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Critique de moertzombreur


A la mémoire d'un père
"Mon père est mort à Auschwitz. Comment ne pas le dire ? Et comment le dire ? Comment parler de ce devant quoi cesse toute possibilité de parler ? Et comment ne pas en parler, en parler sans fin, sous peine de suffoquer ? Témoigner, il le faut. Mais un témoignage peut-il échapper à la loi idyllique du récit et de son économie ? Devoir parler sans pouvoir parler ni être entendu, telle est l'exigence éthique (qui ne fait qu'un avec l'exigence la plus haute d'écriture) à laquelle se plie Robert Antelme dans L'Espèce humaine, livre sublime, convoqué ici parce qu'il témoigne en suffoquant pour l'incommensurable, pour ceux qui n'ont pas eu le droit de parler : des millions d'hommes, de femmes et d'enfants réduits en cendres". le quatrième de couverture est plus parlant, tout commentaire superflus.
Je me souviens avec beaucoup d'émotion de Sarah Kofman, sa manière d'aborder par la "marge" l'oeuvre d'un grand philosophe. Lire ce texte avant de parler de ses ouvrages de philosophie, c'est découvrir que son écriture philosophique et l'écriture de sa mémoire intime, participent ensemble à la difficulté d'appréhender, par quelques moyens que
ce soit, une blessure du passé. Et tout ce travail d'écriture est comme un bouclier qui tente de tracer un chemin en réponse à une infinité de questions, mais face à un tel débordement le travail est sans fin. Un dernier mot pour dire combien je souhaite que d'autres découvre ce texte magnifique.
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