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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un oiseau dans la vague

Line up
Tu aimes ce deal, recevoir un livre gratuitement contre la promesse d'une revue de lecture. Ca commence par un message, pour prévenir d'une météo exceptionnelle à venir. Aux premières lueurs de l'aube, te voilà déjà sur le web. le site est déjà bien rempli. D'autres sont là comme toi à faire leur choix dans les stocks des éditeurs ravi de faire leur promo à peu de frais.
Toi, tu n'aimes pas réfléchir, lire tous ces résumés te fatigue déjà. Alors tu coches quelques ouvrages dans la grande liste et tu te laisse porter par la vague. Tu attends le facteur et sa surprise de papier.
Avec Shangrila de Malcom Knox, la masse critique ne t'as pas déçu.

Après avoir profité de quelques pages de rêve, tu ne sens toujours pas le couteau sous la gorge, la mafia ne t'attend pas devant la porte pour te rappeler ta dette. Personne ne t'oblige à faire cette revue de lecture finalement ?

Et pourtant tu es de retour sur le web le soir venu, pour apporter ta modeste contribution. Romantisme désuet d'un sens de l'honneur passé de mode ? Tu oses à peine te l'avouer mais ce n'est pas tant l'engagement moral qui te pousse à poser quelques lignes qu'une envie étrange de taquiner la plume. Il faut dire que ce livre t'a mis trop de rêves dans la tête. Il faut bien s'épancher quelque part.

Takeoff
Paradoxe de concilier le goût des belles choses et la collection des livres de poche par nécessité financière. Shangrila est un de ses livres qui donnent envie de le lire.
Pour les fétichistes de la chose écrite, l'emballage compte. Dans les rayonnages trop chargés des grandes surfaces dites culturelles (oxymore ou pléonasme ?) la seule chance de l'auteur méconnu est de se faire remarquer par son plumage.
De ce côté le travail de la jeune maison d'édition Asphalte est remarquable. Sélectionner des livres rares et décalés, des nouveaux auteurs plein de promesses, assurer une traduction brillante des textes est sûrement la partie du job la plus importante. Mais la jeune maison d'édition n'a pas oublié qu'il s'agit aussi de fabriquer un bel objet qui suscitera l'envie.
Tu imagines découvrir l'objet en tête de gondole. Une couverture blanche dont la sobriété est déflorée par un bandeau dans le tiers supérieur. Une photo comme un horizon lointain. Avant de plonger dans le texte, cette plage crépusculaire, ces surfeurs à la recherche du swell matinal nous invitent déjà au voyage. Déjà tu meurs d'envie de l'acheter, alors tu l'embarque. Sans lire le résumé au dos du livre, surtout pas, il te gâcherait le plaisir.
Tu découvres sur le rabat de la troisième de couverture une playlist. Quelques morceaux à écouter pour t'accompagner dans la lecture. Ca trainait dans l'air depuis quelques années cette idée de donner une bande son aux errances livresques. Alors tu as tenté l'expérience, et ça t'a bien botté. Surtout que malgré le thème du roman, la liste de lecture évite soigneusement le cliché des Beach Boys.

Bottom-turn
Asphalte, semble s'être spécialisée dans la traduction d'écrivains inconnus et décalé. Peu de Frenchies au catalogue, mais la liste des auteurs à de quoi rendre claustrophobe la moindre mappemonde. Il ressort peut être un goût prononcé pour l'Argentine. Sauf que le dernier roman de la jeune maison d'édition se consacre au pays des Kangourous.

Ile gigantesque ou continent minuscule, l'Australie fait rêver. Des déserts de l'Outback où les chercheurs d'Opale perdent la tête au luxe des bonnes familles qui paradent à l'opéra de Sydney. Les koalas attendrissants et les Kangourous comme compagnons de route sur les étendues sauvages. Décidément le rêve des aborigènes t'excite l'imagination. Dans les clichés qui se bousculent dans ta tête lorsque l'on évoque la terre australe, la légende du surf s'impose rapidement.
Par contre la littérature australienne, ça t'évoque rien, nada. Tu serais incapable de citer un seul auteur.
Mis-à-part Malcom Knox parce que tu l'as sous les yeux et que tu t'apprêtes à parler de son roman Shangrila.

