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EAN : 9781597970174
317 pages
Potomac Books Inc (30/11/-1)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

John Brady Kiesling, a twenty-year veteran of the foreign service, publicly resigned his position as political counselor of the U.S. Embassy in Athens in February 2003 to protest the Bush administration’s impending invasion of Iraq. He believed that the security, economic, and moral costs of this war, including the blackening of America’s image abroad, would far outweigh any benefit to the American people. In Diplomacy Lessons, Kiesling reminds readers that ... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

LEÇONS de DIPLOMATIE

C'est exactement cet ouvrage que le grand orateur Donald Trump a oublié de lire avant de s'engager dans la politique. Même s'il n'est pas trop tard, il est grand temps qu'il s'y mette ! Surtout que le sous-titre "Realism for an Unloved Superpower" - ou (un peu de) réalisme pour une superpuissance - est dans son cas plus qu'éloquent. Pourtant l'auteur, John Brady Kiesling, avait écrit ce livre à l'intention du génial Bush junior, après sa sage décision d'envahir l'Irak. Et ce haut diplomate a courageusement joint, à sa parole, l'acte : celui de sa démission aupres du Ministère des affaires étrangères des États-Unis.

Le slogan trumpien "Make America Great Again", se trouve, hélas, précisément à l'opposé des soucis d'un homme que l'on ne peut pourtant pas accuser de manque de patriotisme. Pour illustrer le grand besoin qu'a le sieur Trump de lire, toutes affaires cessantes, l'opus de Kiesling, je donne ci- dessous un aperçu de ses bêtises sur la scène mondiale. Je vous laisse bien sûr libre d'en modifier l'ordre de ses réussites.

Récapitulatif des perles diplomatiques de Mister Donald Trump :

~ Controverse nucléaire avec la Corée du Nord : bien qu'il faut admettre que le petit-fils du fondateur de la république, Kim Jong-un, n'est pas non plus un politicard raffiné (mais avec ses 34 ans, il est encore jeune, comparé à son concurrent qui en a plus que le double) ;
~ Retrait de l'accord de Paris sur le climat, contre tous les avertissements du monde scientifique ;
~ Menace de ne pas renouveler le pacte atomique avec l'Iran ;
~ Déclarations intempestives à l'égard de l'Amérique centrale et latine, ingérence dans la politique interne de Cuba, promesse d'un mur entre son pays et le Mexique, dont il enverra la facture à Mexico City (comme comble d'humiliation) ;
~ Considérations idiotes sur la politique industrielle de la Chine, le Japon et l'Allemagne, probablement trop efficaces à son goût ;
~ Menace de frapper l'acier en provenance des pays-tiers d'une taxe d'importation ;
~ Propos condescendants sur l'Union européenne et défenseur de l'erreur monumentale du Brexit ;
~ Augmentation des troupes américaines en Afghanistan ;
~ Interdiction d'entrée aux États-Unis pour les ressortissants de certains pays.

La liste n'est sûrement pas exhaustive, mais c'est déjà un splendide palmarès historique !

Accuser Trump de xénophobie serait peut-être un pont trop loin. Mais qu'il ne porte pas les non-yankees dans son coeur me semble évident. À l'exception, toutefois, d'une certaine Melania Knavs, Slovène d'origine, et devenue first lady. Même de son prédécesseur, il a fait, à l'époque, tout un tintamarre comme quoi il allait prouver que Barack Obama n'était pas américain. Seulement Donald, malgré toutes ses qualités, n'a pas l'étoffe d'un Tom Cruise dans un épisode de Mission Impossible.

Je pourrais continuer l'expression de ma profonde admiration pour ce personnage hors pair encore un bon bout de temps, mais je vais m'arrêter à un autre aspect de son sens inné pour la diplomatie : sa façon élégante de rencontrer ses homologues et plus précisément sa déjà légendaire poignée de main. La sympathique manière de broyer la main de son hôte a fait la une de la presse mondiale et les Américains l'ont baptisé "pull and shake". Cela fut particulièrement pénible pour le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, qui ne pouvait éviter une grimace de douleur, en février dernier. Seul Justin Trudeau a réussi à coincer la patte du cow-boy, mais le Premier ministre canadien est aussi un sportif accompli. Mais il y a pire, comme par exemple refuser un "handshake", comme il a fait avec la chancelière Angela Merkel dont il a ostensiblement ignoré la main tendue, en mars à Washington.

J'espère que John Brady Kiesling ne sera pas trop déçu de ma critique de son livre "Diplomacy Lessons", qui est un ouvrage certes bien documenté, mais qui a malheureusement été rattrapé par les événements politiques depuis l'année dernière. Son diagnostic, ainsi que ces recommandations pour une présence américaine sur l'échiquier international un peu plus bienveillante, gardent, bien entendu, toute leur pertinence. Et l'auteur, né à Houston au Texas en 1957, est historien de formation avant de devenir diplomate de carrière et sait donc de quoi il parle. Après sa démission à cause de la bêtise de Bush, il est retourné à l'université de Berkeley en Californie, ...comme professeur ! Il est aussi l'auteur d'un ouvrage sur la richesse archéologique de l'Arménie. Bref, un homme bénéficiant d'une intelligence nettement supérieure aux capacités de réflexion de Bush et Trump réunis.

C'est sûr que John Brady Kiesling ne sera jamais invité à faire partie des conseillers de Trump à la Maison-Blanche, où il préfère apparemment s'entourer de semeurs de zizanie, comme il n'y a pas longtemps ce mauvais génie de Steve Bannon, son ex grand stratège politique.
Mais attention messieurs, dans son oeuvre, l'auteur vous a prévenu pour la vengeance de Némésis, la déesse de la mythologie grecque qui châtie les pratiquants de l'hybris ou l'arrogance du pouvoir et l'orgueil démesuré.
Page 32, Mister President.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Je vous écris pour vous soumettre ma démission du Service Étranger des États-Unis et de ma fonction de conseiller politique de l'ambassade des États-Unis à Athènes. Je fais cela le coeur lourd...."

Lettre de John Brady Kiesling au Ministère des affaires étrangères des États-Unis, en date 27 février 2003, après l'invasion par Bush de l'Irak.
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