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sur 118 notes
Lorsque j'ai aperçu « Issa Elohim » dans une petite librairie montmartroise, j'ai immédiatement été attiré par son titre énigmatique, qui mêle Issa, le nom donné à Jesus dans le Coran et Elohim le nom donné à Dieu dans la Torah. J'avais déjà découvert la superbe collection « Une heure-Lumière » qui s'attache à publier des pépites méconnues de Science-Fiction, à travers le très beau roman de Ian McDonald, « Le temps fut », qui explore habilement le thème du voyage temporel.

« Issa Elohim » nous conduit dans un futur proche, où le dérèglement climatique, le terrorisme et les guerres de religion ont bouleversé l'ordre mondial et jeté des millions de réfugiés sur les routes qui mènent à une Europe qui a fermé ses portes. L'agence européenne « Frontex » est ainsi devenue une véritable armée chargée de veiller à l'imperméabilité des frontières européennes.

Dans ce monde menacé par le chaos, des êtres étranges, possiblement extra-terrestres, appelés les Elohim ont fait leur apparition. La secte d'Aion regroupe les croyants pour qui les Elohim sont les nouveaux élus porteurs d'un espoir de rédemption. Les Elohim sont de jeunes hommes dont l'apparition soudaine en tenue d'Adam provoque des troubles électromagnétiques de courte durée, qu'il est impossible de photographier. Ils ont la faculté de disparaître soudainement pour réapparaitre quelques minutes plus tard à quelques dizaines de mètres du lieu de leur disparition, un phénomène appelé le « swap ». le plus célèbre d'entre eux, dénommé Noïm, a provoqué plusieurs milliers d'accidents cardiaques et au moins trois cents morts, lors d'un show gigantesque organisé à Rio au stade Maracanã.

La narratrice Valentine Ziegler est journaliste dans sa Suisse natale, aussi préservée que sécurisée. Elle entend parler de la présence potentielle d'un Elohim prénommé Issa, dans un camp de réfugiés tunisiens géré par Frontex. La jeune mère de famille, plutôt sceptique face à ce phénomène que de nombreux « croyants » qualifient de nouvelle épiphanie, entreprend le voyage jusqu'au camp où est censé se trouver Issa dans l'espoir de réaliser un reportage digne d'intérêt.

Elle va effectivement rencontrer le nouvel Elohim, dans le camp Frontex d'Araies, accompagné de Wissam, Joseph et Medhi, ses trois inséparables amis qui l'ont découvert, entièrement nu, dans une sorte de cratère au milieu du désert, tel un ange venu des étoiles. le jeune homme au physique délicat porte la robe traditionnelle islamique, la Jubba, et semble doté d'une sensibilité exacerbée. Et il n'apparaît effectivement pas sur les photographies que tente de prendre Valentine, qui va publier « Un Elohim au camp Frontex d'Araies ? » sur son flux d'information.

Cette rencontre avec Issa va bouleverser les certitudes de la narratrice et remettre en cause sa vision du monde. Elle va également chambouler son existence lorsqu'elle décidera de tenter d'aider le jeune homme à rejoindre la « forteresse » qu'est devenue la Suisse en compagnie de ses amis.

En imaginant une Europe recroquevillée sur elle-même et veillant à rester étanche à l'afflux potentiel de milliers de migrants parqués dans des camps situés à sa périphérie, le court roman dystopique de Laurent Kloetzer questionne sans manichéisme la question migratoire.

En évoquant l'apparition inexpliquée des Elohim, l'auteur interroge la recherche de sens de notre société qui a abandonné toute transcendance, et questionne la possibilité d'une épiphanie qui viendrait bouleverser l'ordre matérialiste établi.

« Issa Elohim » est un récit métaphorique qui soulève de nombreuses questions auxquelles il ne répond que partiellement. le surgissement d'un « Jesus » musulman évanescent, qui n'a de cesse de disparaître pour réapparaître quelques instants plus tard, garde sa part de mystère et évoque davantage un conte qu'un récit de Science-Fiction « classique ».

