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Citations sur White Trash (16)

Une bonne travailleuse. Rien d'exceptionnel, mais ce qu'il faut de sensibilité pour jouer le jeu avec un vieil homme sénile et malodorant qui, s'il avait vécu dans un environnement plus naturel ou même vingt ans plus tôt seulement, serait dans sa tombe plutôt que dans cette unité. Les scientifiques travaillent d'arrache-pied pour prolonger la vie, mais, il faut bien le dire, c'est trop souvent aux dépens de la dignité. Cette infirmière est prête à mentir et à dire à son patient que tout va bien alors que c'est évident que ce n'est pas le cas. Une infirmière qui soulage les souffrances d'un homme mort. Un squelette. Elle fait un dur métier [...]
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Quand un patient commence à te donner des ordres c'est fini. Ruby a appris sa leçon très vite, elle s'est rendu compte qu'au fond, les patients veulent que tu gères leur vie. Comme un enfant, le patient veut se sentir en sécurité, veut croire que tu vas le soutenir dans sa maladie et le renvoyer chez lui en pleine santé. Les patients tentent, oui, mais une fois que tu as fixé les règles ils se détendent. Ils te testent au début, mais après, quand on te fait confiance c'est vraiment quelque chose, le meilleur compliment du monde. C'est donnant-donnant, comme dans la vie, on soulage les soucis qui pèsent sur les gens. la gentillesse, ca coûte rien, mais si un patient est mal-poli, comme Aggie peut l'être, Ruby sait reconnaître de la peur ou une tristesse plus profonde, mais elle n'est pas une imbécile pour autant et elle pose des limites et s'y tient, elle ajuste le bout du lit pendant que cette femme dont les organes sont pris d'assaut par un cancer regarde le ciel par la fenêtre.
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La menace d'un lavement ou d'un laxatif c'est très efficace pour la discipline.
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La violence n'est pas que physique, d'ailleurs, c'est mental aussi, et même si Ruby croit à l'amour et à la paix, elle est pas débile. On apprend tôt que les coups blessent, alors qu'en fait le corps se répare et ce sont les mots qui font vraiment mal. Les mots restent coincés dans la tête comme un cancer, des pensées pourries qui s'infiltrent dans le sang et se propagent comme une tumeur, qui foutent la merde. Le mépris de quelqu'un qu'on connaît, des mots amers et vicieux mais dans un paquet cadeau d'amour, [...]
Et puis la cruauté calculée, le poison des inconnus, des snobs qui te regardent de haut. Ca c'est une question de pouvoir. Il y a des gens qui utilisent leurs poings, d'autres leur langue.
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Le feu passe au vert et les ados démarrent en trombe. Une odeur de pneu brûlé pénètre par la ventilation du taxi. Jeffreys regarde droit devant lui en espérant qu'un malheureux ne fera pas les frais de cette puérile prise de risque. Il comprend le besoin d'excitation des jeunes mais comme il fait partie du corps médical il connaît les conséquences d'un tel comportement. C'est un problème dans la société.
Les gens sont toujours pressés, pris dans une sorte d'effervescence. Ils ne réfléchissent pas avant d'agir. Ou de parler. Ils sont incapables de réfléchir tranquillement à la vie et à son sens profond. Les jeunes sont les plus coupables, aucune conscience de leur propre mortalité sans parler de la mortalité des gens autour d'eux. Mais c'est une vérité générale. Les gens ont l'esprit confus, agissent au hasard. L'éducation canalise l'énergie de la jeunesse et a le mérite de mettre en place des schémas de comportement. Ce qui façonne à son tour la civilisation. Si on ne les contrôle pas, les êtres humains ne valent pas mieux que des gorilles.
