AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070409662
178 pages
Gallimard (19/10/1999)
3.44/5   145 notes
Résumé :
Da Achour ne quitte jamais sa chaise à bascule.
Chez lui, c'est une protubérance naturelle. Une cigarette au coin de la bouche, le ventre sur ses genoux de tortue, il fixe inlassablement un point au large et omet de le définir.

Il est là, du matin au soir, une chanson d'El Anka à portée de la somnolence, consumant tranquillement ses quatre-vingts ans dans un pays qui déçoit.

Il a fait pas mal de guerres, de la Normandie à Diên B... >Voir plus
Que lire après MorituriVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,44

sur 145 notes
5
6 avis
4
8 avis
3
6 avis
2
4 avis
1
0 avis
l''auteur de Morituri a publié, en 1997, ce thriller a un moment triste, trouble et violent qu 'a connu l ' Algérie .
C 'était l 'époque de la déferlante islamiste .La cohorte intégriste a tenté de semer la terreur et la peur au sein
d 'une population pacifique et calme .Cette dernière ne désire qu 'une seule chose : vivre en paix et sortir du
cycle de la violence !
Sera-t-elle laissée à vivre en paix ? Cette lecture ne m 'a
pas vraiment emballé car sa lecture est traumatisante et
perturbante .
Commenter  J’apprécie          518
Morituri est un roman qui date de 1997, signé Yasmina Khadra, pseudonyme féminin d'auteur homme qui, à l'époque était militaire et écrivain. Depuis, il s'est entièrement consacré à sa plume, toujours pertinente, voire impertinente pour les régimes liberticides que l'auteur combat à travers toute son oeuvre.
Morituri, se déroule dans une Algérie ravagée par le fondamentalisme religieux de certains, la soif de pouvoir et d'argent des autres, le manque d'état de conscience et d'humanité de tous. D'une lecture plus difficile, à mon sens, que les romans suivants, Morituri met en scène un commissaire Llob qui refuse le pouvoir de ces désaxés et leur recherche de pouvoir et d'avoir. L'écriture est hachée, les personnages nombreux, les dialogues durs, âpres et dérangeants. Ici, contrairement à d'autres écrits de Yasmina Khadra, il n'y a pas de place au lecteur pour choisir son camp, comprendre les personnages, réfléchir sur un choix de valeurs à poser. L'auteur y va franco, le ton est donné d'entrée de jeu, c'est la justice qui doit être poursuivie par l'enquêteur et les prédateurs d'humanité doivent être réduits à néant!

Les quelques dernières pages sont d'un tout autre ton, l'auteur y regrette tout ce qui faisait la splendeur, la grandeur et la fierté de son pays avant la montée des intégrismes et la prise en main du pays par les magouilleurs et les diseurs de faux dieux!

"""
Je regarde Alger et Alger regarde la mer. Cette ville n'a plus d'émotions. Elle est le désenchantement à perte de vue. Ses symboles sont au rebut. Soumise à une obligation de réserve, son histoire courbe l'échine et ses monuments se font tout petits. Alger vit à l'heure des idées fixes. Ses troubadours ne chantent plus. Partout où porte leur muse, ils la voient muselée. Leurs mains, orphelines, plutôt deux fois qu'une - d'abord pour la flûte qui s'enraie, ensuite pour la plume qu'on assassine - ne savent plus tâter le pouls de la terre comme elles le faisaient naguère lorsque nous étions sorciers et sourciers. Alger est un malaise, on y crève le rêve comme un abcès. [...] Nous étions pauvres mais, tels les nénuphars que les eaux croupissantes de l'étang n'altèrent pas, nous flottions à la surface des déboires avec une rare sobriété et nous guettions la lumière pour nous en inspirer. Puis, à l'éclosion du cocon et devant l'autodafé des serments, notre mémoire s'est 'désensoleillée'. le soir s'est installé dans nos coeurs, un soir sans lune et sans étoiles, sans audace ni tendre passion; une pénombre tendue en toile d'araignée dans laquelle nos prières s'amenuisent...
"""
Un petit regret, la version numérique que j'ai lue regorge de scories dans la mise en texte, en page (doublement de mots, coupures entre syllabes, mots manquants, ... Yasmina KHADRA ne mérite pas ces attaques de la langue qu'il maîtrise et sert de sa plume avec tant de justesse dans le ton.
Commenter  J’apprécie          192
Dans ce roman noir, nous allons voyager dans une Algérie bien trouble : les barbus sont là, l'islamisme et l'intégrisme règnent, tout le monde a peur, des intellectuels et d'autres se font assassiner…

