Spoilers.
Un récit court qui se lit rapidement. L'écriture est simple,
Ginette Kolinka raconte les faits sans fioritures et avec une pudeur certaine. Certaines anecdotes particulièrement choquantes ne font parfois l'objet que d'une phrase ou deux, ce qui paradoxalement renforce l'impact sur le lecteur. C'est souvent une description froide des pires horreurs vécues, soit parce que
Ginette Kolinka garde ses sentiments profonds pour elle, ou est-ce indicible, soit parce qu'elle-même, à l'époque, était rendue complètement insensible à ces scènes atroces, accentuant de fait notre sentiment d'horreur.
Le tout début est notamment très fort, l'arrivée au camp de Birkenau et ce moment tragique où son père et son frère prennent le bus.
C'est intéressant d'avoir le témoignage d'une jeune fille à l'époque peu consciente de ce qu'il se passe, "pas très futée" comme elle se décrit elle-même, quelqu'un d'ordinaire. On voit également la marche de la mort, l'arrivée à l'hôpital puis l'après-guerre, le long silence puis l'envie de témoigner. J'ai trouvé intéressant le regard qu'elle porte sur Birkenau qui s'est transformé en musée, sur les gens qui se sont installés à proximité, sur la joggeuse...
Un texte poignant !
Le dossier pédagogique indique que la lecture peut être proposée à des élèves dès la 5e, mais personnellement je ne le proposerai qu'à partir de la 4e, éventuellement et en fonction de l'élève.