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Critique de sylviedoc


Enfin j'ai pu finir cette brique de 730 pages, que j'avais été obligée de laisser en plan à la fin de l'année scolaire puisque je l'avais empruntée au CDI. Et comme je n'ai pas l'intention de retourner dans le même établissement si j'ai la possibilité de travailler plus près de chez moi, il fallait bien le rendre...
Je pensais être restée sur une impression mitigée, mais en le re-parcourant, je m'aperçois que ce roman est quand même extrêmement riche et rassemble plusieurs facettes des multiples talents de cet auteur polymorphe. Je suis sûr qu'en l'écrivant, il s'est fait un immense plaisir à multiplier les références, non seulement à ses propres écrits, mais aussi à des auteurs qu'il admire (comme Lovecraft, ou évidemment les frères Grimm et autres conteurs), ou à de vieux films cultes, comme ceux que le héros regarde avec son père sur TCM.

Ma première impression était aussi que ce roman était destiné plutôt à un lectorat grands ados-jeunes adultes, et je continue à penser qu'il pourra constituer une très bonne approche de l'univers du King. Mais il serait dommage que les plus âgés ou les fans de longue date s'en privent, surtout qu'ils seront plus à même de repérer les innombrables clins d'oeil.

Je ne m'attarderai pas sur l'histoire en elle-même, elle a été très bien présentée dans d'autres retours (comme ceux, excellents, de @gruz, ou @Kirzy, pour ne citer qu'eux). Je confirmerai juste que les 240 premières pages se passent dans notre monde et introduisent le héros, le jeune Charlie, un garçon serviable et empathique, mais pas exempt de défauts non plus ! Il nous raconte d'ailleurs certains des coups pendables commis avec son compère Bertie (pas Berni, hein, ne confondons pas !). Les circonstances se mettent en place doucement, afin que le lecteur comprenne bien l'enchaînement de circonstances qui ont amené Charlie à entamer son périple dans cet autre monde, le royaume d'Empis, pour l'amour d'une vieille chienne, Radar. Et aussi pour tenir la promesse faite à son maître, l'acariâtre M. Bowditch, dont Charlie avait réussi à gagner l'amitié au terme de sa longue vie.

Et ensuite nous quittons le monde connu pour un voyage dans l'imaginaire toujours aussi fertile de maître King. Nous y rencontrerons une foultitude de personnages parmi lesquels je me suis un peu perdue (surtout quand j'ai repris ma lecture après des semaines d'interruption, il m'a fallu quelques retours en arrière pour re-situer tout le monde). Certains auront le coeur sur la main, et feront tout pour venir en aide à Charlie et Radar, d'autres bien sûr tiendront les rôles indispensables de méchants, comme dans tout conte de fée qui se respecte. Il y aura des princes et des princesses, pas toujours beaux et sympas, des êtres surnaturels, et des animaux surprenants (mais pas de licornes!). Il y aura moult rebondissements, on aura peur, un peu, on sera révolté, dégoûté parfois. Et il y aura aussi des moments tendres, de l'entraide et quelques bons sentiments, mais pas trop. Et tout ceci dans des décors très cinématographiques, j'imaginais déjà l'adaptation mais il faudrait un réalisateur à la hauteur...James Cameron ? Spielberg ?

Un roman foisonnant, où l'auteur a vraiment dû s'éclater à créer un nouvel univers tout en reprenant des ingrédients qu'il maîtrise à la perfection. Je ne parlerai pas de chef-d'oeuvre, il a déjà écrit bien mieux, mais honnêtement ce roman a dépassé mes espérances initiales. Il faut le lire avec l'esprit ouvert, un peu comme un enfant auquel ses parents raconteraient des histoires le soir. Si on se met à rechercher des invraisemblances ou si on reste trop rationnel, alors c'est foutu, on ne rentrera pas dans l'histoire. Je pense que le fait de l'avoir repris pendant une période de vacances, tranquillement, m'a permis de mieux le savourer. Si j'avais poursuivi ma lecture hachée au boulot, la sauce aurait moins bien pris et mon retour serait sans doute plus mitigé.

Un dernier mot pour évoquer le travail raffiné des deux illustrateurs en tête de chaque chapitre, Gabriel Rodriguez et Nicolas Delort, dont les images m'ont rappelé les gravures des vieilles éditions Rouge et Or de mon enfance. Il vaut mieux y revenir à la fin du chapitre, on les comprend davantage.

Et un ultime pour saluer le talent de Stephen King, qui sait encore, au bout de 50 ans d'écriture, séduire tant ses fans de la première heure que les jeunes qui le découvrent maintenant. Je n'en connais pas tant que ça qui y sont parvenus !
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