Si le parti de pris de ne jamais dissiper tout à fait le halo d'incertitude qui entoure Issa fait le charme du roman, il est en aussi sa limite. Qui est cet Elohim au coeur pur, qui ne semble garder aucun souvenir de sa vie antérieure ? Un extra-terrestre ? Un imposteur ? Un prophète ? le sauveur d'un monde à la dérive ? Est-il le véritable Jesus dont l'Apocalypse annonce le retour ?

« Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi » (Apocalypse 3:20)
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Laurent Kloetzer imagine un futur pas très lointain, une trentaine d'années dans le futur : dans ce monde, les lois et les moyens de freiner la migration se sont renforcés. Et il y a une part de mystérieux avec l'apparition de ce que l'on a nommé les Elohim, ils apparaissent et disparaissent, sont-ils des extraterrestres, des fantômes. Issa, L'un d'entre eux est repéré dans un camp de migrants en Tunisie, une journaliste s'y rend afin d'y faire un reportage, et de mener une enquête.

L'écriture est simple, elle apporte une ambiance de compassion avec le discours à la première personne du singulier par la voix de la journaliste. le récit est tout en douceur, le merveilleux semble presque naturel, et l'aspect procédural, de répression, de lutte contre l'immigration reste en arrière plan et pourtant, c'est bien en réalité le sujet principal de l'histoire. Par les chemins détournés de la science-fiction et du fantastique, l'histoire dénonce la privatisation des moyens anti-immigrations, de la politique sécuritaire, des moyens administratifs hypocrites. Pas de militantisme outrancier, au contraire, le système mis en place semble naturel pour les protagonistes et ne pose que de très légères crises de conscience.

Le récit est totalement politique, mais ne met jamais les gros sabots, et même il parvient à faire croire que ce n'est absolument pas politique, j'adore cette manière pudique de faire prendre des vessie pour des lanternes. L'auteur semble prendre des précautions : non non, c'est une jolie petite histoire anodine, et c'est effectivement le cas si on se contente du premier degré, par contre, on risque de passer totalement à côté si on ne fait pas marcher ses méninges. Il aborde aussi d'autres thèmes, les religions en particulier, et pareil, elle reste en arrière plan, il les présente comme un passage obligé, la nature angélique des Elohims favorise une certaine mystique, ce thème soulève en réalité plusieurs questions, de mysticisme, de charité, de récupération, d'interprétation subjective…

J'ai adoré la conclusion, je ne m'y attendais pas, et je trouve ce choix particulièrement judicieux, nous laissant dans le doute, mais un doute qui donne à réfléchir, qui ouvre sur notre présent, sur notre vision du monde, en gros, ce que j'attends d'un roman de science-fiction, et celui-ci, bien que très court, est en réalité très intelligent, très riche et très complet.
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« Cher ami, je suis désolé que vous ayez dû endurer de telles épreuves pour parvenir jusqu'ici. Notre pays n'est pas très moderne, il y existe toutes sortes de règles tout aussi difficiles à connaître qu'à éviter, et aucune ne prévoit quoi que ce soit pour les extraterrestres. Je suis si heureux de vous revoir.
– Moi aussi, Mister Boris. Votre visite est très généreuse. »

Ce pays pas très moderne, c'est la Suisse ! Et c'est un politicien nationaliste qui parle à un clandestin, peut-être d'origine extra-terrestre ou peut-être illusionniste doué. On peut aussi, si on est croyant, penser à un prophète envoyé par Dieu, Quel-qu'Iel-Soit...

La narration est menée par une journaliste free-lance, Valentine Ziegler, qui oscille entre doute et envie d'y croire.

