«La vie après la vie, c’est ce que nous laissons de nous dans le cœur des autres….»
- Peut-être, chuchota Carys, que certaines règles sont faites pour être détournées.
Quand on vous dit que quelque chose vous est refusé, je pense que c’est dans la nature humaine de commencer à en avoir envie.
- Je t'ai vu courir plus vite que tout le monde ici.
Tu es capable d'improviser. De t'adapter. Mieux que personne. Tu devrais diriger l'équipe. Tu es fait pour être un leader.
- (...) je ne suis pas un soldat, et je suis encore moins un héros
Nous avons tous besoin de faire notre part
- J'ai toujours pensé qu'à un moment donné, les choses deviendraient plus faciles. Qu'après avoir enduré tant d'épreuves, après nous être tant battus, nous aurions enfin un peu de chance.
Touchée par la profondeur de ses paroles, elle se penche vers lui pour le réconforter.
- Je pense que c'est dans la nature humaine de se battre.
Elle avait toujours eu besoin des autres. Elle tirait sa force de leur énergie, s'épanouissait à la chaleur de leur amour. Elle n'était capable d'atteindre son plein potentiel que sous un regard attentif. Malgré son désir d'indépendance, elle avait désespérément besoin d'être entourée.
La plupart des héros ne passent pas leur temps à éplucher des pommes de terre.
– C’est la fin. Leurs mouvements ne sont pas coordonnés, Carys respire trop vite – son souffle affolé sature son casque de cosmonaute. — C’est foutu. Je vais mourir… Elle tend le bras pour toucher Max, mais son geste le déporte plus loin, hors d’atteinte. — Mais non. — Si, on va mourir. Oh, mon Dieu ! Sa voix est saccadée, sa respiration superficielle. Le son ricoche sur les parois de verre du casque de Max. — Ne dis pas ça.
— Mais c’est vrai ! Oh, Dieu… Ils tombent dans l’espace en tournant sur eux-mêmes, deux grains de poussière sur le fond sombre de la nuit éternelle. — Ça va aller, on va y arriver. Max regarde autour de lui, mais il n’y a rien qui puisse les aider, rien d’autre que l’univers infiniment noir d’un côté et, de l’autre, la Terre suspendue en Technicolor dans l’espace.
Leur dispute silencieuse continue un moment tandis qu’ils dérivent vers l’obscurité, puis Max se roule en boule, les genoux remontés jusqu’au menton, les mains posées sur son casque. Et il hurle. Sans aucun moyen de se défendre, mal et trop peu entraîné par l’AEVE qui, à présent, l’abandonne au coeur de la nuit. Perdu, il hurle.