Bref, pour ceux qui sont honnêtes, qui ne veulent pas manger de ce pain-là, qui n'ont pas soif de pouvoir, de fric, de sang, les temps sont durs.

Le commissaire Llob fait partie de ceux qui regrettent la splendeur de l'Algérie d'avant, sa fierté, sa douceur de vivre et qui, maintenant, marchent en vérifiant qu'il n'y a personne dans leur dos. Lui est honnête et intègre.

La première chose que j'ai appréciée, dans ce polar noir, c'est la plume de l'auteur, que je ne connaissais pas : acide, cynique, peuplée de métaphores bien tournées qui m'ont données l'impression de lire du Frédéric Dard, les allusions sexuelles en moins (même s'il y en aura, mais c'est minime) et la recherche des tournures de phrases en plus.

Le récit est trash et sans détours. L'auteur ne s'embarrasse du politiquement correct et son commissaire n'en a rien à foutre de ce qu'on pense de lui. Il est désabusé et ne se prive pas pour lancer des piques ou des réponses assez froides à ses interlocuteurs.

L'affaire, au départ, semble assez simple et basique : le commissaire Llob est engagé par Ghoul Malek, un ancien homme politique, pour mener l'enquête sur la disparition de sa fille pourrie gâtée de seize ans. Raté, c'est dans un sacré nids de vipère que le commissaire va mettre les pieds, le tout dans un pays ravagé par la violence, la corruption, les magouilles en tout genre.

Si au départ, j'ai été enchantée de ma lecture, arrivé à un moment, j'ai eu l'impression que le récit n'avançait plus et que l'auteur en profitait pour critiquer le régime de ces années noires. Il a raison, je ne lui donne pas tort, l'enquête n'étant là que pour nous plonger dans ces horreurs, tout au long du récit.

Oui, mais, à un moment donné, je me suis perdue, tellement c'était décousu et près avoir décroché durant quelques chapitres, j'ai réussi à raccrocher les wagons sur la fin.

Il faut donc savoir que ce roman noir n'est pas un roman avec une enquête ciselée, comme un polar ordinaire, mais juste une enquête pour que l'auteur puisse critiquer le régime, tout en contournant la censure.

Durant ses pérégrinations, notre commissaire nous promènera dans le haut de la société, où l'on fait des fêtes, où l'argent coule à flot, avant de nous expédier dans les bas-fonds où règnent les drogues, la misère, la pauvreté et où les ruelles sont de véritables coupe-gorges. Bref, des endroits loin des cartes postales touristiques !

Malgré le fait que je me sois perdue à un moment donné, cette lecture ne fut pas un fiasco et je ne regrette pas d'avoir découvert ce roman : j'ai aimé sa plume, ses expressions, son commissaire désabusé, le côté politique et le grand écart entre les soirées huppées et les ruelles pauvres (mais les deux sont fréquentées par des requins et des voleurs).

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          220
Algérie, peu de temps après l'Indépendance, un pays en perte d'identité gouverné par la mafia politico-financière et un réseau visant à abattre un certain nombre d'intellectuels qui dérangent.
L'intrigue de base est celle de l'enquête du commissaire Llob qui est engagé par un ancien homme politique sur la disparition de sa fille de seize ans. En acceptant cette affaire qui aurait dû se solder par un heureux dénouement et qui devait être une banale enquête de routine (en effet, qui sait s'il ne s'agit pas d'une simple fugue car qui peut imaginer ce qui se passe dans la tête d'une fille archi-gâtée de seize ans ? ), le commissaire Llob était loin de s'imaginer qu'il mettait les pieds dans un gigantesque bourbier et qu'il s'attaquait non pas à une seule personne, le ravisseur prétendu mais à tout un réseau très bien organisé qui fait d'innombrables ravages en Algérie, au point de la rendre en totale insécurité et la livre à la peur ?

