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Citations sur Humus (175)

Le Bouddha poussa un soupir de contentement.
- Cette terre-là, mes amis, c’est de l’or. Je suis persuadé que la terre va redevenir le centre de l’économie. Pas demain : dans cinq ans, dix ans peut-être. Qu’importe, grâce à tous les crétins qui nous rapportent des millions en faisant joujou avec les data, nous pourrons investir sur le long terme. Les physiocrates du XVIIIème siècle avaient raison : toute la valeur provient ultimement de l’agriculture. Quand il n’y aura plus d’énergie, quand les chaînes d’approvisionnement seront rompues et les réseaux de télécommunications coupés, quand les voitures n’auront plus d’essence ne de batterie, à quoi penseront les gens ? A poster un commentaire scandalisé sur leurs écrans éteints ? Non. Ils penseront à survivre, le lot commun de l’humanité avant la révolution industrielle. Ils fuiront les villes comme des rats. Ils voudront de la terre.
De la terre pour vivre et pour se nourrir.
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Ceux qui habitent en ville et qui travaillent dans des bureaux en verre. Et puis ceux qui passent à la télé pour nous expliquer ce qu'on devrait penser. Tous ceux-là qse baladent à l'air libre en faisant des phrases. Ils croient que sans eux, le monde s'arrêterait de tourner. Mais la vérité, c'est que sans nous, ils n'auraient rien à bouffer.
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En démocratie, pensa Arthur, le pouvoir accorde à ses opposants le plus vicieux des privilèges : l’illusion de la révolte. Une révolte tolérée, confortable et donc bénigne. Au moins, en Russie ou en Chine, on joue sa liberté sur un tweet. Ici, on se contente de l’épuiser.
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Kevin n'avait pas d'avis tranché sur la grève. Ses parents n'avaient jamais participé au moindre mouvement social. Sans emploi stable, ils ne se sentaient nullement concernés par la hausse des salaires ou l'âge légal de départ à la retraite. Ils savaient qu'ils étaient pauvres et qu'ils le resteraient. Pour eux, faire grève représentait un luxe définitivement hors de portée, réservé à ceux qui avaient un contrat en CDI, possédaient leur propre maison et partaient en vacances en Espagne au mois d'août.
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Tout était couru d'avance : le désir, le couple, les enfants, la fatigue, l'ennui, puis une seule alternative : le divorce ou la résignation, aussi appelée "amour de ma vie" .
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Les vers de terre sont des pharaons aveugles. Ils prennent le temps de vivre, souverains d'eux-mêmes et maîtres de leur horloge biologique. Fuyant la lumière, ils sillonnent lentement leur royaume, se rétractant et s'allongeant comme des accordéons.
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Comme l'avait expliqué le prof de macro économie, le seul que Kevin respectât véritablement, "le principe du capital est de mettre le monde en mouvement, en permettant à de nouvelles idées de trouver du vieil argent".
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Arthur avait une prédilection pour Henry David Thoreau, qui était parti vivre quelques années en semi-ermite sur les berges de l'étang de Walden, au fin fond du Massachusetts. En voilà un qui avait poussé le dépouillement jusqu'à ses ultimes conséquences. Il passait son temps à éliminer plutôt qu'à accumuler, vivant dans une seule pièce avec trois chaises ("une pour la solitude, deux pour l'amitié, trois pour la société"), abandonnant tout excitant (y compris le café qui lui gâchait la lumière du matin), refusant même l'offrande d'un paillasson (pour quoi faire ? la terre n'est pas sale).
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Voilà pourquoi le grand Charles Darwin estimait que notre lombric est l’animal le plus important de l’évolution naturelle. Sans lui tout s’écroule.
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Ils diront : et si on remettait des vers de terre là-dedans ? Bon courage, les amis. Les lombrics n’aiment pas qu’on les bouscule, voyez-vous. Le temps de les convaincre, ce sera la famine. L’apocalypse alimentaire. Le changement climatique, les raz-de-marée, les sécheresses et les inondations, c’est un amuse-bouche, ça ne touche pas à l’essentiel. Ce qui fait notre humanité, ce n’est pas la température. C’est le sol. Imaginez un été où les céréales refusent de pousser. Où les graines restent toutes ratatinées dans le bunker qu’on appelle encore un champ. Juste un été. Les vaches, moutons, poulets, toute notre viande sur pied sera la première sacrifiée. Menu végétarien pour tout le monde. Grognement du peuple. On videra les silos pour faire du pain. Quand les réserves seront épuisées, émeutes. Resteront encore quelques légumes sous serre : on s’entretuera pour un poireau. Imaginez l’hiver suivant, quand les nappes phréatiques cesseront de se remplir, l’eau de pluie ne s’écoulant plus à travers une terre devenue minérale. On ouvre le robinet : plus rien. On va voir le voisin : rien non plus, c’est bizarre. On attend une journée. Pas deux. Les villes se dépeupleront en quelques heures dans un chaos indescriptible. Il n’y aura plus personne pour entretenir les réseaux de téléphone, ’Internet et d’électricité. La planète plongera dans le noir. Les maîtres du monde, ceux qui possèdent un potager et un puits, repousseront les hordes chapardeuses de cadres, d’ingénieurs et d’ouvriers chassés des villes.
Les Romains le savaient bien : Homo vient d’humus. Homo vit d’humus. Puis Homo a détruit humus. Et sans humus, pas d’Homo. Simple.
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