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Critique de belette2911


Dans ce roman noir, nous allons voyager dans une Algérie bien trouble : les barbus sont là, l'islamisme et l'intégrisme règnent, tout le monde a peur, des intellectuels et d'autres se font assassiner…

Bref, pour ceux qui sont honnêtes, qui ne veulent pas manger de ce pain-là, qui n'ont pas soif de pouvoir, de fric, de sang, les temps sont durs.

Le commissaire Llob fait partie de ceux qui regrettent la splendeur de l'Algérie d'avant, sa fierté, sa douceur de vivre et qui, maintenant, marchent en vérifiant qu'il n'y a personne dans leur dos. Lui est honnête et intègre.

La première chose que j'ai appréciée, dans ce polar noir, c'est la plume de l'auteur, que je ne connaissais pas : acide, cynique, peuplée de métaphores bien tournées qui m'ont données l'impression de lire du Frédéric Dard, les allusions sexuelles en moins (même s'il y en aura, mais c'est minime) et la recherche des tournures de phrases en plus.

Le récit est trash et sans détours. L'auteur ne s'embarrasse du politiquement correct et son commissaire n'en a rien à foutre de ce qu'on pense de lui. Il est désabusé et ne se prive pas pour lancer des piques ou des réponses assez froides à ses interlocuteurs.

L'affaire, au départ, semble assez simple et basique : le commissaire Llob est engagé par Ghoul Malek, un ancien homme politique, pour mener l'enquête sur la disparition de sa fille pourrie gâtée de seize ans. Raté, c'est dans un sacré nids de vipère que le commissaire va mettre les pieds, le tout dans un pays ravagé par la violence, la corruption, les magouilles en tout genre.

Si au départ, j'ai été enchantée de ma lecture, arrivé à un moment, j'ai eu l'impression que le récit n'avançait plus et que l'auteur en profitait pour critiquer le régime de ces années noires. Il a raison, je ne lui donne pas tort, l'enquête n'étant là que pour nous plonger dans ces horreurs, tout au long du récit.

Oui, mais, à un moment donné, je me suis perdue, tellement c'était décousu et près avoir décroché durant quelques chapitres, j'ai réussi à raccrocher les wagons sur la fin.

Il faut donc savoir que ce roman noir n'est pas un roman avec une enquête ciselée, comme un polar ordinaire, mais juste une enquête pour que l'auteur puisse critiquer le régime, tout en contournant la censure.

Durant ses pérégrinations, notre commissaire nous promènera dans le haut de la société, où l'on fait des fêtes, où l'argent coule à flot, avant de nous expédier dans les bas-fonds où règnent les drogues, la misère, la pauvreté et où les ruelles sont de véritables coupe-gorges. Bref, des endroits loin des cartes postales touristiques !

Malgré le fait que je me sois perdue à un moment donné, cette lecture ne fut pas un fiasco et je ne regrette pas d'avoir découvert ce roman : j'ai aimé sa plume, ses expressions, son commissaire désabusé, le côté politique et le grand écart entre les soirées huppées et les ruelles pauvres (mais les deux sont fréquentées par des requins et des voleurs).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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