Roller
Image de plage en couverture, l'Australie. Même ce titre planant de Shangrila t'évoque les horizons perdus de James Hilton. Tu n'avais jamais lu un roman de surf mais tu sens presque l'air iodé. Tu ne peux plus te retenir de plonger dans la grande bleue.

En ressortant de l'eau, tu découvres DK, Dennis Keith pour les rares intimes. Est-ce qu'il t'observe de son banc sur la plage ? Difficile à dire. Avec ses Ray Ban Aviator miroir soudées sur le nez, le quidam impressionne.
DK vit !
Un champion de surf, il parait. Alors, ça doit remonter à loin. Les sixties ou quelque chose comme ça. Depuis, l'athlète des vagues à embrassé la carrière de sportif des canapés, drogué à la malbouffe. Il vit seul avec sa M'man dans un village de retraité. Son corps fatigué n'est que le reflet de son âme ou s'exprime un catalogue imagé des troubles psychiques.
Schizophrène, paranoïaque, bipolaire, compulsif, DK semble inadapté à ce monde de terrien.

Premier acte de cette pièce nautique. le rideau se lève sur le jour où sa monotone solitude est troublée par une jeune femme. Une Foutue Bi-Ographe qui rentre dans sa vie avec l'espoir masochiste d'en écrire les mémoires. La pauvre en sera pour ses frais, mais elle fera remonter à la mémoire de DK des bulles de souvenirs.
Souvenirs d'une enfance chaotique face à la mer. de la survie dans la misère de Shangrila ou sa mère célibataire et sans argent devait se battre pour élever ses deux garçons.
A l'époque, le surf n'est qu'un passe temps pratiqué en dilettante par monsieur tout le monde. Pour Rodney et Dennis Keith, ce sera une vocation. Les deux enfants découvriront la vie et devenant les pionniers de ce sport nouveau.

Dans le deuxième acte, DK deviendra ce prodige du surf. Les vieilles planches à papa de trois mètres se transformeront progressivement en cure-dents destinés à écrire les plus belles pages de l'âge d'or de la discipline.
La transition de sale gosse en champion, en légende, se fera dans la douleur et ouvrira le troisième acte. le talent se conjuguera avec un caractère irascible, asocial et sauvage. La gloire à un prix. DK le paiera en s'éloignant du monde des hommes. Malgré la découverte de l'amour, la tragédie se jouera dans les deux derniers actes.

Le reste de l'histoire est saisissant, dramatique, mais tu te garderas d'en dire plus.

Le livre présente une conclusion intéressante. Il aborde la plupart des mystères qui se cachent derrière la légende. Des origines de Dennis Keith à sa déchéance. La houle de son passé qui continue d'alimenter les vagues du présent. Au final peu de révélations définitives, mieux que ça. Les creux et les malentendus de l'histoire lui confèrent une goutte d'immortalité. Sitôt la dernière page tournée, voilà que la légende commence à vivre dans la tête de son lecteur, dans TA tête.


Tube
Depuis que tu as tourné la dernière page, ta tête reste pleine d'images. L'écume, la pureté de l'océan, la magie de la cathédrale verte. Il faut cependant faire un effort. Prendre du recul face au contenu pour parler du contenant. de l'art et de la manière.

Les premières pages se sont révélées salées, frustrantes. DK est le narrateur de sa propre histoire, il faut réussir à rentrer dans sa tête et subir sa souffrance. La narration est hachée et schizophrène. Comme une barrière pour décourager les badauds. Les interruptions de la pensée sont fréquentes, Dennis Keith perd le fil pour mieux sauter du coq à l'âne. de temps à autre il se répète une suite de mots comme un mantra, comme les roues sémantiques d'une gigantesque machine à sous.

Alors ça agace au début de boire la tasse, mais il faut s'accrocher et remonter sur la planche. Les chapitres sont courts et alternent les séquences du passé de DK avec ses rencontres avec sa Foutue Bi-Ographe au présent. La technique est classique mais donne un sacré rythme au texte. On oublie rapidement les anomalies de la pensée du narrateur.
Pour mieux refléter les désordres mentaux du principal protagoniste, le choix du pronom personnel évolue en fonction de la circonstance. DK parle classiquement à la première personne dans le présent, mais il emploie également le « tu ». Au passé, c'est le « tu » mais aussi le « il », celui de la légende.