J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman qui est en fait le premier d'une trilogie, dans laquelle le lecteur peut suivre les aventures du commissaires Llob, en raison de l'extrême violence que l'on y découvre et de certains passages qui sont assez crus. Toujours est-il que l'écriture est très réaliste et c'est d'ailleurs peut-être cela qui m'a effrayée mais qu'elle est entraînante et chargée d'Histoire. Histoire qui pimente les faits qui nous sont narrés dans ce court ouvrage et qui donne une valeur symbolique à la trame de ce dernier. Avis mitigé donc sur cette lecture mais que je recommande néanmoins !
Commenter  J’apprécie          131
Il s'agit du deuxième polar où l'écrivainalgérien Yasmina Khadra, pseudonyme de Mohammed Moulessehoul, met en scène son commissaire Llob.
Khadra est un ancien militaire qui eut à combattre la déferlante islamiste qui conduisit à une guerre civile dans les années 90. Il commença sa carrière de romancier en parallèle de sa carrière militaire, nécessitant, ainsi, pour des raisons évidentes l'emploi d'un pseudo.
Le roman met en scène ce fameux commissaire police Llob, qui est aussi à ses heures de loisirs un auteur de polars. À son petit niveau, il est amené à croiser des gens de la haute société, corrompus, installés dans un confort indécent qui tirent des ficelles diverses pour se maintenir au pouvoir. Y compris des ficelles commanditant des fondamentalistes et des terroristes, parfois bien pratiques.
Autant dire que son travail est à haut risque et peut s'avérer sans filet. Difficile de poursuivre une enquête où les suspects potentiels sont réputés intouchables ou bénéficiant de hautes protections. le livre est jalonné d'assassinats de collègues policiers mais aussi d'artistes qui refusèrent de se coucher, renforçant ce climat de peur qui baigne le livre.
J'aime ces romans où le policier Llob est aussi père de famille avec une épouse Mina qui sonne étrangement comme le prénom de la propre épouse de Khadra dont il se sert dans son pseudo. le fait de ne pas avoir eu à chercher bien loin certains points de son personnage, le rend plus proche du lecteur.
Ensuite, il y a le style "Khadra" que j'aime beaucoup aussi, un peu brut de décoffrage, très imagé qui tient parfois du persifflage, parfois du paillard jamais vulgaire.
"Madame Fa est superbe. Enveloppée dans une robe mouchetée de bijoux, on dirait de la charcuterie dans de la cellophane."
Parfois même empreint d'une certaine poésie quand il décrit certains paysages, certains douars. Surtout, ce que j'aime trouver chez Khadra, c'est l'amour qu'il porte à son pays et en même temps, l'immense amertume que le pays ait perdu la clé du champ de tir, des années après avoir acquis l'indépendance.
"Quand j'ai pris les armes contre le colon, ce n'était pas pour la fantasia. Je rêvais d'une Algériealgérienne avec des mosquées et des savants enturbannés. Je rêvais d'un pays fier de son identité, de son histoire, de son terroir, reconnaissable entre mille, ( …). Et que vois-je ? Alger aussi dépravée qu'une métropole d'outremer, un peuple sans personnalité, un destin d'une trivialité mortelle."
L'amertume de l'homme qui a dû s'exiler parce qu'il n'y avait plus le choix pour lui s'il tenait à sa vie. Aussi chaque petite victoire du commissaire Llob est sa petite revanche personnelle contre cet obscurantisme qui envahit sa patrie.
"Le soir s'est installé dans nos coeurs, un soir sans lune et sans étoiles, sans audace ni tendre passion ; une pénombre tendue en toile d'araignée dans laquelle nos prières s'amenuisent sans susciter de sérieuses inquiétudes".
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Quand je songe aux cités dortoirs qui pervertissent nos paysages, aux "fourre-gens" insipides, à peine inaugurés que déjà délabrés, où l'on cultive les inimités ; quand je pense aux bidonvilles qui continuent de s'étendre jusque dans les mentalités, les soupiraux béants sur des émanations sulfureuses, je ne me fais pas trop d'illusions sur les lendemains.
