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Critiques filtrées sur 3 étoiles  

Je connaissais La mort à Venise. Et l'expression Voir Naples et mourir. L'opération Masse Critique m'avait proposé cette fois parmi d'autres livres ce roman méconnu datant de 1954, signé de Wolgang Koeppen. Un travail soigné des éditions du Typhon à Marseille. La mort à Rome n'est pas un ouvrage a priori facile et s'il semble avoir acquis un statut d'oeuvre importante en Allemagne il n'a jamais été un succès populaire. Pas très enthousiasmant ce roman, dernier épisode de la Trilogie de l'échec. Il me semble, mais je suis loin d'être péremptoire, que ce livre et les deux précédents Pigeons sur l'herbe et La serre (le premier, une journée banale dans Munich d'après-guerre, le second misère et corruption dans la petite capitale fédérale Bonn) relèvent d'une littérature certes assez forte et qui n'est pas sans fulgurances, mais d'une littérature de l'expiation qui m'a laissé de marbre. Il est vrai que nous sommes moins de dix ans après la découverte des horreurs.

Les protagonistes, apparentés entre eux, se retrouvent à Rome, la Rome alliée, la Rome traîtresse aussi pour ces nostalgiques, voire plus pour certains, du Troisième Reich. La mort à Rome est féroce et annonce Heinrich Böll et Gunther Grass qui eux, dix ans plus tard, connaîtront le succès. Deux beaux-frères, le bourgmestre et l'ancien général, qui eurent de lourdes responsabilités, leurs épouses, leurs enfants, cousins très différents sont les personnages assez complexes et fort antipathiques qui peuplent cette histoire. On comprend le propos de Wolfgang Koeppen, et sa rage à constater que finalement rien n'a raiment changé et que la plupart de ces hommes seraient partants pour un remake. C'est un peu trop catégorique pour moi.

L'autre personnage est la ville, la louve romaine ensanglantée, avec ses touristes revenus nombreux, humiliation suprême, beaucoup d'Allemands. Et là Koeppen fait preuve de beaucoup de talent. Plus qu'avec la Germanie, c'est avec les pierres, avec L Histoire, avec la religion catholique que les mots sont les plus forts. N'y aurait-il que les deux pages et demie sur le pape en prière, qu'il faudrait citer intégralement (c'est magistral, je ne suis pourtant pas un croyant) La mort à Rome mérite finalement l'intérêt. Ce voyage à Rome, version morbide, voire méphitique est un ouvrage intéressant, à consommer avec modération, Thanatos étant tout de même encombrant.

-Tu ne cherches pas Dieu dans sa maison, tu le cherches dans les impasses, dit Adolf. ( diacre, à son cousin Siegfried).

-S'il existe, il vit aussi dans les impasses (réponse de Siegfried, compositeur).
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Je viens de terminer "La mort à Rome" avec beaucoup de mal -je dois dire- tant les personnages ont une psychologie tourmentée - que le lecteur , doit , en outre, endosser, car il s'agit d'un roman polyphonique qui nous fait revêtir les différentes personnalités. Et ces affres de remords, de complaisance, de paranoïa, de schizophrénie sont assez pénibles à vivre de l'intérieur. En outre, l'ouvrage, de 1952 réédité aujourd'hui, est actuellement loin de nos préoccupations. Il s'agit des états d'âmes des allemands ni jugés, ni en fuite, survivants de cette apocalypse de la 2nde guerre mondiale dans laquelle ils ont eu , pour beaucoup, une "certaine "responsabilité et de leur reconstruction psychologique quasi impossible dans la voie d'une nouvelle "normalité" Comment revenir au quotidien après un tel déchainement de haine, de peur, de cruauté ? Pour la génération actuelle, ces postures me semblent cependant relever davantage d'une réflexion intellectuelle que d'un vécu tant qu'on n'est pas soi même passé par là. le livre est extrêmement bien écrit, dans un style très actuel. J'ai pensé parfois à l'écriture si fluide et si précise de Thomas Mann ou Stefan Zweig, mais le vocabulaire et les réflexions de Siegfried notamment, sont d'un modernisme stupéfiant.C'est une excellente littérature assez exigeante toutefois. Sur un sujet analogue, je me suis rappelée avoir vu un film de 2017 "Le labyrinthe du silence" (titre allemand original : "Im Labyrinth des Schweigens"), inspiré de l'histoire vraie de Fritz Bauer, procureur général de Francfort à l'origine du procès "Auschwitz" qui se déroula en 1960. Ce film, beaucoup plus accessible, m'avait permis une vraie réflexion sur le sujet du déni, du pardon, de la reconstruction des protagonistes. Ce livre vient la compléter d'une manière beaucoup plus violente, le personnage de Judejahn est vraiment terrifiant.
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J'ai découvert ce livre dans le cadre d'une masse critique. Les éditions du Typhon ont particulièrement soigné l'envoi, puisqu'en plus du livre, des cartes que j'ai assimilées à des marques pages complétées le tout;
L'illustration de la 1ère page du livre mériterait à elle seule une critère tant elle est riche, peu commune, et donne envie d'ouvrir le livre;
La lecture de l'oeuvre a été pour moi difficile; difficile car il m'a été compliqué de rentrer dans la tête des différents protagonistes, et d'appréhender leur mode de pensées, et notamment leur compréhension de la seconde guerre mondiale. Aussi, cet ouvrage, riche, est selon moi accessible qu'à des initiés à l'auteur Wolfgang Koeppen
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