Pour résumer, malgré ses bizarreries, le texte est habilement écrit. le compliment vaux aussi pour la traductrice, tant le job devait être complexe.

Cut-Back
Cela fait une semaine que tu as terminé le livre. Mais il traine encore sur ta table de chevet. Tu as commencé a en lire quelque chapitres. Puis au final tu l'as relu entièrement.
Tu ne sais pas si c'est la marque de fabrique d'un bon livre. En tout cas ça t'as bien botté.

Lien : http://oiseauchanteur.blogsp..
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Avant de commencer cette chronique, je tiens à remercier Babelio et Asphalte pour ce partenariat.
Une journaliste vient interroger une figure du surf des années 70 pour écrire un article biographique. Elle est confronté à un retraité vivant avec sa mère parlant toujours comme un adolescent. Se raconte dans ses pages la vie en Australie dans les années 60 et 70, au commencement de la culture mondiale du surf, avant sa médiatisation à outrance. Comment les jeunes et les moins jeunes de l'époque innovaient pour dompter les vagues. Comment un petit garçon abandonné, adopté, devient le meilleur. La vie de cet adolescent lié à l'eau pour toujours.
L'écriture est un peu difficile. le narrateur écrit comme le personnage parle et pense. Les premières pages sont donc assez dures à la lecture, mais finalement, l'habitude permet par la suite de prendre plus d'aisance avec le style.
L'histoire de DK, un champion des années 70 de surf, l'inventeur même du surf moderne pour les puristes, est en réalité une rétrospective sur cette époque. Une immersion dans l'Australie, dans une famille pauvre, où un génie va redonner vie à un sport qui se meurt, par son ingéniosité, son intelligence et sa ferveur. le personnage de DK, à près de soixante ans, raconte sa jeunesse, son amour pour sa famille, sa maman et son frère, le surf, et sa petite copine. C'est touchant, même si le personnage peut être parfois agaçant, il est tellement authentique, lorsqu'il se confie, dans sa pudeur, qu'il est réellement vivant. L'atout de ce roman passe par la vie de cet homme, décalé avec son temps, lorsqu'il était jeune, et maintenant qu'il vieillit. En avance lorsqu'il était adolescent, complétement largué aujourd'hui.
Ce roman est un réelle immersion dans les années 70 en Australie aux côtés d'un junkie, pur génie du surf, confronté à ses obsessions. Un bond dans le passé et dans un univers assez mal connu. Et malgré un début un peu laborieux, ce roman est un réel plaisir de lecture, une très belle découverte...
Je remercie Babelio et Asphalte pour ce partenariat.
Lien : http://skritt.over-blog.fr/a..
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Y'a des romans, des fois, faut se pousser un peu au derrière pour les lire. On n'a pas vraiment envie parce qu'on a fait la bêtise de les feuilleter sans trop faire attention, qu'on a vu un style d'écriture dont on a pas l'habitude et du coup paf on referme et on se dit « ooooooh nooooon je veux pas lire ça ». Et puis on se dit, allez, quand même, faut essayer, ça s'fait pas… Sincèrement, faudrait arrêter tout ce truc autour des styles qu'on ne connaît pas. Parce que qu'est-ce que c'est d'autre, la lecture, que cette acceptation de l'inconnu et ce plaisir qu'on peut trouver à essayer des choses inédites. Pour moi Shangrila représente l'inconnu, l'inédit, l'inouï, l'un peu crapoteux… Bref, vous savez que je suis une lectrice snob qui aime les phrases à virgules, point-virgules et incises. Là, pour le coup, j'en suis pour mes frais. Des virgules, y'en a quasiment pas. Des points, pas des masses non plus. C'est rythmé comme des vagues, ça débarque sur la plage BOUM BOUM BOUM et en fait, ça te laisse à peu près aussi lessivé que les gros rouleaux de l'Atlantique.