Cette novella est ma première incursion dans l'oeuvre de Laurent Kloetzer. le récit a du rythme, de courts chapitres bien pensés. Mais je ne suis pas vraiment parvenu à m'intéresser à cette histoire, lue juste après une lecture prolongée d'un roman d'Antoine Volodine. Tout paraît fade à côté...
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Encore une belle réussite de la collection Une Heure-Lumière.

Le décor est hélas devenu conventionnel pour qui souhaite anticiper le futur proche : des camps au Maghreb et au Moyen-Orient, surpeuplés de réfugiés fuyant le terrorisme des hommes et du climat, gérés par des sociétés privées et où les émeutes sont sévèrement réprimées ; une Europe qui s'est refermée sur elle-même et qui accorde des visas au compte goutte. Est-ce encore de la science fiction ?
La SF est plutôt dans l'apparition impromptue et aléatoire de ces Elohim. Sont-ils de nature divine ? Des extraterrestres ? Leur aspect est tout ce qu'il y a d'humain mais peut-être n'est-ce pour eux qu'une sorte de costume…
Certains comportements surprennent quand même… quand on y croit. Des sectes montent cela en épingle pour les adorer. Ce qui est sûr, c'est qu'ils transmettent à leur entourage tout une atmosphère d'amour presque naïf tellement agréable.

Laurent Kloetzer nous raconte la rencontre de Valentine la journaliste avec Issa l'Elohim, et de leurs entourages respectifs. Depuis le camp de réfugiés d'Araies en Tunisie jusqu'aux montagnes suisses, Issa propage sa bonté candide autour de lui, jusqu'au lecteur qui est baigné d'ondes positives. Comme Valentine, on s'attache vite à ce gamin et à ses « frères », ceux qui l'ont vu apparaître. Quel plaisir de voir ces ados qui ont vécus les camps s'éclater sur les pistes de ski.
Et comme Valentine, on est déboussolé à la fin. Une fin ouverte où si peu est résolu… comme dans la vraie vie.

Un conte moderne qui émet de bonnes ondes, cela ne se refuse pas.
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Après « L'homme qui mit fin à l'histoire », « Poumon vert » ou encore « Un pont sur la brume », je poursuis avec toujours autant de plaisir ma découverte des novellas publiées par l'excellente collection « Une Heure Lumière » du Bélial. le principe est ici toujours le même : un texte court n'excédant pas une centaine de pages et une identité graphique particulièrement soignée confiée aux bons soins d'Aurélien Police. Après Thomas Day (qui avait ouvert le bal avec « Dragon » en 2016), Laurent Kloetzer est le deuxième auteur français à participer à cette collection qui, une fois encore, ne démérite pas. La novella met en scène une journaliste suisse, Valentine Ziegler, qui part en reportage dans un camp de réfugiés tunisien où aurait été signalée l'apparition d'un Elohim. Elohim ? Un être mystérieux d'apparence toute à fait humaine mais dont on ignore la nature (extraterrestre pour certains, divine pour d'autre) et sur lesquels une parte de la population a placé tous ses espoirs. C'est au cours de ce reportage que Valentine fait la connaissance d'Issa, le fameux Elohim, ainsi que de trois autres jeunes réfugiés qui l'ont recueilli lors de son apparition sur Terre et qui le considèrent désormais comme leur frère. Bouleversée par cette rencontre et par l'innocence et la douceur du jeune homme, la journaliste entreprend à son retour en Suisse de faire venir Issa et ses frères dans son pays, quitte à s'associer pour cela à un homme politique dont les idées sont pourtant très éloignées des siennes. le texte s'inscrit semble-t-il dans le même univers que d'autres oeuvres de Laurent Kloetzer (merci Xapur) : « Anamnèse de Lady Star » et « Vostok », deux romans qui sont depuis longtemps dans mon viseur (le second sort justement en poche chez Folio SF ce mois-ci) et que je suis d'autant plus impatiente de lire après cette lecture qui ne posera donc aucun souci de compréhension si, comme moi, vous n'êtes pas familiers avec les dernières parutions de l'auteur.