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Ayant des responsabilités bien plus importantes que celles d’un simple médecin, il est essentiel qu’il garde l’esprit net. La santé de l’État et la stabilité de toute la population sont en jeu, ce qui n’est pas rien. Son rôle, il faut bien le dire, est tout à fait primordial, mais il ne le dirait jamais comme ça, et ne le pense même pas. C’est un homme modeste. Mais en tant que travailleur hautement qualifié s’y connaissant en économie et en médecine il observe la santé de la nation depuis un sommet plus élevé que les médecins. Loin du train-train quotidien il est à même de saisir les enjeux plus larges. C’est à lui qu’il incombe de surveiller la distribution des fonds et d’aider à guider les ressources là où elles sont les plus nécessaires. Il prend en compte tous les facteurs. La santé de l’hôpital repose sur ses épaules. C’est un microcosme de la nation. Les éléments les plus qualifiés de l’hôpital, les consultants et les médecins le traitent comme il se doit, une fois qu’ils ont compris qu’il n’est pas là pour réduire leur budget. À un niveau inférieur de l’échelle hiérarchique, les infirmières et les travailleurs auxiliaires sont plus difficiles à convaincre. Il explique cela par leur mauvaise éducation, les spécialistes ont tendance à venir de meilleurs milieux et sont plus à même de contrôler leurs émotions. Ils comprennent les arguments logiques alors que les auxiliaires sont plus irrationnels et pensent sur le court terme, aveuglés par les sentiments. Mais Jeffreys a su rallier le personnel par la simple force de ses bonnes manières. C’est un homme humble et les gens se prennent vite de sympathie pour lui. C’est un travail difficile, mais il faut bien que quelqu’un le fasse. Le cliché le fait sourire.
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Ron lui fait signe, il se redresse dans son lit. Ça fait un moment qu’il est là déjà, mais il va pas tarder à rentrer, c’est un vrai personnage lui, il en a des histoires à raconter, et les yeux qui pétillent avec ça. Ruby parle à tous les patients, mais Ron c’est autre chose. Quand elle a le temps elle s’assied près de lui dans la salle de télé et lui demande de raconter des histoires sur Calcutta et Lima et tous les endroits qu’il a vus quand il était dans la marine marchande. Elle l’aime bien Ron, il a quelque chose de spécial, il en sait un paquet mais il est humble en même temps. Si Ruby avait un grand-père elle voudrait qu’il soit comme ça.
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Ben ne voit au fond que des formes, ses yeux qui pleurent et sa cataracte ça le ramène à quand il venait de naître et qu'il essayait de comprendre ce que pouvaient bien renfermer les contours, en tout cas c'est ce que dit maman, la gueule de Ben tout chiot encadrée aux quatre coins de la pièce, sa truffe on dirait du caoutchouc, elle s'agite quand il renifle le monsieur, ça sent l'après-rasage et l'antiseptique, Ruby parie que c'est goût fraise, elle est assise tout en haut de l'escalier, personne ne peut la voir, maman a lu l'histoire, elle a dit : «le marchand de sable va passer», elle lui a fait la caresse sur les yeux et les cheveux, et d'habitude Ruby est une petite fille sage mais ce soir elle n'arrive pas à dormir, les yeux de maman sont rouges comme si elle avait pleuré, et c'est pour ça que Ruby épie à travers la rampe de l'escalier, les longs doigts de maman caressent la tête de Ben, survolent ses paupières, tout doucement, le son de sa voix qui murmure, c'est un bon chienchien ça, un beau chienchien, les yeux de Ben se referment, il soupire du fond de sa poitrine, dans son coeur, il est content, si content de ne pas être obligé de bouger, il a pas mal quand il se tient tranquille, la chaleur du feu électrique et la main de maman, il a besoin de rien d'autre, et Ruby regarde le monsieur dans sa drôle de blouse blanche qui parle tout bas, elle n'entend pas ce qu'il dit, il a la raie sur le côté, il porte une cravate, il se penche en avant et touche Ben, Ruby ne voit aucun des jouets de Ben qui traînent, pas de baballe, pas d'os en plastique, en fait elle comprend pas ce qu'elle voit, c'est qu'une môme.
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[...] et c'était pas gentil mais parfois c'est comme ça quand on a affaire à des amputations et des cancers du colon et des tumeurs au cerveau et des maladies du cœur, pour faire face, on utilise cet humour-là qui se moque de tout, comme si plus rien n'était sacré, [...]
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Quand on voit quelqu'un sur un lit d'hôpital, qui se demande ce qui va lui arriver, s'il va finir estropié ou mort, ça redevient un enfant. Même un gros dur, il s'effondre quand on fait sa toilette. Ils comptent sur toi les patients comme ils ont compté sur leurs mamans, avant, et ça crée un lien spécial. Leurs mamans elles leur ont torché les fesses, du coup c'est mort : ça leur fait ni chaud, ni froid quand ils font les malins.
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