Shangrila, ça parle d'un monde que je ne connais pas, avec un vocabulaire que je ne connaissais pas. Ça parle de surf. Et dans cet univers totalement inconnu, j'ai été prise, solidement attachée (comme un surfeur à sa planche?) et j'ai été incapable de me détacher du texte avant de l'avoir terminé, les larmes aux yeux. C'est superbe, c'est splendide, on va pas non plus faire la course aux épithètes mais pour le coup, par rapport à ce que j'ai lu ces derniers temps, ça se détache de très très loin. Au début, franchement, on se demande où est ce qu'on a atterri. DK, le surf, l'Australie… ça ne me parlait pas vraiment. Mais au bout de quelques pages, l'émotion sourd, on commence à s'attacher aux personnages, AU personnage pour tout dire, et là impossible de le lâcher. Nous aussi, on crie DK! DK! on veut le voir surfer, re-surfer, surfer toujours, on veut que Lisa soit là (on chante Sad Lisa dans sa tête depuis trois jours, ça n'est plus possible. d'ailleurs je vous la mets en fin d'article, comme ça vous pleurerez avec moi) et on veut que tout soit beau, mouillé et salé. Bon, ça foire un peu, faut le dire. du coup on pleure pas mal, mais surtout on est incapable de lâcher ce gros machin de 500 pages. Chaque page est exceptionnelle.



Bon, je sais, j'utilise souvent cette formule pour vous forcer à lire des titres que vous n'auriez pas forcément essayé. Mais honnêtement, là, il faut. C'est superbe, c'est puissant, ça vous remue… oui, en fait, c'est une bonne idée de terminer sur Cat Stevens. Donc voilà, c'est superbe, c'est puissant, ça vous remue comme une chanson de Cat Stevens un jour de pluie.
Lien : http://www.readingintherain...
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Shangrila de Malcom Knox chez Asphalte.
Je viens de me prendre une déferlante en pleine gueule.un roman sur le surf, ouias l'autre il se prend pour Kelly Slater, soleil, crème solaire, jeune fille en bikini et les beach boys en fond. Euh alors là en fait pas du tout on serait plus en mode trainspoting aux pays des kangourous.
C'est l'histoire de DK qui nous est narré ici enfin c'est plutôt Dk qui nous narre son histoire, on est dans sa tête et dans sa tête c'est pas tout rose. Chapeau à la traduction l'effet est extraordinaire une fois qu'on assimile le truc on vit l histoire à fond. Donc DK c'est un ancien champion du Monde de surf dans les années 70. On le retrouve au début du bouquin bien amoché par la vie mais c'est une légende et une journaliste veut faire un article sur lui du coup il repart dans ses souvenirs et nous avec lui. Surfeur génial et associable il a toujours tout fait avec ses propres règles que ce soit dans sa boutique de surf ou lors de compétition. Parano, schizo, complètement timbré par moment, on aime le détester. un jour au sommet et le lendemain au fond du trou avec toujours sa mère et son frère pas très loin.
Un bon bol d'air Australien dans le creux de la vague.
Ça pique un peu par moment mais au fond ça fait du bien.
Un bol de müesli, les Ray Ban sur le nez et la planche sous le bras, c'est parti🤙 🏄.
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Direction un vieux village de retraités au début du roman, un village dans lequel vivent Dennis Keith alias DK et sa mère. DK se cache derrière sa paire d'aviator et a bien du mal à trainer sa carcasse vieillissante de cent quinze kilos. le lecteur se rend compte rapidement que derrière ce personnage se cache une vieille légende du surf en bout de course. Une jeune journaliste spécialisée débarque et souhaite écrire sa biographie. L'idée ne réjouit pas plus que ça le surfer qui finit par se prêter au jeu petit à petit. Malcolm Knox à partir de là décide de remonter toute la carrière du surfer, de son don pour le surf et pour tout ce qui touche à l'eau à son ascension vers le succès en passant par les nombreuses galères qu'il a pu rencontrer. On découvre un personnage complexe qui a bien du mal à vivre avec son talent et tout ce qu'il charrie, mais qui en même temps prend un plaisir fou à communier avec les vagues. Malcom Knox écrit le roman d'une vie, celle d'un surfer hors normes rattraper par pas mal de démons. L'écriture particulière déstabilise un peu au début du roman mais une fois lancé on finit par apprécier le ton particulier de l'auteur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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