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Critique de madameduberry


Un livre bien écrit, une idée pas si originale (voir L'Ordinateur du Paradis, de Benoît Duteurtre), quelques formules foudroyantes, mais un livre que je trouve aussi raté que ce que l'auteur décrit de la vie du héros. Pourquoi loupe-t-il son coup ? Cela tient à pas grand chose. La longueur du récit, un peu long pour une fable philosophique contemporaine. N'est pas Voltaire qui veut, aujourd'hui.Le nombrilisme insupportable du personnage. le côté américain de ces lamentables récits à la première personne où s'illustrent la tristesse de la chair et l'impasse de la jouissance ad libitum. L'hyperréalisme glaçant du décor mondialisé provoque une angoisse dont je salue cependant la survenue en moi, comme une authentique réussite de l'auteur à me communiquer la sienne propre. Et là je m'interroge. L'ennui qui me gagne à suivre le narrateur dans les méandres de son infernal circuit est-il signe de qualité de l'ouvrage, ou de malfaçon ? À cette question je ne saurais répondre, cheminant moi-même sur une bande de Moebius où je pense tout et son contraire, jusqu'à me retrouver au point de départ sans être plus avancée. Là dessus je suis d'accord avec une remarque si profonde d'un personnage: l'éternité, c'est insupportable partout, et pas seulement en Enfer. Pour conclure, je rassemble mes idées. Dans cette mise en abyme de l'auteur, du personnage et du lecteur, où est le point de vérité, sachant qu'on soupçonne ce roman d'être un autoportrait Polaroïd de l'auteur, chantre de la liberté à la sauce libérale, et produit de la chaîne de production universitaire à la française parti défendre la de régulation, la libre entreprise et la main invisible qui garantit l'équilibre du système que c'en est épatant. Une note positive: après l'écoeurement de la consommation et du crédit revolving, on peut par intervalles goûter au plaisir d'une scène loufoque (Milton Friedman sautant sur un trampoline, les yeux écarquillés de bonheur dans cet enfer climatisé) et à la possibilité d'un rêve au milieu des moutons dont l'absence de curiosité est en effet bien connue.
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