La première force du texte tient évidemment à son cadre très actuel qui permet à l'auteur d'aborder un certain nombre de sujets particulièrement sensibles. Située dans un futur proche ou alternatif, l'action prend ainsi place dans une Europe globalement similaire à la nôtre : de nombreux pays sont en crise partout dans le monde, que ce soit pour des raisons économiques, politiques ou climatiques, et leurs habitants se retrouvent forcés à migrer vers un endroit plus sûr. Dirigés ici par l'agence européenne Frontex, des camps de réfugiés font alors leurs apparitions aux frontières et posent dans l'ensemble des pays européens des questions qui continuent de faire débat parmi la population. le cadre nous est donc familier, tout comme malheureusement les catastrophes humanitaires qu'il engendre. Par le biais des témoignages des quatre jeunes réfugiés, Laurent Kloetzer souligne notamment les conditions de vie déplorables dans lesquels ces personnes en sont réduites à vivre dans les camps de réfugiés ainsi que la violence à laquelle ils se retrouvent malgré eux confrontés. le texte nous pousse évidemment à nous interroger sur les politiques migratoires européennes et sur leurs conséquences humanitaires. le passage de la traversée en mer fait ainsi bien sûr échos à la situation en Méditerranée et, quant bien même le ton n'a rien de plaintif ou de larmoyant, on ne peut qu'être remué par l'angoisse et la détresse qui transparaissent dans ces pages. La noirceur de ce futur déjà présent est fort heureusement contrebalancée par les personnages eux-mêmes, à commencer par Valentine et son entourage qui, par leur solidarité et leur générosité, font naître une lueur d'espoir bienvenue. C'est cette humanité dont la journaliste fait preuve ici qui se situe justement au coeur du texte et qui fait sa plus grande force : les réfugiés ne sont plus ici qu'un « simple » sujet polémique sur lequel se dispute de manière détachée mais des hommes et femmes bien réels face auxquels les étiquettes politiques et les considérations morales ou religieuses volent en éclat.

Si l'ouvrage préfère donc se focaliser avant tout sur l'humain, et n'a par conséquent rien du pamphlet politique, il se garde également de tomber dans une dérive religieuse qui aurait été du plus mauvais goût et que l'auteur esquive ici avec habilité. Alors oui, ces Elohims sont des figures considérées comme messianiques et ont été récupérées par certains cultes ou sectes pour faire la promotion de leur dieu ou leur vision du monde, mais à aucun moment l'auteur ne prend le risque de s'embourber dans des considérations de ce type. le lecteur comme les personnages sont ainsi totalement libres de se faire leur propre opinion concernant la nature et l'origine de ces Elohims, en fonction de leurs propres références culturelles. L'auteur s'amuse d'ailleurs à jeter un peu plus le trouble dans l'esprit du lecteur lorsque son protagoniste se met à questionner la véracité de la nature d'Issa. Était-il vraiment un Elohim ou un simple mystificateur ayant vu dans le mensonge une opportunité de se mettre à l'abri et d'échapper à sa condition de réfugié ? Car l'apparition de ces créatures mystérieuses n'a pas été sans s'accompagner au fil des années de quantité de hoax circulant sur internet et mettant en scène de faux Elohims cherchant à surfer sur le phénomène pour se faire connaître, ou tout simplement pour se sortir de la misère. Dans sa position, Issa aurait ainsi tout à fait pu être tenté par cette idée et, avec la complicité de ses camarades, monter une mascarade visant à le faire sortir du pays (la preuve le plus probante de la nature des Elohims vient du fait qu'ils disparaissent régulièrement l'espace de quelques minutes avant de réapparaître près du lieu de leur évaporation : une « ruse » compliquée à mettre en scène mais techniquement possible dans certaines circonstances). Les indices allant dans le sens d'une mystification comme dans celui d'une véritable apparition se succèdent au fil des pages, et, là encore, c'est au lecteur de choisir la version qui lui convient le mieux, l'auteur se gardant bien de nous donner une réponse définitive.

