Allemagne de l'Est. Par ce procédé, il permet ainsi à Bernie de justifier certains de ses actes et se permet, lui, d'affiner encore la personnalité de son enquêteur.

Par ces fréquents retours dans le passé, Philip Kerr revient sur des événements déjà évoqués dans les tomes précédents mais qu'il éclaire d'un jour nouveau, le temps ayant permis d'éclaircir certaines zones d'ombres. On retrouve ainsi des personnages ayant joué un rôle déterminant dans la vie de Gunther. Comme si Kerr avait souhaité, après relecture, préciser quelques faits ou les relier entre eux de manière plus logique.

Et cela fonctionne. Les ramifications entre le passé et le présent de 1954 apparaissent clairement. Les petits arrangements avec les faits et l'Histoire - sous prétexte de lutter contre l'ennemi commun désormais : le communisme - émergent au grand jour également.

Philip Kerr continue à susciter l'intérêt des lecteurs pour son personnage fétiche, qui flirte maintenant avec la soixantaine, en le gardant en phase avec l'évolution historique, politique et sociale de l'Europe d'après guerre. On sent aussi Gunther plus détaché, comme si le temps, la réflexion et le recul par rapport aux événements l'avait rendu plus sage. Cherchant à rester un esprit libre parmi tous ces manipulateurs, il n'en reste pas moins cynique et acerbe et sans illusion sur la nature humaine.

Toujours aussi documenté et riche historiquement, ce roman de bonne facture reste dans la veine des précédents : un style impeccable et alerte, une intrigue foisonnante et une touche d'humour venant rompre la noirceur des faits décrits. Doublé d'une réflexion sur les rapports humains (en temps de guerre ou de paix), cet opus amorce, me semble-t-il, la fin de la carrière de Bernhard Gunther. Je le quitterai à regret.

Lien : http://argali.eklablog.fr/ve..
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Ce que j'aime particulièrement dans les livres de Philip Kerr, c'est que ce n'est pas simplement un bon moment divertissant et agréable, mais également un cours d'histoire.

Cette fois-ci, nous sommes après-guerre, et nous suivons Gunther qui trace sa route dans plusieurs pays, parfois dans des hôtels, parfois dans des camps de concentration ou des prisons. L'ex-policier se fraye un chemin sinueux entre les différents camps de cette guerre froide.
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Un tome très dense, on navigue une nouvelle fois dans plusieurs époques.
On y suit un Bernie qui ne maîtrise pas grand chose, confronté à différents puissants, désireux de l'utiliser afin de servir leurs intérêts du moment.
Plus facile à suivre que les tomes précédents, l'intrigue est haletante, et les références historiques sont intéressantes
Je continue, direction Prague fatale
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Bon j'ai retrouvé avec plaisir Gunther qui en tentant de quitter Cuba se fait prendre par la CIA. Il est réexpédier en Allemagne mais celle de 1954 n'est plus celle qu'il a quitté.
Lors de son interrogatoire, il va se remémorer des souvenirs allant de 1932 à 1946, de la montée du nazisme aux geôles russes. Il parle également de sa visite au camp de Gurs qui se trouve près de chez moi.
Philip Kerr nous livre encore un magnifique roman d'espionnage où parfois on ne sait plus trop qui sont les gentils et les méchants...
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Bernie Gunther, un privé chez les nazis...

"Je ne suis pas un nazi. Je suis un Allemand. Ce n'est pas la même chose. Un Allemand est un homme qui arrive à surmonter ses pires préjugés. Un nazi, quelqu'un qui les change en lois" On m'a viré de la Kripo en 1934, et comme il faut bien vivre, je me suis retrouvé déguisé en privé dans l'établissement le plus select de Berlin :

Hôtel Savoy
Hôtel Berlin
Hôtel Regent
Hôtel Adlon
Hôtel Otto

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