Ce n'est pas sur des châteaux de cartes que l'on édifie des civilisations. Ce n'est pas, non plus, avec des connivences mesquines que l'on s'élève au rang des nations.
Commenter  J’apprécie          210
"_La vraie carrière d'un homme, Lino, c'est sa famille. Celui qui a réussi dans la vie est celui-là qui a réussi chez lui. La seule ambition juste et positive est d'être fier à la maison. Le reste, tout le reste - promotion, consécration, gloriole - n'est que tape-à-l'oeil, fuite en avant diversion..."
Commenter  J’apprécie          200
"Un malheur n'arrive jamais seul. Il n'a pas assez de cran pour ça. Il lui faut impérativement une épreuve supplémentaire pour l'assister dans son travail de sape."
Commenter  J’apprécie          220
"_La folie est ce qui échappe au commun des mortels, fait-il d'un ton détimbré. Un savant est fou dès lors qu'il manifeste son érudition parmi les incultes. [...]
En réalité, Llob, il n'y a pas de vérité absolue, ni de mensonge fondamentalement faux : il y a seulement des choses auxquelles on croit, et d'autres auxquelles on ne croit pas..."
Commenter  J’apprécie          90
Je regarde Alger et Alger regarde la mer. Cette ville n'a plus d'émotions. Elle est le désenchantement à perte de vue. Ses symboles sont au rebut. Soumise à une obligation de réserve, son histoire courbe l'échine et ses monuments se font tout petits. Alger vit à l'heure des idées fixes. Ses troubadours ne chantent plus. Partout où porte leur muse, ils la voient muselée. Leurs mains, orphelines, plutôt deux fois qu'une - d'abord pour la flûte qui s'enraie, ensuite pour la plume qu'on assassine - ne savent plus tâter le pouls de la terre comme elles le faisaient naguère lorsque nous étions sorciers et sourciers. Alger est un malaise, on y crève le rêve comme un abcès.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Yasmina Khadra (111) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasmina Khadra
Yasmina Khadra est l'écrivain algérien le plus lu au monde.
Il a passé 36 ans dans l'armée, et a notamment lutté contre les groupes islamistes pendant les années 1990. Parallèlement, son premier livre est paru dès le début des années 1980, sous son vrai nom. Mais pour échapper à la censure militaire, il a finalement décidé d'écrire dans la clandestinité, sous pseudonyme, dès 1997. C'est ainsi que Yasmina Khadra est né, en empruntant deux des prénoms de son épouse. Il est l'auteur de nombreux romans, qui ont conquis des millions de lecteurs dans le monde entier. Portés par son talent de conteur, plaçant le sujet humain au premier plan, ils racontent aussi notre monde, ses dérives et ses espoirs. Parmi ceux-ci, "Ce que le jour doit à la nuit", "L'Attentat" ou encore "Les Hirondelles de Kaboul". Plusieurs de ses livres ont aussi été adaptés au théâtre, au cinéma, en bande dessinée.
Au cours de cette rencontre, Yasmina Khadra nous parle de son nouveau roman qui vient de paraître en poche aux éditions Pocket, "Les Vertueux", un livre au souffle narratif puissant, qui nous fait aussi découvrir tout un pan de l'histoire algérienne oublié et pourtant fondateur.
Pour retrouver son livre, c'est ici : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22541521-les-vertueux-yasmina-khadra-pocket
Et pour nous suivre, c'est là : INSTA : https://www.instagram.com/librairie.dialogues FACEBOOK : https://www.facebook.com/librairie.dialogues/?locale=fr_FR TWITTER : https://twitter.com/Dialogues
+ Lire la suite
autres livres classés : algérieVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus



Lecteurs (354) Voir plus



Quiz Voir plus

Livres de Yasmina Khadra

Comment s'appelle le personnage principal de "Ce que le jour doit à la nuit" ?

Malik
Yousef
Younes
Mehdi

5 questions
229 lecteurs ont répondu
Thème : Yasmina KhadraCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..