Laurent Kloetzer signe avec « Isssa Elohim » un texte court mais percutant consacré à un sujet actuel particulièrement sensible et traité avec beaucoup de délicatesse. La force de l'ouvrage tient d'ailleurs au fait que l'auteur ne nous donne jamais de réponse toute faite mais cherche au contraire à nous pousser à nous interroger, à la manière de ses personnages qui bouleversent avant tout par leur humanité. Une très belle découverte.
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Un extra-terrestre ou un prophète, est-ce la même chose ?
Et dans ce cas, qu'est-ce qui les différencient vraiment des humains "normaux" ?
Voilà la question que pose ce court roman.
Nous allons suivre une journaliste qui enquête sur la présence éventuelle d'un Elohim, un être venu de l'espace, qui se trouverait dans un camp de réfugiés en Tunisie.
Un roman étrange qui permet de s'interroger sur ce qui fait de nous des humains, des êtres doués de sensibilité et de compassion ou pas.
A mi chemin de la science-fiction et de la religion, ce roman m'a tenu en haleine et j'ai été très touchée par Issa, le héros, et par le destin de tous ceux qui sont loin de chez eux qu'elle qu'en soit la raison.
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Quoique très bien écrit, ce court récit à propos d'un Elohim, un de ces êtres réputés divins qui surgissent tout à coup d'on ne sait où, m'a un peu laissée sur ma faim.
La novella se lit bien et montre la vie dans les camps de réfugiés et migrants. Si Issa Elohim se passe dans un futur quelconque, cet aspect renvoie à une actualité présente et prégnante. le périple de Issa et de ses trois amis humains pour traverser frontières et les sentiers alpins jusqu'en Suisse rend compte de ce que vivent chaque jour des centaines de personnes.

Si j'ai bien compris, cette novella ferait partie d'un tout plus ample comprenant L'anamnèse de Lady Star et Vostok. Peut-être la lecture de ces romans m'apportera plus de précisions sur la situation du monde tel qu'elle est définie par Laurent Kloetzler. J'aurais notamment aimé mieux comprendre les tenants de la nouvelle église qui semble se diffuser très largement. de même, la quatrième de couverture annonce des bouleversements climatiques; or l'auteur n'y fait pas référence dans le corps du texte.

A voir donc avec ces deux autres livres. Car pris individuellement, cet Issa Elohim me laisse sur un avis assez mitigé. En revanche, une fois de plus, l'illustration de couverture est absolument magnifique.
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Prophète.

Nous sommes quelques décennies dans le futur. de nombreux bouleversements ont accentué les flux de réfugiés. Par ailleurs, des êtres mystérieux apparaissent. Ils sont appelés Elohim.

J'ai trouvé cette novella émouvante. Nous suivons une journaliste qui fait une enquête sur ces apparitions. Ses investigations la mènent vers un camp de réfugié géré par Frontex. Un Elohim s'y trouverait.

L'auteur parle ici, sous le prétexte de la science-fiction, de la crise des réfugiés. Il y est question des camps où survivent ces derniers, de leur (très) relative sécurité. Mais également des stratagèmes des réfugiés pour atteindre l'Europe.

La spiritualité occupe également une grande place dans cette novella. Dans ce futur proche, où les nations se calfeutrent face à l'étranger, les Elohim font office de prophètes des temps modernes. Ceux-ci transcendent les religions, les idéologies, les peuples pour apporter un nouvel espoir. Véritable espoir ou terrible désillusion ?

Bref, cette novella est un véritable coup de coeur.
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J'ai acheté ce livre sur un coup de tête, histoire de faire une pause SF avec un texte court, et un français, ce qui ne gâchait rien a priori. Et puis j'avais lu la voie du cygne du même auteur il y a quelques années. A défaut d'en avoir un souvenir précis, et donc impérissable, mon appréciation n'était probablement pas si mauvaise...Mais là...Pouh...que dire ?!

