Je ne suis pas certaine d'avoir aimé ni TifAni ni ce qu'elle est devenue sous le prénom de Ani; c'est à dire la moitié d'elle-même...
Mais j'ai apprécié ce roman, que j'ai pourtant bien failli ne pas terminer tant le début m'a semblé trop cliché, trop américain , trop new-yorkais. J'ai bien fait de continuer, car le passé de cette fausse Cruella , s'il n'explique pas forcément ce qu'elle est devenue,donne cependant un regard intéressant sur le petit monde adolescent d'une société narcissique et coupée des vraies valeurs.
Le personnage qui m'a le plus impressionnée n'est pas l'héroïne, mais celui qu'elle sera amenée à tuer :Arthur.Fascinant ce garçon , le parfait
pervers en construction.
Jessica Knoll nous offre des portraits de jeunes extraordinaires, et cependant si communs, avec leurs petites histoires de sexe, de déprime, de cours, de fumette...Ces jeunes que l'on côtoie chaque jour, que l'on a côtoyés lorsque nous faisions partie nous-même de cette catégorie, ces jeunes qui nous cachent tant de choses( que nous ne voulons pas voir) ces jeunes qui vivent des événements tellement forts sans en laisser rien paraître, et qui s'en sortent plus ou moins bien....Ces jeunes qui sont nous, devenus adultes, à l'instar de Monsieur Larson qui a gardé son âme adolescente, ou pire,les parents de TifAni qui , eux fuient chacun à leur manière les états d'âme.
Un roman intéressant, qui parle de ces tueries de jeunes par d'autres jeunes dans les établissements scolaires, et ce, vu de l'intérieur; on touche de si près la fragilité et le sentiment d'insécurité affective dans lesquels baigne la jeunesse , américaine en l'occurrence.