Que j'ai failli abandonner ce petit format de 100 pages ! Tellement je me suis ennuyé et tellement tout est flou, flou, flou...

Le synopsis nous dit qu'on est en Europe, dans un proche avenir, que les déréglements climatiques, le terrorisme et les guerres ont généré des millions de refugiés, autant dire une atmosphère de fin du monde...qu'on ne ressent pas véritablement tant l'auteur ne s'attarde pas sur ce sujet.
Et puis il y a les Elohim, des êtres extra-terrestre au physique d'humains, dont on ne sait pas trop au départ s'ils existent vraiment, dont le principal talent serait de "swaper" (bien joué le terme anglais ça fait toujours son effet, bien que je préfère les swap comme outils de couverture des risques sur les marchés financiers). En gros, ils disparaissent sans prévenir, et réapparaissent on ne sait où quelques minutes plus tard. Pourquoi et à quoi ça sert, on n'en saura rien.
Alors quand on soupçonne la présence d'Elohim dans un camp de réfugiés Frontex, une journaliste suisse, Valentine Ziegler, s'y rend. Elle va prendre sous son aile les Elohim Wissam, Mehdi, Joseph, et son chouchou Issa, avec la bienveillance mesurée d'un politique de son pays, Boris Derivaz, ainsi que de son mari Edward et de ses enfants.
Après...il ne se passe strictement rien, si ce n'est qu'un beau jour, Issa va disparaître définitivement à l'issue d'un swap.

A part les qualifier d'êtres de lumière, souligner l'espoir qu'ils apportent et envisager une Epiphanie (c'est vrai qu'on pense aux Rois Mages avec ces hurluberlus, même si le compte n'est pas bon), on ne voit vraiment pas où l'écrivain veut en venir avec ses sornettes pseudo-religieuses (c'est effectivement vaguement mystique, les personnages font état plusieurs fois d'un Noïm, sorte de Messie des Elohim, mais existe-t-il vraiment ?).

Finalement, je n'ai jamais compris s'il s'agissait de parler des migrants de méditerranée ou des extra-terrestres. Et finalement, je crois que l'auteur ne le sait pas non plus...Enfin, les E.T, si on peut dire, eux qui semblent être venus...de l'intérieur même de la Terre (ce qui est glissé en une ligne, c'est vrai il ne vaut mieux pas trop insister sur cette énormité). S'il s'agissait de traiter du sort des migrants, ce n'est pas convaincant non plus, le focus est mis sur nos Elohim vite exfiltrés. A croire que l'auteur a trouvé dans l'actualité de quoi puiser sans forcer...

Heureusement, nous avons échappé, sûrement de justesse, à l'histoire d'amour impossible entre Valentine, tout chose, et Issa, mais l'auteur n'a pas osé aller jusque-là.

Non, décidément, au risque d'être très dur, je ne sauve pas grand-chose dans ce livre (hormis la qualité d'écriture honorable), tant je n'ai jamais accroché. Pour moi il est complètement raté.
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Si ce texte n'est pas inintéressant, j'ai trouvé qu'il manquait un peu de matière pour être mémorable. Pourtant, l'idée d'êtres aux pouvoirs étranges, correspondant à des croyances humaines, est prometteuse, posant la question de l'impact de ses individus dans un monde en crise. Laurent Kloetzer nous présente une Europe fermée, partagée entre des camps de réfugiés du sud tandis que les riches peuvent encore partir au ski dans des hôtels de luxe. Cet aspect a quelque chose de percutant, et est amené sans lourdeur par l'auteur. le roman n'apporte pas vraiment de réponse, ce qui fait partie de l'intérêt, mais m'a donné aussi l'impression diffuse de survoler certaines problématiques.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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